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26 juin 2016 7 26 /06 /juin /2016 08:00
CHAP.16 code acratopège, « Sarkozy nous joue l'éternel revenant qui s'accroche. Il devrait prendre acte que pour lui, aujourd'hui, c'est fini» J.L Debré et Martinez ressuscita Sarkozy

« Le flot de rapports remontant des informateurs de la police implantés au Vatican révèle que le pape traite à l’époque plusieurs accusations de pédérastie, concernant des ecclésiastiques de son cercle proche. Caccia Dominioni connaît le pontife depuis sa jeunesse à Milan. Désormais maître des cérémonies pontificales, il est constamment au côté de Pie XI. Plusieurs comptes rendus de l’informateur haut placé au gouvernement du Vatican évoquent des relations avec des garçons et des jeunes gens.

 

Auparavant des accusations semblables ont concerné monseigneur Ricardo Sanz de Samper, majordome et préfet de la maison pontificale. Dans le dos de Pie XI, les proches du Vatican ironisent sur les apparitions du pape en public, « bien entouré, ayant à ses côtés deux pédérastes, Caccia et Samper. » De fait, lors des audiences publiques, Caccia Dominioni et Samper se tiennent de part et d’autre du pape.

 

Le destin des deux accusés sera très différent. Contrairement à Caccia Dominioni le Milanais, Samper le sud-américain n’a pas de liens antérieurs avec le pape. Le scandale brise sa carrière. Pie XI ne se contente pas de ne pas lui donner le cardinalat auquel il pensait avoir droit, il le congédie brutalement sans explication officielle à la fin de 1928. C’est ainsi que Samper, jusque-là l’un des hommes les plus visibles du Vatican, disparut du tableau.

 

Quant à lui, Caccia Dominioni subira pendant des années les rumeurs sur son penchant à ramener des garçons dans sa chambre du Vatican. Un flot de rapports secrets, de diverses sources policières, détaille cette chronique sordide. »

 

[…]

 

« C’est ce vaste réseau qui permet à Mussolini d’avoir vent des difficultés de Caccia Dominioni, menacé en 1928 par une enquête portant sur deux jeunes gens surpris en train de sortir de ses appartements. Pris et interrogés, ils ont livré des détails sur leurs relations illicites avec lui, jusqu’à décrire sa chambre. Mussolini découvre d’abord l’affaire par un informateur que les dossiers de la police désignent simplement comme « l’informateur identifié du Vatican ». L’identité de l’informateur, visiblement très bien placé au Vatican, demeure obscure. Entre 1925 et 1934, il rédigera des dizaines de rapports confidentiels, dont beaucoup sont envoyés au secrétariat particulier de Mussolini et lu avec avidité par le Duce.

 

Rapportant les derniers exploits de Caccia Dominioni en 1928, l’informateur ajoute que le chef de la police de Borgo, commissariat de Rome dont dépend le Vatican, collabore avec le Saint-Siège pour éviter que les accusations ne filtrent. Ce ne sera pas la dernière fois que la police romaine aidera le Vatican à dissimuler des informations embarrassantes sur les relations de Caccia Dominioni avec des garçons. »

 

David I. Kertzer Le Pape et Mussolini l’histoire secrète de Pie XI et de la montée du fascisme en Europe.

 

Les casseurs

 

  • Les dégradations commises contre l'hôpital Necker-Enfants malades.

Près d'un millier de casseurs étaient présents, selon la police. Pour ne pas se faire repérer, ces individus usent de la "technique du caméléon". Ces jeunes et moins jeunes arrivent au point de rendez-vous d'un peu partout, au compte-goutte, totalement incognito. Ils se mêlent à la foule, l'air de rien, comme des manifestants lambda. Un mode opératoire qui rend quasiment impossible leur identification.

 

Tout change quand le défilé commence. Au fil des mètres parcourus, ces individus se regroupent en tête de cortège, devant le cordon de sécurité des leaders syndicaux, et face aux forces de l'ordre. En quelques secondes seulement, leurs sacs de matériel sont vidés. Les capuches sont relevées, les cagoules noires, enfilées, tout comme les écharpes et les masques respiratoires. À ce moment-là, plus de confusion possible, il s'agit bien de casseurs. La masse, compacte, passe alors en action.

