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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 07:00
CHAP.15 opération Chartrons, et si Nicolas Sarkozy devenait le Premier ministre de François Hollande ?

« Malgré nos différences, il m’a aidée à me structurer, en ignorant tout de sa tendre épouse, sans jamais poser la moindre question embarrassante ni faire couler la moindre larme. Peu de gens ont cette faculté de ne pas fouiller l’âme de l’autre. Chez beaucoup, cette propension frôle le viol. Edgar m’aimait sans raison, à la folie. Jamais je n’ai pu comprendre, même après quarante années de mariage, la raison de cet engouement stupéfiant. J’aimerais vous dire que j’étais d’une beauté saisissante, mais ce n’était pas le cas. Il est très difficile de se juger physiquement lorsque l’on a du mal à accepter sa féminité. Ce fut de tout temps l’un de mes principaux problèmes. La glace me renvoyait une image transformée par mes inhibitions, à la manière de l’un de ces miroirs déformants de fêtes foraines. »

 

Mon respect pour l’intimité de l’autre est, et a toujours été, sans faille, je ne pose jamais de question mais je suis accueillant à ce que l’être aimé veux bien me confier. M était une taiseuse, fermée, fière, grand oiseau blessé, sauf lorsqu’elle avait picolé et qu’elle s’épanchait ; L est volubile, légère, va, vient, revient, je ne sais rien d’elle et ça me va bien. L sera une hôtesse idéale, indépendante, hors le marigot, son charme jouera à plein. J’ai dressé mon plan de bataille, elle l’a approuvé sans réticence, ça l’amuse.

 

En attendant de le mettre à exécution je continue d’analyser au plus près la situation.

 

« Les sondages pour la primaire Les Républicains sont parfaitement bidons », assurait ainsi le politologue Thomas Guénolé dans un entretien au Figaro, en août dernier. Il soulignait à juste raison que « les instituts de sondage ne peuvent pas connaître la sociologie du futur électorat ». Ces enquêtes ne peuvent pas, par définition, prendre en compte d'autres paramètres de taille : la campagne électorale, l'évolution de l'actualité de chaque candidat, la perception évolutive des futurs électeurs.

 

Qu’est-ce qui peut faire bouger les lignes ?

 

Comment les deux outsiders que sont Bruno Le Maire et François Fillon peuvent-ils grappiller des points au détriment des deux favoris qui se situent très hauts dans les fameux sondages ?

 

Commençons par le gendre idéal Bruno Le Maire. Il peut se targuer d’avoir déjà créé la surprise, en novembre 2014, lors de l'élection du président de l'UMP, en frôlant la barre des 30%, empêchant le revanchard de s’octroyer un score de République bananière, un petit 64,5% des voix, soit 20 points de moins qu'en 2004. Le Bruno, faux modeste travaille son image en multipliant les réunions Tupperware. Il est jeune, ce qui renvoie en boomerang à la gueule de Sarko l’appellation vieux appliquée à Juppé et il se prévaut d’un beau parcours au Ministère de l’Agriculture, une maison difficile où de belles pointures : Edgar Faure, Chirac et Rocard se sont fait les dents. L’homme a des convictions et l’échine souple, il sait ondoyer avec élégance et efficacité. Son principal handicap : sa capacité à planter froidement un couteau dans le dos ceux qui l’ont fait roi : de Villepin puis Sarko.

 

Le cocker triste mise lui sur le libéralisme économique : la Droite revient. Il croît que son heure va sonner dans un petit englué dans l’immobilisme. Tout au fond de lui il est persuadé que Sarko va être rattrapé par l’un de ses nombreux dossiers judiciaires, plus particulièrement l’explosion de ses dépenses de campagne. C’est la vengeance, plat qui se mange froid, du collaborateur humilié. Il est populaire à droite, le succès en librairie de son livre « Faire » qui dessine les contours de son projet libéral, le prouve. Son handicap à lui c’est d’avoir collé à Sarkozy tout au long de son quinquennat et de partager la responsabilité des promesses non tenues et de l’échec. Looser et chien battu, ça amène un capital de sympathie dans la vieille droite mais ça n’emporte pas pour autant des votes à la Primaire hors le noyau dur des sarkozystes.

