Plongé dans la lecture d’un petit opus Bistros écrit par la petite-fille d’Alexandre Millerand, qui fut Président de la République de 1920 à 1924, page 51, dans le chapitre La Palette rue de Seine, je tombais sur une pépite :
« Il s’appelait Roland Castro. J’ai revu Roland dans les premiers jours de mai à l’occasion d’un meeting à Nanterre. Assis à la tribune, avec sa tête de pâtre grec mâtiné judéo-espagnol, il était venu faire amande honorable au nom de l’UJCML, lente à rejoindre le mouvement, pas assez prolétarien dans ses fondements selon ses dirigeants. »
Le matin-même sur Face de Bouc un jeune homme proclamait à propos du futur livre de Jérôme Pérez gourou de la LPV qui trouble le monde du vin : « j'aime la contreverse ! »
Nous nagions donc dans la voyelle incongrue là un a pour un e, ici le i pour un o, quel méli-mélo comme chantait Bobby Lapointe cité par le Jacquot en dégustation aveuglée à Bordeaux.
Dis, là-dedans, où est la mini ?
Où est la mini de Mélanie ?...
- Malin la mini élimée
Mélanie l'a éliminée
Ah la la la la ! Quel méli-mélo, dis ! »
1- L’amande est le fruit de l’amandier mais l’amendier donne lui des amendes :
Amendier, subst. masculin, Régisseur de théâtre qui inflige les amendes.
« L’amendier fleuri, comme disent les acteurs en parlant du généreux distributeur d'amendes qui surveille la scène. » Vie parisienne, 1869
2- L’Amende honorable était une peine infamante sous l'Ancien Régime qui obligeait le coupable à reconnaître publiquement son crime et en demander pardon. Faire amende honorable ;
À distinguer :
a) l'amende honorable sèche ou simple, moins infamante que l'amende honorable ordinaire, faite à l'audience ou à la Chambre du Conseil;
b) l'amende honorable in figuris ou publique, infligée devant le tribunal en présence du public.
« Fille bohème, le jour qu'il plaira au roi notre sire, à l'heure de midi, vous serez menée dans un tombereau, en chemise, pieds nus, la corde au cou, devant le grand portail de Notre-Dame, et y ferez amende honorable avec une torche de cire du poids de deux livres à la main, et de là serez menée en place de Grève, où vous serez pendue et étranglée au gibet de la ville... »
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1832.
L’amande ne boit plus de petit-lait
« L’amande devient amère. En particulier pour les producteurs californiens. Après avoir tutoyé les sommets, le cours du fruit sec se trouve broyé. Il a perdu près de la moitié de sa valeur en six mois. En août 2015, la livre d’amandes standard s’arrachait à 4,70 dollars (4,30 euros). Elle ne vaut plus que 2,60 dollars aujourd’hui. Une véritable douche froide pour les exploitants agricoles, alors que les pluies diluviennes, et même la neige, ont interrompu une longue phase de sécheresse dans cet Etat de l’Ouest américain.
Le manque d’eau a d’ailleurs mis l’amande californienne sur le gril. Les critiques se sont élevées pour dénoncer la culture trop gourmande d’un arbre qui n’a rien d’un chameau. Un seul de ses fruits absorbe 3,80 litres d’eau avant d’arriver à maturité. Et les 400 000 hectares de vergers engloutissent 10 % du précieux liquide consommé par l’agriculture dans cette partie des Etats-Unis.
À quelques miles de la Silicon Valley, dans la Central Valley, vergers, champs de coton ou maraîchages se déploient sur l’horizon. Une véritable ruée vers l’or vert.
Dans cette corne d’abondance agricole, l’amande tient une place à part. À elle seule, elle pèse plus de 4,1 milliards de dollars dans la balance des exportations américaines. Soit trois fois plus que les vins californiens. Et pour cause. Ce seul Etat américain concentre, à lui seul, 83 % de la production mondiale de ce fruit à coques. Le deuxième producteur étant l’Australie (7 %), suivie de l’Europe (5 %).