 

De ma fenêtre, j'ai vu des jeunes en cagoule avec des sacs à dos. Ils ont des projectiles, comme des bouts de pavé, qu'ils lance pour casser", témoigne Nicole, qui les a vus agir. Tout cela, sous les yeux des policiers et gendarmes, qui n'interviennent pas. C'est une tactique. En pleine action, les casseurs se mélangent à d'autres manifestants, eux pacifiques. Pas question de passer à l'action : il y a trop de risques. Les forces de l'ordre redoutent la bavure. Un scénario similaire à celui du site du barrage de Sivens, en 2014, quand le militant écologiste Rémi Fraisse avait été tué par un tir de grenade d'un gendarme.

 

Du coup, ce sont les casseurs qui donnent le tempo. Les forces de l'ordre ne peuvent pas rendre coup pour coup. Un pavé jeté ou un abribus saccagé ne justifient pas une charge de leur part. Les individus violents ont donc toujours un temps d'avance, puisque eux n'ont pas besoin d'ordre pour lancer les hostilités. Enfin, il faut savoir qu'à Paris tous les matériels de défense ne sont pas autorisés. Par exemple, les lanceurs de grenades lacrymogènes y sont bannis. C'est à la main qu'elles doivent être lancées.

 

Les forces de l'ordre sont vite débordées, à cours de munitions, déplore Rocco Contento, du syndicat Unité SGP Police. "On a du matériel à disposition, on ne nous autorise pas à l'utiliser. Les collègues n'en sont plus à assurer le maintien de l'ordre mais à défendre leur vie", explique-t-il. C'est comme cela que des canons à eau ont été utilisés en panique mardi. Une première dans la capitale depuis plusieurs années, pour aider les forces de l'ordre en grande difficulté.

 

Les syndicats ont leurs "gros bras"

 

Dans ce chaos, les syndicats forment des cordons de sécurité pour éviter l'infiltration des casseurs ? Ces "gros bras" sont, par exemple, des dockers venus du Nord, pour la CGT. Mais ils ne sont réservés qu'au seul carré de tête, c'est-à-dire là où se trouve les leaders syndicaux. Des leaders qui disparaissent du cortège souvent au bout d'une demi-heure. Leurs services d'ordre restent et gardent un œil sur la manifestation. Mais "ils ne contrôlent plus rien" et c'st bien cela le problème, reconnaît un ancien cadre cégétiste.

 

C'est comme cela que jusqu'à 200 militants de la CGT ont pris part aux violences, selon la préfecture. Sur des extraits de vidéosurveillance, que RTL a pu consulter, on y voit clairement des militants arracher des pavés. Une attitude ambiguë qu'a pu constater Joachim. La vitrine de son magasin d'optique a été totalement détruite au passage des manifestants. "J'en veux à la CGT. Je suis vraiment en colère contre eux. On a l'impression que tout cela était orchestré par eux", peste-t-il. "Déjà il n'y avait pas du tout de service d'ordre. Ils enfonçaient le clou, ils étaient vraiment contents de ce qui se passait, en nous disant que c'était bien fait pour nous", accuse-t-il.

 

Un sentiment d'impuissance généralisé, malgré la cinquantaine d'interpellations. Cette faiblesse est exploitée au maximum par les casseurs infiltrés, devenus de vrais professionnels de la guérilla urbaine.

 

  • le siège parisien de la CFDT dégradé en marge d’une manifestation sauvage
  •  

Peu après 21 heures, ces manifestants ont quitté le quartier de Ménilmontant pour rejoindre celui de Belleville, dans l’Est parisien, brisant les vitres du siège de la CFDT, principal soutien au projet de loi El Khomri parmi les syndicats. En lettres rouges, ils ont inscrit sur la façade : « C’est fini de trahir. »

 

« Les actes de dégradations du siège de la CFDT sont une attaque intolérable contre la démocratie sociale », a réagi sur Twitter le Premier ministre, Manuel Valls. Sa ministre du travail Myriam El Khomri lui a rapidement emboîté le pas, condamnant sur le réseau social une « atteinte intolérable ».

