J’ai reçu une réponse * à mon courrier adressé à madame la directrice de Siqocert du 1er avril. Elle n'est pas signée par elle.
Datée du 5 avril elle émane du CAVB, qui est le Soviet Suprême des vins bourguignons, et c’est une lettre-type comme le montre la formule « Pour ceux d’entre vous qui valideront cette formation »
J’eusse préférer un chouïa de personnalisation du style « Si votre formation est validée. » mais passons sur ce détail de forme pour aborder le fond de cette proposition.
Tous les dégustateurs doivent donc faire la preuve qu’ils sont aptes à entrer dans le moule en étant évalués par je ne sais qui d’ailleurs.
J’imagine que si Louis-Fabrice Latour, négociant de son état, Claude Chevallier, vigneron émérite, tous deux présidant à, tour de rôle le BIVB, Michel Bettane, énorme dégustateur, Hubert de Bouärd de Laforest le génial wine-maker que le monde entier nous envie et qui rêve de vendre ses éminents services à de beaux Clos bourguignons, postulaient à cette tâche ils devraient se plier à cette forme de figures imposées vu leur absence d’expérience en ce domaine.
Mais au-delà de cette remarque, non dénuée de causticité et de réalité, je ne comprends pas bien pourquoi le consommateur que je suis devrait se faire formater ?
En effet, ça me semble contraire à la position même du consommateur qui n'est pas un professionnel de la profession, c'est sa singularité au sein de vos commissions. Selon le parours du combattant que vous me proposez je dois perdre ma singularité, m'insérer dans votre univers bien bordé, être des vôtres.
Quel intérêt y-a-t-il à se transformer en clônes ?
Naïvement je croyais que cette dégustation avait pour but de mettre sur le marché des vins qui, dans leur diversité, seront aptes à satisfaire le large éventail des goûts des consommateurs. Nous sommes si divers. Au final, ces vins seront vendus pour être achetés et bus par nous, les humbles du bout de la chaîne, ceux qui entrouvrent leur porte-monnaie avant d’entrer dans les statistiques du BIVB si bien commentées autrefois par Louis-Fabrice Latour dans la glaciaire salle des Pôvres le matin de la vente des Hospices de Beaune.
Pourquoi diable voulez-vous me faire subir cet entraînement à une technique dégustative ? C’est, hormis le côté « humiliant » pour un vieux cheval de retour blanchi sous le harnois comme moi, vidé cet exercice de sa substance humaine avec un côté je ne veux voir qu’une seule tête.
De plus, petit détail d’intendance, vu mon positionnement parisien, je me devrais de payer 4 aller-retour SNCF pour subir vos formations. En clair, de facto, ça rabougri votre échantillon de consommateurs aux seuls Bourguignons. Une forme bien étrange d'autarcie peu conforme au rayonnement international des vins de Bourgogne.
Bel entre-soi bien peu conforme à la réalité du marché des vins de la Haute et Basse-Bourgogne.
Mais je crois que là je m’aventure dans l’univers des mots qui fâchent, si j'étais admis comme un électron libre mon petit vote original risquerait de troubler les affaires de famille, perturberait l'ordre des choses, ferait peut-être pencher le plateau de la balance du mauvais côté, celui des vins fait pour être déchus de l’identité bourguignonne.
Et pourtant, chaque jour que Dieu fait, ou presque, je me fais l’ambassadeur de vos vins, mais est-ce là votre principale préoccupation ?
Permettez-moi d’en douter sans pour autant vous faire un quelconque procès d’intention car, comme diraient ceux qui veulent se dédouaner, c’est le système qui eut ça !
Mais qui pilote donc ce dit système ?
Ceux qui l’ont construit et, que vous le vouliez ou non, en jargonnant comme les économistes : c’est l’aval qui au final pilote le système. Pas vous !
Ce n’est pas à vous de décider de soi-disant trier le bon grain de l’ivraie. Ce faisant vous êtes à côté de la plaque, à contre-courant des évolutions de fond qui exigent de la diversité et non de l’uniformité.
En prenant cette position ne croyez-pas que je me défile ; ce n’est pas le cas, en effet je ne me vois pas cautionner une mécanique purement technicienne qui me semble contraire à ce que devraient être les fondamentaux d’une appellation d’origine.
Je reste donc candidat si je suis pris tel que je suis et non tel que vous voudriez que je sois.
J’attends avec impatience la réponse du duo de charme : Louis-Fabrice Latour&Claude Chevallier, les tauliers du BIVB.
Qu’ils reçoivent en attendant l’expression de mes salutations les plus bourguignonnes.
Jacques Berthomeau
Bonjour M.Berthomeau,
Un planning des futures formations à la dégustation a été établi. Il s’agit de formations proposées aux dégustateurs pour l’évaluation des vins lors des commissions d’examens organoleptiques dans le cadre de la production des vins d’AOC de Bourgogne (SAQ, SIQOCERT, UPECB).
Les formations se composent de 4 séances de 3 heures et demi. Il a été décidé de rapprocher les programmes de formation à la dégustation CAVB (pour dégustation SIQOCERT), Suivi Aval qualité du BIVB et l’UPECB (pour les Crémants) afin de créer un collège unique et de donner accès à tous les professionnels formés aux 3 types de dégustation ensuite. Cette formation fera l’objet d’une évaluation en dernière séance.
Pour ceux d’entre vous qui valideront cette formation, nous transmettrons votre dossier à SIQOCERT, au BIVB (service SAQ) et à l’UPECB (Crémant) qui vous convoqueront pour leurs dégustations.
Ces formations sont proposées :
- A tout nouveau dégustateur qui souhaite participer aux jurys de dégustation UPECB, SIQOCERT et SAQ.
Département de formation Dates/horaires Lieu de formation
COTE D’OR Groupe 2 Jeudi 7 avril 2016 :
8h30-12 et 13h30-17h CITVB, 6 rue du 16e chasseur
21200 BEAUNE
Vendredi 8 avril 2016 :
8h30-12 et 13h30-17h
Contact à la CAVB pour les inscriptions : Eva Navarro Diego e.navarro@cavb.fr
Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
Cordialement,
Eva Navarro Diego
Technicienne - Oenologue CAVB-UPECB
132 route de Dijon 21200 Beaune.
Tel: 03.80.25.00.21 - Fax: 03.80.25.00.27