Il fait trop chaud pour travailler mais ça ne m’empêche pas de pédaler, sur mon fier destrier, pour aller faire mon marché, mes courses comme dirait madame Michu. C’est meilleur pour la santé que de pousser son caddie dans les allées de la GD pour acheter des légumes frigorifiés, des fruits anesthésiés, du pain congelé, de la viande operculée…
Bien évidemment les grincheux vont m’objecter que j’ai le temps, tout mon temps, puisque je me tourne les pouces aux frais des caisses de retraite. Certes, mais combien de retraités dans nos belles provinces, dans leur grosse ou leur petite auto, vont pousser le chariot en des centres commerciaux sis aux lisières de la ville.
Le temps je l’ai toujours pris et je ne vais pas entonner mon couplet sur celui passé, par les je n’en ai pas, devant leur télé ou leur écran d’ordinateur.
Au petit matin je bâte mon vélo (pour les ignorants : je muni ses flancs de sacoches) et je fonce ventre à terre vers un Terroir d’avenir sis rue du Nil. En un petit quart d’heure je suis à pied d’œuvre. D’abord les légumes et les fruits de saison puis la crèmerie-fromagerie, je laisse mon cabas empli pour me rendre à la boucherie-charcuterie où je croise Lily ma bouchère, je choisis, je paye et part vers la boulangerie. Même procédure : je choisis, je paye, et je retourne vers mes premiers achats. L’heure est à emplir mes calebasses. Je le fais avec soin, les patates au fond, les fruits fragiles au-dessus.
Je charge mon cheval et repart lourdement lesté.
Une fois passé le Pont neuf le parcours est plus tranquille, c’est comme si mon fidèle destrier posait la gomme de ses pneus sur les rails évitant ainsi les fondrières que notre maire ne prend pas la peine de boucher. Elle préfère communiquer sur son amour du vélo.
Arrivé au bas de mon château je déleste ma bête, l’attache dans sa stalle et dans un dernier effort je trimballe mes courses jusqu’à l’office.
Déballage.
Mise en place.
Photos.
Nature morte sur Face de Bouc.
Celles-ci vont de septembre en Corse jusqu’à ce mois de juillet enfin ensoleillé.
Vous voyez le bien manger c’est simple.
Le bien boire vient par surcroît.