 

Sur RMC-BFMTV, Laurent Berger a mis en cause l’extrême gauche. Dans une série de tweets, il a écrit : « Nos locaux à Paris viennent d’être saccagés par des individus cagoulés. Cette attaque violente est un coup direct porté à la démocratie. Stop à l’indignation sélective, ces agressions doivent être condamnées ! »

 

« La police est intervenue pour disperser cette manifestation sauvage », a dit une source policière. La centaine de personnes s’est dispersée en différents groupes, et chacun est parti de son côté. » Elle a ajouté que « la situation [était] calme pour l’instant ».

 

Selon une autre source policière, « un blessé avec plaie à la tête » a été constaté « parmi les casseurs rue Saint-Maur ». A 22 heures, neuf personnes avaient été interpellées au cours de ce rassemblement, a dit cette même source.

 

Quelques souvenirs du mois de mai 68

 

Après la folle nuit du 10 au 11 mai où la rue Gay Lussac donna aux évènements son vrai parfum de chienlit insurrectionnelle, le grand amphi de la Fac débordait. Au premier rang, très entouré, je donnais des nouvelles fraîches du front. Mon informateur, Armand Boulineau, avec qui j'avais usé mes fonds de culotte à l'école Ste Marie, venait tout juste d'émigrer sur le Boul’mich pour faire le serveur. « Toi Benoît tu peux comprendre. Même si faire le larbin en terrasse n'est pas toujours très marrant, c'est tout de même mieux que de rester aux culs des vaches à crever la dalle, sans un, sous les horions du vieux Boulineau... » Depuis le début des évènements, il me passait des coups de fils chez ma vieille pour me tenir au courant. L'Armand ça lui donnait une pêche d'enfer que de voir ces petits bourges casqués, masqués de foulards, en baskets donner le tournis aux mobiles. L'avant-veille de la fameuse nuit, le grand Boulineau m'annonçait son ralliement à la cause du peuple, enrôlé par Violette, une chouette nana de la Sorbonne, « une tête mon Benoît...et je t'en dis pas plus...mais après la bataille le repos du guerrier ce n’est pas dans les livres qu'on le trouve... » Vu sa carrure, son double quintal et ses pognes larges comme des battoirs de lavandière, l'Armand Boulineau du Grand Douar en abattait comme dix petits enragés.

 

Le 10 mai j'étais rentré tard rue Noire. Alors qu'en Lettres les anars tenaient le haut du pavé et commençaient à lupanariser leurs locaux flambants neufs, ; en Droit, le mouvement pataugeait, les chefs se marquant à la culotte. Moi je frayais dans tous les cercles et je me contentais de siffler des bières tièdes en écoutant les barbus ratiociner sur leurs obsessions programmatiques. Ma vieille baveuse goûtait modérément mes horaires erratiques. Elle bougonnait en glaviotant du dentier sans me prendre de front. La télé officielle apeurait le bon peuple et, comme sous ma tronche de propre sur lui je pouvais planquer un suppôt de la révolution, elle se méfiait. Ce soir-là j'étais tombé dans un sommeil lourd et je dormais comme un sonneur de vèze quand, à 7 heures du matin, je fus réveillé en sursaut par une main dure. Emergeant d'un coaltar cotonneux j'eus une vision d'horreur : une bouche sans dent et la réplique hirsute d'un balai de fragonnette me surplombaient. La bouche chuinta.

 

- Votre ami vous demande au téléphone...

 

Les yeux globuleux et irrigués de sang me fusillaient. Comme je dormais nu mon lever intempestif extirpa de la bouche molle une bordée de flatulences fétides. D'un geste ample je m'emballai dans ma vieille robe de chambre en grommelant un « je suis désolé... » peu crédible.

