Dans le cadre de ma mission d’éducation populaire, chère au philosophe multiservices et multimédias du bocage bas-normand, j’avais pensé titrer cette chronique « Une biberonne n’est pas un coteau car elle crapule et fait raison » et puis je me suis dit que ce n’était pas très vendeur comme les thèmes de ONPC (acronyme sur Twitter de l’émission de Ruquier On N’est Pas Couché).
Je suis resté très vieille France, celle de La Fontaine et de Madame de Sévigné, qui tenait la plume pour faire chanter les mots loin des 140 caractères de Twitter et le sabir des SMS.
La France d’aujourd’hui, de haut en bas, Twitte et beaucoup de couples se défont sous l’effet de textos enflammés entre amants adeptes du 5 à 7.
Ha ! Qu’il est loin le « Cleo de 5 à 7 » d’Agnès Varda
C’est qui une biberonne ?
C’est une femme qui aime boire selon La Fontaine :
À la coquette l’attirail
Qui suit les personnes buveuses
La Biberonne eut le bétail
La ménagère eut les coiffeuses.
Alors qu’un Coteau c’est un amateur de mets et de vins selon Madame de Sévigné:
« Le dîner de M. de Valloire effaça entièrement le nôtre, non pas par la quantité des viandes, mais par l’extrême délicatesse, qui a surpassé celle de tous les Coteaux. »
Alors pourquoi crapule-t-elle ?
Car crapuler c’est : « boire sans cesse, s’enyvrer salement & continuellement. Cette fièvre luy est venuë après avoir longtemps crapulé, avoir fait excès de vin… » selon Furetière.
Et pourquoi fait-elle raison ?
Car faire raison : « se dit en débauche des verres de vin qu’un homme boit pour satisfaire au santez qu’on lui a portées. » selon La Fontaine
Je bois dit-il, à la santé des dames :
Et de trinquer ; passe encor pour cela.
On fit raison ; le vin ne dura guère.
Merci qui ? comme me disait ma mémé Marie...