Dans un commentaire sous ma chronique « Pour Onfray Steiner est un imposteur mais notre conteur de philosophie se prend les pieds dans le tapis de l’œnologie en faisant 1 drôle de méli-mélo entre les vins bios, biodynamiques et les natures. » un œnologue me fait la leçon, ce qui est son droit, en entonnant le couplet classique des détracteurs des vins nature :
« Michel a raison sur bien des points surtout la dégustation des vins natures et autres bio dynamique ...pour avoir dégusté de nombreux vins de la sorte j’en ressort toujours déçu bon à mettre à l'évier... aucune finesse … border line sur la volatile ou avec une bonne salade… désolé mais c’est la réalité d’un bon nombre de ces affreux breuvages...alors sous prétexte de l'écologie bobo parigo on devrait se coltiner ces vins infâmes… non, stop ! »
Grand bien lui fasse ma chronique n’était en rien une défense des vins nus mais un simple rappel à la modestie au conteur de philosophie en matière d’œnologie. Point c’est tout.
Mais cet œnologue, Sébastien Cruss, dont je ne sais où il exerce ses talents, de mon temps on se présentait avant d’entrer chez les gens, pour mieux me river le clou ajoute à son titre : amateur de bons vins.
Le qualificatif vaut son pesant d’une forme insidieuse de mépris.
En effet, je n’ai jamais vu qui que ce soit revendiquer d’être un amateur de mauvais vin.
Là, il n’y a pas photos les amateurs de vins nus sont des amateurs de mauvais vins qui puent, des bobos parigos quoi, des qui vivent dans des lofts, fréquentent des bars destroy, achètent leurs vins chez des cavistes alternatifs, bouffent des légumes bios rachitiques, des gars et des filles qui ne comprennent pas que l’avenir est à l’agriculture et à la viticulture conventionnelle. Bref, une engeance qui veut ruiner les vendeurs d’intrants de tout acabit grand révélateur de l’excellence de nos terroirs.
Mais c’est quoi un mauvais vin ?
Définition !
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément.
Allez ne soyez pas timides, lancez-vous, éclairez ma pauvre lanterne de buveur de vin…
Hé ! oui je l’avoue je ne suis qu’un buveur de vin qui n’en a rien à cirer de toutes les sangsues qui s’arrogent le droit de me dire ce qui est bon et ce qui est mauvais.
Quand j’aime, oui l’amour quoi qui n'a pas besoin de mots pour exister, je n’éprouve pas le besoin de me rassurer avec l’avis de consultants de tous poils, de classificateurs tarifés, de gens qui me disent détenir la vérité.
Libre à eux d’exercer leur savoir-faire auprès de ceux qui ont besoin d’être rassurés ou conseillés, c’est leur job, mais de grâce qu’il me lâche la grappe, qu’ils nous lâchent la grappe, avec leurs bons vins. Pour parodier Giscard lors de son débat avec Mitterrand « Messieurs vous n’avez pas le monopole du bon ! »
Pour être un brin méchant quand j’en croise certains je me dis dans ma petite Ford d’intérieur qu’ils ont bien la gueule de l’emploi.
Quand arrêtera-t-on de vouloir nous imposer le goût dominant, celui des sachants, des appointés des gros de la chimie, des produits œnologiques, des Diafoirus moderne ?
Bref, chacun ce qu’il veut, ce qu’il peut, ce que lui permet son porte-monnaie, mais quand on voit l’état de l’offre de vins en France vendu dans la GD, à des prix misérables, on est droit de se demander si les œnologues qui sont derrière eux n’ont pas le même petit air que les architectes qui ont construits les barres à l’orée de nos villes…
Belle réussite pour ces chers amateurs de bons vins !