 

Le Léon, à l'autre bout du fil, chuchotait. « T'étonnes pas mon Benoît on se planque, ça fait plus d'une heure qu'on s'est réfugié dans un hôtel. On est dans le noir. Moi je suis au standard. Le gardien est reparti pousser son roupillon. Les autres sont installés dans des chambres aux étages. Faut pas que les bourrins flairent notre présence. Pour l'instant y z'ont pas encore pointé leurs truffes. Tu comprends, vers 6 heures ça devenait difficile de continuer de les balader dans le quartier alors on a eu l'idée d'ouvrir la porte de cet hôtel. Comme les casqués entraient de force chez les particuliers pour ramasser du manifestant on s'est dit que, cons comme ils sont, y penseraient pas à venir nous chercher là. Les filles mouillaient de trouille de tomber entre leurs pognes. Faut dire qu'y z'y vont de bon coeur les boeufs. On les a tellement fait chier qu'y z'ont le tournis les brutes épaisses. Y font la connerie de leur vie. Les bourgeois du quartier y sont horrifiés de voir pisser le sang de leurs mouflons. Bon va falloir que je te laisse car y faut que nous sortions de cette souricière. Moi, avec ma gueule de péquenot, je peux pointer mon nez dehors sans qui m'emballent. Tu sais Benoît je crois que la mayonnaise prend. Faut que vous vous bougiez le cul en province. Crois-moi si ça part de tous les côtés y sauront plus par quel bout la prendre cette affaire... »

 

Libérez nos camarades

 

Sur l'estrade la foire d'empoigne, entre la nébuleuse, pileuse et hirsute, des multiples groupuscules politico-syndicaux, pour prendre la direction du mouvement faisait rage. Contraste étonnant entre le joyeux bordel de la base et la teigne des apparatchiks, image saisissante de ce que ce mouvement véhiculera d'images contradictoires. Les émeutes du Quartier Latin, relayées par les radios périphériques, l'ORTF étant muette, nous avaient électrisés, la bonde était ouverte et plus rien ne semblait pouvoir arrêter le flot de nos délires. Pour ma part, même si je restais encore en retrait, sous l'action conjuguée de Pervenche l'insurgée et du grand Boulineau, j'appréciais l'irruption dans ma vie de coq en pâte d'une forte dose d'extraordinaire. Sans que je puisse l'expliquer, ce chaos naissant m'apparaissait comme une chance à saisir, un temps où tout devenait possible, un moment d'histoire dont j'allais être acteur.

 

Tout est allé très vite. Lors d'une brève accalmie sur l'estrade, je me levais pour me saisir du micro et, face à l'amphi bruissant, au lieu de brailler comme mes prédécesseurs, de servir des tonnes de camarades, de proclamer ma foi en la révolution prolétarienne, de faire allégeance à une bannière, sur le ton de la confidence je me suis entendu me présenter comme le porte-parole de ceux qui n'avaient jamais eu la parole. Très vite le silence se fit. Etonnés, pris de court, les chefs de meutes ne purent que me laisser faire.

 

Alors, sans trémolo ni grosse caisse, j'ai parlé des gens de peu de mon pays crotté, de notre servitude séculaire, de toutes ces années de génuflexion et de tête baissée. Des milliers de paires d'yeux me soutenaient. J'enchaînais sans élever la voix, en disant que le temps du silence, de la frustration et de l'obéissance venait de prendre de fin. On m'applaudissait. Je levais la main et l'amphi refaisait silence. J'osais. Oui cette parole arrachée à ceux qui nous en privaient nous n'allions pas nous la faire confisquer par d'autres. Les nouveaux chefs conscients du danger voulaient me jeter. L'amphi grondait. Ils reculaient. Alors, avec un aplomb que je ne soupçonnais pas, je proposais l'élection d'un Comité de grève. L'amphi m'ovationnait. Immédiatement je me portais candidat en tant que représentant des étudiants salariés. A mains levées il m'élisait. Tout étourdi de mon audace je rendais le micro à Dieulangard, leader de la tendance dure des Maos Spontex, qui me toisaient.

 

« T'es qui toi ?

 

- Un mec qui va te marquer à la culotte...

 

- Faudra d'abord ôter tes couches branleur !

 

- Et toi compter sur les doigts d'une main tes clampins décervelés...

 

- Tu nous cherches ?

 

- Non camarade je t'explique que le rapport de force est en ma faveur et faudra que tu en tiennes compte...

 

- Que tu dis...

 

- C’n’est pas ce que je dis bouffeur du petit Livre Rouge. C'est ! Regarde bien cet amphi. Ta Révolution, versus longue marche, ils s'en branlent. Ce qu'ils veulent c'est que ça change même s'ils ne savent pas ce qu'ils veulent changer...

