Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 août 2015 3 19 /08 /août /2015 09:20
Les Murgers des Dents de Chien Saint-Aubin 1er Cru de chez les Derain poils aux… vins…

Un site de vente de vente, qui nous dit que vendre du vin c’est un métier, pose ce matin une question de la plus haute importance : « Que boire avec des Cuisses de Grenouille ? » Encore un truc à nous faire bien voir de nos amis anglais qui nous traitent à tout bout de vignes de « Frog-eaters » et à déchaîner sur Face de Bouc une prise de bec entre les défenseurs des spécificités françaises, genre je ne mange que des andouillettes locavores de ma belle-mère, et les amoureux et défenseurs des petites bêtes…

 

J’avoue que je ne suis pas amateur de ces cuisses-là, non pour des raisons de militance pour la cause des animaux mais parce que, contrairement à Alexandre Dumas qui, dans son grand dictionnaire de cuisine : note que « Bien des médecins du Moyen Âge se sont opposés à ce qu'on mangeât cette viande qui cependant est blanche et délicate et contient un principe gélatineux plus fluide et moins nourrissant que celui des autres viandes. », je n’apprécie pas.

 

Dumas relève que c’est une tradition ancienne puisqu’ « Au seizième siècle pourtant, les grenouilles étaient servies sur les meilleures tables, et Champier se plaignit de ce goût qu'il regarda comme bizarre, et il y a un siècle à peu près qu'un Auvergnat, nommé Simon, fit une fortune considérable avec les grenouilles qu'on lui envoyait de son pays, qu'il engraissait et qu'il vendait ensuite aux premières maisons de Paris où cet aliment était fort à la mode. »

 

Alors pourquoi vous faire tout un plat des cuisses de grenouilles ?

 

Pour rien, ou presque, mon esprit d’escalier associant toujours l’évocation de ce plat à la chanson de Pierre Perret : « Cuisses de Mouche »

 

Sa petite paire de noix gonfle un petit poil sa minijupe

Elle a des gambettes comme un fil à couper le roquefort

Ses petits œufs au plat sous son chemisier me préoccupent

Autant que le joli sourire qui lui sert de passeport

 

C'est pour ça qu'on l'aime dans notre HLM

Chez le beau Riri ou dans le bistrot de la mère Tatzi

On l'appelle Cuisse de Mouche fleur de banlieue

Sa taille est plus mince que la retraite des Vieux

Elle chante tout le temps sans finir sa chanson

C'est la faute bien sûr à ses tous petits poumons…

 

Et, comme je n’hésite devant rien, je descends encore plusieurs marches de mon esprit d’escalier pour vous confier que Pierre Perret va bien à Dominique Derain, le vigneron de Saint-Aubin, dont la devise plaira beaucoup à l’association des philosophes amateurs de vins sans poils :« Un rien naturel...Le vin dans son expression naturellement. » Dom Derain.

 

 

Voilà la boucle est bouclée et sans me ramasser la gueule dans mon escalier je peux maintenant vous affirmer :

 

- J’aime beaucoup le Saint-Aubin…

 

- J’aime beaucoup les vins de Dom Derain

 

Donc, syllogisme impeccable, j’ai adoré Les Murgers des Dents de Chien Saint-Aubin 1er Cru 2013 de Dom Derain, au restaurant Les Climats le jour de la Saint-Jacques.

 

Une merveille de finesse, de fraîcheur, ample en bouche, qui provient d’une parcelle de 35 ares situé au-dessus du Montrachet! Sol calcaire marbrier (comblanchien) et terre rouge ferreuse, vigne d'une trentaine d'années en chardonnay vinifié comme l'ensemble du domaine en fut vieux sans aucun intrant pour valoriser le lieu et le millésime.

 

« Bon jeune et bon vieux. Ce premier cru sera peut-être classé grand cru un jour... » dit le Dom, ha, ha ! et je n’ajoute pas Ding, ding, dong car là je verserais dans le Bordeaux Bashing cher à Isabelle Supportable grande copine du Dom.

 

De mon côté j’ai réservé, avant que les prix flambent, quelques flacons de ce nectar en millésime 2014.

 

Et vous allez me dire : tu manges quoi avec cette merveille ?

 

Du homard bleu breton saisi, bouillon de carapace parfumé à la verveine fraîche, fricassée de girolles et abricots du chef des Climats : Julien Boscus.

 

Saisi, vous avez écrit saisi, oui, barbare je suis, mais comprenne qui pourra pour les beaux yeux d’une reine on ne compte pas, on n’est pas à une contradiction près…

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents