En vacances, lorsqu’il pleuvait, les parents jouaient avec leurs enfants au jeu des 7 familles, maintenant qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau toute la famille pianote sur son écran. Et puis, de toute façon ici en Corse il fait toujours beau alors je me tourne vers la famille Arena : le père Antoine, la mère Marie et les deux fils : Antoine-Marie et Jean-Baptiste… Comme dirait « Camini Di Ferru Di A Corsica » la SNCF Corse : « un Arena peut en cacher 1 autre… »
L’an dernier j’explicitais le Père&fils Le 3 en 1 des Arena à Patrimonio« s’il y a des escargots c’est bon signe, cela veut dire qu’il n’y a pas de pesticides ! »
Avec Antoine, le patriarche, je peux parler de la Corse d’égal à égal car nous avons en commun des souvenirs que les jeunes ne peuvent pas connaître… et avec Marie on charrie Antoine... mais trêve de radotage : place à la jeunesse triomphante !
« S’il y a des escargots c’est bon signe, cela veut dire qu’il n’y a pas de pesticides ! » dit Antoine Arena qui surveille le vermentinu qui tombe dans le pressoir. Et prend le même plaisir que lors de sa première vendange. Aux commandes du tracteur qui amène la benne de raisin, le fils, Antoine-Marie. Pour faire descendre ce même raisin, son frère, Jean-Baptiste. Symboles de la reprise de l’AOC Patrimonio par des jeunes, à peine trentenaires souvent. « Ils veulent nous mettre dehors » s’amuse le père Antoine… »
Cette année je suis passé aux travaux pratiques en achetant à Ajaccio – oui Antoine je sais, je crèche au Sud – un flacon signé Antoine-Marie baptisé MEMORIA un Patrimonio 2014.
Antoine-Marie aime l’acidité, ça tombe bien moi aussi…
Mais pourquoi Memoria ?
C’est à la mémoire du grand-père d’Antoine, le patriarche de Patrimoniu, donc l’arrière-grand-père d’Antoine-Marie, qui a planté une parcelle en nelluccio dans les années 20. Celle-ci est située au cœur du village et a échappé par miracle à la construction. C’est la plus vieille vigne de l’appellation qui est devenue pour le domaine une vigne-mère (sélection massale).
Oui mais que penser du jus de ce Memoria ?
Comme vous le savez je n’ai pas un goût prononcé pour les commentaires de dégustation alors que j’étais friand dans mes jeunes années étudiantes des commentaires d’arrêt. J’adorais !
Donc, j’ai décidé de faire passer la Méditerranée à ce précieux flacon, de l’envoyer en l’air pour le proposer à une « buvaison » sauvage dans la cantine d’altitude Le Lapin Blanc bourrée de naturistes surexcités mais où le patriarche Antoine n’a jamais daigné monter de peur de tomber sous le charme des cantinières.
Chose promise, chose due, dès dimanche soir, une fine équipe avec à sa tête les 2 cantinières de charme et de choc, Gaëlle et Claire, un vigneron naturiste de passage, un caviste alternatif même s'il est Aveyronnais, un amateur, un couple de passage... et ma pomme avons bu au cours de notre dîner Memoria.
L'avis fut unanime, ce vin surprend, étonne, agile, posé comme un équilibriste sur son fil, il affiche une belle tenue faite de tension mais on se dit mais jusqu'où ira-t-il ? Fin, élégant sans chichis, le temps a joué pour lui, son expression s'est développée avec une belle ampleur jusqu'à la fin de notre repas. Belle ouvrage toujours perfectible mais qui augure d'une nouvelle génération d'Arena pleine de promesses...
À l’attention du Patriarche de Patrimoniu : il n'y a pas que le Paul Bert à Paris, les cantinières du Lapin en leur tanière d'altitude mettront les petits plats dans les grands pour l'accueillir en haut de Ménilmontant...