 

- T'es qu'un petit bourgeois vérolé ! Tu n'as aucune perspective historique...

 

- Coupes ton magnéto petit Mao je connais par coeur tes sourates...

 

- On t'écrasera comme une punaise !

 

- Avec tes potes staliniens versus Budapest...

 

« Libérez nos camarades...Libérez nos camarades... »

 

L'amphi tonnait.

 

Les pathétiques et les lamentables

 

Le Comité de grève, réuni dans la grande salle de réunion de la Fac, recevait le Doyen, Claude Dupond-Pronborgne, flanqué de quelques professeurs, ceux qui ne s'étaient pas tirés, d'un paquet de maîtres-assistants et d'assistants penchant de notre côté. Nous avions convoqué le Doyen - avec la dose de grossièreté qui sied à une assemblée dont c'était le seul ciment - pour vingt heures, afin qu'il prenne acte de nos exigences. Pas question de négocier avec lui, même si nous n'étions d'accord sur rien, sauf de maintenir la mobilisation, il devait bouffer sa cravate. Sans protester, le Doyen et son dernier carré avait tout avalé. Tous arboraient le col ouvert, le tableau était pathétique. Tous à plat ventre, même Salin, l'un des futurs thuriféraires des papes de l'Ecole de Chicago nous donnait du cher collègue. Mais si eux étaient pathétiques nous, nous étions lamentables. Nous pratiquions une forme très primaire de langue de béton brut mal décoffré, grisâtre, granuleuse, du genre de celle qu'on utilise pour se lester avant de se jeter à la baille un jour de désespoir sans fond. « Sous les pavés, la plage... » Nous étions à cent lieues de la poésie de nos graffitis.

 

Vers onze heures, face à l'enlisement, je pris deux initiatives majeures : ouvrir en grand les fenêtres - le nuage de notre tabagie atteignant la cote d'alerte - et proposer une pause casse-croûte. Pervenche, avec son sens inné de l'organisation, à moins que ce fusse son atavisme de fille de chef, nous avait fait porter par le chauffeur de son père - sans doute était-ce là une application directe de l'indispensable liaison entre la bourgeoisie éclairée et le prolétariat qu'elle appelait de ses vœux - deux grands cabas emplis de charcuteries, de fromages, de pain et de beurre, de moutarde et de cornichons, de bouteilles poussiéreuses de Bordeaux prélevées dans la cave de l'hôtel particulier de la place Mellinet. Rien que de bons produits du terroir issus de la sueur des fermiers des Enguerrand de Tanguy du Coët, nom patronymique de mon indispensable Pervenche. Quant au Bordeaux, le prélèvement révolutionnaire s'était porté sur un échantillon représentatif de flacons issus de la classification de 1855. Face à cette abondance, la tranche la plus radicale du Comité hésitait sur la conduite à tenir : allions-nous nous bâfrer en laissant nos interlocuteurs au régime sec ou partager avec eux notre pitance ? Ces rétrécis du bocal exigeaient un vote à bulletins secrets. A dessein je les laissais s'enferrer dans leur sectarisme.

 

Sans attendre la fin de leur délire je sortais un couteau suisse de ma poche, choisissais la plus belle lame et tranchais le pain. Face à ce geste symbolique le silence se fit. De nouveau je venais de prendre l'avantage sur les verbeux, leur clouant le bec par la simple possession de cet instrument que tout prolo a dans sa poche. Eux, l'avant-garde de la classe ouvrière, à une ou deux exceptions près, en étaient dépourvus. Dupond-Pronborgne étalait sur sa face suffisante un sourire réjoui : il exhibait un Laguiole. Je lui lançais « au boulot Doyen, le populo a faim ! »Spectacle ubuesque que de voir notre altier agrégé de Droit Public embeurrer des tartines, couper des rondelles de saucisson, fendre des cornichons, façonner des jambons beurre avant de les tendre à des coincés du PCMLR ou des chtarbés situationnistes. Nous mâchions. Restait le liquide et là, faute de la verroterie ad hoc, nous séchions. Se torchonner un Haut-Brion au goulot relevait de la pire hérésie transgressive dans laquelle, même les plus enragés d'entre nous, ne voulait pas tomber. Que faire ? Face à cette question éminemment léniniste, nous dûmes recourir à l'économie de guerre, c'est-à-dire réquisitionner les seuls récipients à notre disposition soit : trois tasses à café ébréchées, oubliées là depuis des lustres ; deux timbales en fer blanc propriété de deux communistes de stricte obédience qui les trimballaient dans leur cartable, un petit vase en verre soufflé et quelques gobelets en carton gisant dans une poubelle. »

 

....