 

Ces deux-là sont donc à surveiller, non pas parce qu’ils vont menacer le duo de tête, mais pour deux raisons de la plus haute importance pour l’ordre d’arrivée au premier tour et les reports pour le second. Le premier se veut le candidat du renouveau, le second celui de la rupture, s’ils progressent : à qui prendront-ils des voix ? Plus le corps électoral sera large plus Sarko sera menacé d’érosion et plus ses chances au second tour se rétréciront. Juppé c’est un diesel, Sarko un lapin, tout se jouera dans la dynamique de campagne qui elle-même dépendra du paysage économique de l’époque.

 

Rien n’est joué, Fillon-Sarko sont irréconciliables, reste le cas Le Maire qui devra gérer son « indépendance » forcenée du premier tour, la monnayer intelligemment auprès de Sarko qui bien-sûr lui tendra les bras, pour ne pas apparaître comme un vulgaire opportuniste. La perspective ou la promesse d’être nommé Premier Ministre sera mère du reniement. Sarko aime les traîtres à la Besson, ils sont plus faciles à manipuler. Juppé peut tirer parti de ce reniement auprès de la frange modérée de centre gauche du futur corps électoral des primaires.

 

L’enjeu des manœuvres que je dois mener en sous-main se situe là. Moi aussi, comme Le Maire, je vais labourer patiemment tous ces déçus de Hollande qui ne veulent pas se retrouver face à des dilemmes : Le Pen-Sarko, Le Pen-Hollande, ou Sarko-Hollande. Le vieux Juppé c’est le recours gaullien.

 

Un nouveau scénario, pas si loufoque que cela est évoqué par Anthony Escurat doctorant en science politique à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.

 

« Dix-sept. Nous sommes à dix-sept mois de l’élection présidentielle de 2017 et le scrutin est déjà dans toutes les têtes. Fortement distancé dans les sondages, l’actuel locataire de l’Élysée semble d’ores et déjà disqualifié pour le second tour au profit d’un duel quasi joué d’avance opposant Les Républicains au Front national. Et si pourtant la droite ne gagnait que les législatives, tandis que François Hollande remportait quant à lui la présidentielle ? Une nouvelle cohabitation en perspective qui n’a rien d’un scénario improbable. Explications. »

 

Il conclut :

 

« Dans ce maelström et face à cette « gauche plurielle » mue aujourd’hui en « gauche plus rien », François Hollande voit s’éloigner le spectre des primaires – ainsi qu’une éventuelle candidature de Manuel Valls – que d’aucuns dans son camp réclamaient à hue et à dia. Mieux encore, alors qu’il avait dès 2013 lié sa candidature à la baisse du chômage, le président de la République a certainement dû accueillir avec délectation les chiffres du mois de septembre (-23 800 demandeurs d’emploi) ainsi que l’accalmie anticipée par l’UNEDIC pour 2016.

 

Une conjugaison de signaux positifs inespérée qui – sans trouver encore de véritable traduction dans l’opinion – accrédite l’idée d’une possible victoire du président sortant en 2017.

 

Une victoire favorisée par la présence de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Catalysée par la frénésie sondagière (31% des Français se déclarant prêts à voter pour la candidate frontiste lors d’un récent sondage IFOP), confirmée par ses succès électoraux, la présence au second tour du FN apparaît aujourd’hui comme une évidence. Dans cette configuration et face à l’étiolement de la gauche de la gauche, à l’atonie du centre ainsi qu’à la détestation que suscite Nicolas Sarkozy dans l’opinion, François Hollande dispose d’un boulevard pour prolonger son bail à l’Élysée.

 

En revanche, à la lumière des dernières élections européennes, municipales et départementales, et compte tenu du fait que le chef de l’État ne devrait pas modifier le mode de scrutin d’ici 2017 (pour réintroduire une dose de proportionnelle comme avait pu le faire François Mitterrand en 1986), les prochaines élections législatives s’annoncent périlleuses pour le Parti socialiste, même en cas de victoire à la présidentielle. À cette aune, ouvrant la voie à une nette victoire de la droite, elles pourraient déboucher sur une nouvelle cohabitation. Or, comme le veut la tradition inaugurée il y a bientôt trente ans, le président de la République a coutume de nommer à Matignon le chef de l’opposition. Pas certain que Nicolas Sarkozy accepte alors la proposition de François Hollande… »

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