Amandier, Prunus amygdalus, Prunus dulcis, arbre de la famille des Rosacées, genre Amygdalacées (de son nom latin, Amygdalis), ou Prunus.
L'amande est un fruit à coque de forme ovoïde. Le fruit est une drupe ovale, verte et veloutée. La partie charnue (la chair du fruit) n'est pas consommable. Elle entoure une coque ligneuse et criblée de trous, dure ou fragile, à l'intérieur de laquelle sont logées une ou plusieurs graines comestibles, enveloppées dans un fin tégument couleur cannelle. Cette graine oléagineuse possède une chair charnue, sèche et ne devient jamais juteuse. Elle est entourée d'une fine peau marron, et sa coque, d'une couleur vert tendre, est douce au touché comme le velours.
Originaire d'Asie centrale, et plus précisément du plateau irano-afghan. Dès le Vème siècle avant J.C., l'amandier est introduit progressivement vers la Grèce et de là les Grecs le diffusent dans le reste de l'Europe méridionale (en Italie dès le IIIème siècle). Son introduction dans le midi de la France remonterait aux alentours de 1548. En Espagne il aurait été introduit par les Phéniciens, en Afrique du Nord par les Arabes. Ce fruit sec était très apprécié des Pharaons égyptiens, notamment incorporé dans des pains. Les Romains, eux, considéraient l'amande comme le fruit de la fertilité. Ainsi, ils lançaient des amandes sur les mariés lors de la cérémonie ; d'où aujourd'hui la tradition des dragées lors d'un mariage. L'amande arrive en France au Ve siècle. Durant le Moyen-âge, elle tient une place importante dans les repas, elle s'introduit dans des soupes ou encore entremets sucrés. Ce n'est qu'au XVIe siècle que la France se met sérieusement à cultiver l'amande, uniquement dans le Sud du pays car cet arbuste ne supporte que les climats chauds.
Dans la Grèce Antique, on servait en dessert des amandes trempées dans du miel.
En France, c'est à Verdun, en 1220, qu'un apothicaire invente la dragée, amande enrobée de sucre et de miel durcis à la cuisson, pour faciliter la conservation et le transport des amandes. A cette date, les dragées sont vendues aux femmes enceintes par les apothicaires, comme bienfaisantes pour leur grossesse.
Les dragées symbolisent l'Amour éternel et la fécondité.
Le dicton : Pour la Sainte-Berthe (4 juillet),
Se cueille l'amande verte,
Si elle n'est pleine que de lait,
Il faut laisser mûrir le blé.
Utilisation : on distingue la variété sativa qui produit l'amande douce consommable et la variété amara. L'amande douce est riche en acides gras, protéines, calcium, fer, magnésium, phosphore, potassium, vitamines B1, B2 et E. L'amande douce est consommée fraîche, séchée ou sous forme de pâte, et fournit une huile très fine de couleur claire, qui est utilisée en cosmétique et en pharmacie. Ses propriétés sont anti-inflammatoires, adoucissantes, émollientes, expectorantes, hydratantes et tonifiantes pour traiter les peaux sèches et certaines affections dermiques (psoriasis, érythèmes fessiers), buccales (dartres) ou oculaires.
L'amande amère renferme de l'amygdaloside, engendrant au broyage de l'acide cyanhydrique, produit particulièrement toxique, mais utilisé en médecine.
Les amandes sont associées à l'amour : Un jeune homme, qui devait épouser la femme qu'il aimait, dut retourner à Athènes juste avant le mariage car son père venait de mourir. Il promit à sa fiancée de revenir pour la date du mariage, mais les transports étant aléatoire, il ne revint que trois mois plus tard. Entre temps, le jeune femme, persuadée que son amour ne reviendrait pas, se donna la mort par pendaison. Les Dieux, touchés par cette preuve d'amour si intense, la transformèrent en amandier, arbre qui se met à fleurir lorsque le jeune homme lui offre son amour éternel…
Quelques observations biologiques sur l'Amandier [article] V. A. Evreinoff
Revue internationale de botanique appliquée et d'agriculture tropicale Année 1952 Volume 32 Numéro 359 pp. 442-459