 

Debré cogne :

 

« Quand on veut être président de la République, on doit avoir le sens de l'Etat. Et Sarkozy ne l'a pas. »

 

« Rien ne m'étonne plus de Sarkozy. Il n'a aucun sens de l'Etat. C'est un chef de clan auquel il est interdit de résister, surtout au nom du droit ».

 

Evoquant la réforme de 2008 qui a modifié en profondeur la Constitution, Jean-Louis Debré affirme que « Sarkozy était prêt à tout casser, par caprice, parce qu'il avait envie de s'exprimer devant le Congrès ». Selon lui, «la Ve République a été brisée par cette réforme», car «les institutions ne fonctionnent plus». «A droite, la crise est pathétique. Les candidats à la primaire proposent tous la même chose et ne cessent de se dénigrer entre eux », «en face, au PS, ils prennent un malin plaisir à se combattre ».

 

Interrogé sur ses rapports avec François Hollande, qui passe son grand oral sur France 2 ce jeudi soir pour expliquer le sens de son quinquennat, Jean-Louis Debré affirme que les contacts qu'il a eus avec lui « ont toujours été faciles ».

 

Nicolas Sarkozy remonte point par point son retard sur Alain Juppé dont la cote s’effrite

 

Le patron des Républicains ne plastronne pas encore mais il commence déjà à faire rouler les tambours. Un sondage de popularité le place devant Alain Juppé auprès des sympathisants de droite et voilà toute la Sarkozie qui voit déjà son champion de retour à l’Elysée l’an prochain.

 

La CGT, son meilleur agent électoral

 

Sa remontée dans les sondages coïncide avec l’interminable crise sociale que traverse le pays et l’affaiblissement de François Hollande. Le procès en déficit d’autorité du pouvoir socialiste profite à Nicolas Sarkozy. Dès le début, l’ancien président a compris le bénéfice qu’il pouvait en tirer. Un passage au 20 heures de TF1 pour dénoncer la « chienlit » – l’occasion de réaffirmer son leadership pendant qu’Alain Juppé se perd en atermoiements.

 

Résultat : on constate le début d’un revirement. Nicolas Sarkozy est persuadé qu’en faisant campagne sur l’autorité plutôt que sur le redressement économique, il a vu juste. Force est de constater que la CGT est en ce moment son meilleur agent électoral. Pour Alain Juppé, l’avertissement est clair : on n’a jamais vu un candidat gagner une élection sans faire campagne !

 

Si ces concurrents le pressent de se déclarer candidat, Nicolas Sarkozy s’amuse lui de leur fébrilité. Et il n’a pas l’intention de changer son agenda : pas de question de se déclarer avant le conseil national du 2 juillet, encore moins pendant les vacances. Il profitera donc de sa double casquette jusqu’au bout. « La campagne commencera quand je serai candidat ! » aime-t-il répéter devant ses troupes. Il mettra fin au suspense à la mi-août. Après, le « bulldozer » Sarkozy aura cent jours pour réussir son pari. Comme dans le film « The Revenant », il va se battre pied à pied pour faire douter « Alain », son seul adversaire dans son esprit. Car il ne calcule pas les autres : il n’a que mépris pour son ancien Premier ministre François Fillon qui est, dit-il, «fini » et se moque du « prétentieux » Bruno Le Maire.

 

Mais pour réussir son retour et convaincre les Français de lui redonner le pouvoir, il va devoir résoudre un gros problème : rendre crédible sa parole d’ancien président qui promet de faire ce qu’il n’a pas fait pendant cinq ans notamment sur le plan économique. Nicolas Sarkozy a beau tout repeindre en positif, ses concurrents sauront lui rappeler que les Français ne l’ont pas réélus en 2012.Et que, pour l’instant, aucun autre avant lui n’est parvenu à revenir à l’Elysée.

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