« J'ai décidé d'être vieux. Continue sans moi », lui avait dit son complice Pierre Dumayet (1923-2011), disparu un 17 novembre : drôle de cadeau que faisait l'homme de Lectures pour tous à son ami de trente ans Robert Bober né un 17 novembre, aussi, mais en 1931, à Berlin. Mais rien ne devait pourtant les séparer, même pas la mort.
La preuve, Bober, révélé comme écrivain par Quoi de neuf sur la guerre (POL) prix du livre Inter 1994, fait revivre Dumayet dans son nouveau livre, Par instants, la vie n'est pas sûre.
Un livre « épatant », de ce mot d'avant, ce mot charmant qu'affectionnait Pierre Dumayet et que les lecteurs enfin réadmis dans les librairies vont pouvoir déguster – il faut fêter ça ! – en entrant dans l'histoire de cette grande amitié, parce que c'était Robert parce que c'était Pierre. ICI
Ce matin je ne fais pas dans la nouveauté littéraire, je vous propose 2 livres, que j’ai beaucoup aimé, qui sont déjà de la bouteille :
- Tribulations d’un précaire d’Iain Levinson 2007 chez Liana Levi
« Au cours des dix dernières années, j’ai eu quarante-deux emplois dans six États différents. J’en ai laissé tomber trente, on m’a viré de neuf, quant aux trois autres, ç’a été un peu confus. C’est parfois difficile de dire exactement ce qui s’est passé, vous savez seulement qu’il vaut mieux ne pas vous représenter le lendemain. Sans m’en rendre compte, je suis devenu un travailleur itinérant, une version moderne du Tom Joad des Raisins de la colère. À deux différences près. Si vous demandiez à Tom Joad de quoi il vivait, il vous répondait : “Je suis ouvrier agricole”. Moi, je n’en sais rien. L’autre différence, c’est que Tom Joad n’avait pas fichu 40 000 dollars en l’air pour obtenir une licence de lettres.
Plus je voyage et plus je cherche du travail, plus je me rends compte que je ne suis pas seul. Il y a des milliers de travailleurs itinérants en circulation. »
Iain Levison, romancier américain, né en Ecosse, a connu cette vie précaire, ces itinéraires de picaro, d’apprentissage sur le tas, live, de la survie, des petits boulots, des gagne (peu de) pain. Entre le Figaro de Beaumarchais, si l’on veut rendre le tableau littéraire, et le tocard, Dude, Big Lebowki des frères Coen, pour le pan cinématographique. Ses romans offrent la peinture sans concession d’une Amérique loin des clichés, celle d’une permanente Grande Dépression, tant financière qu’existentielle, celle où les self-made-men ne sont que des laissés pour compte et repris pour contes, dans ces romans entre fable et réalisme, chronique et loufoquerie. Du roman social mâtiné de drôlerie.
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- Quelqu’un d’autre de Tonino Benacquista 2002 Gallimard folio
Pour l’anecdote, celui-ci il m’a été offert par la FNAC alors que j’allais y retirer un paquet sur le présentoir des livres gratuits à prendre sans restriction. Il s’avère, qu’en ce temps de Rolland, le livre commence par un match de tennis et se termine par un match de tennis entre les deux héros : Blin et Gredzinski
« Tonino Benacquista excelle dans l’analyse psychologique. Ces deux portraits d’hommes parvenus au milieu de leur existence tiennent par la grâce du détail, des gestes du quotidien, de leurs réflexions désabusées. En allant ainsi fouiller les tréfonds de l’âme de ses personnages, Benacquista vise juste et bien. Construit en alternant les deux destins, ce roman prouve à quel point son auteur maîtrise parfaitement son sujet. Et cette histoire donne franchement à réfléchir. Faut-il libérer l’"Autre" qui sommeille en nous ou bien le laisser en paix ? La réponse fournie par Benacquista n’est pas franchement tranchée. Et c’est justement cette incertitude qui est savoureuse ! » ICI
Le fameux passing shot de revers d’Adriano Panatta à Rolland Garros en 1976
1976 - UN JOUR, UN POINT CULTE : LE PLONGEON DE PANATTA ICI
Service-volée, évidemment. Le retour "let" de Hutka déstabilise l'Italien, dont la remise approximative l'expose à un lob de revers. Panatta "jumpe". Mais son smash de revers est un peu court. Hutka est là. Il tente le coup de grâce en glissant un malicieux passing de revers court croisé. Adriano est débordé, mais il n'est pas battu. D'une extension de félin, il se jette sur la balle comme on se précipite vers son destin. Et la catapulte dans le court vide