L’heure est la baignade en mer.
Certains mâles, tannés par le soleil, s’exhibent sur la plage en slip minimalistes pour mettre en valeur leurs bijoux de famille.
Selon Marc Beaugé le slip de bain, successeur de la grenouillère des années 20, est « l'apanage des « ringards » et des « malotrus », tels Christian Clavier dans Les Bronzés ou Franck Dubost dans Camping. Dévoilant trop souvent une pilosité incontrôlée et des cuisses grasses, le slip de bain suscite même aujourd’hui une quasi forme de malaise. »
Pour lui, il n’assure qu’une fonction technique : « tenir le paquet »
Obligatoire à la piscine, sur la plage le clivage se fait entre le boxer à la Jean Dujardin ou Daniel Craig et le long short des surfeurs qui n’est pas un bermuda.
Illustration de Bob London in Marc Beaugé de l'art de mal s'habiller sans le savoir
Le slip, en tant que simple sous-vêtement, « apparaît dans le catalogue de Manufrance dès les premières années du XXe siècle, et il est en laine douce, conseillé « aux athlètes ».
« Le slip permet de stabiliser ce que la nature lassait imprudemment pendouiller : c’est donc sans équivoque, un instrument de culture, très supérieur à l’étui pénien des primitifs, qui ne traite la totalité du sujet et peut, par sa rigidité emphatique, se révéler extrêmement casse-couilles. »
Comme vous le voyez Jacques Gaillard traite avec doigté sa chronique sur le slip kangourou dans son charmant opus « Qu’il était beau mon meccano ! 21 leçons de choses » chez Mille et Une Nuit.
Avant lui régnait en maître le caleçon long en rude lainage. Les pionniers de l’Ouest américain s’y ensachaient tout comme mon pépé Louis. « John Wayne, dit-on, ne détestait pas ces unions suits… mais il céda au charme du caleçon anglo-saxon, dit « boxer », en fin coton, qui impressionna durablement les jeunes filles de chez nous à la Libération… »
« Mais c’est en France, semble-t-il, à troyes, que sous la marque Jil apparut le premier slip digne de ce nom, en 1927 »
Mais le slip kangourou, avec son ouverture horizontale, c’est Éminence qui a montré la voie en France.
Moi j’en portais des blancs qu’il fallait faire bouillir dans la lessiveuse pour qu’ils retrouvent leur blancheur. Les hommes de la maison en portaient des bleus, comme celui de leur tricot de corps, assortis à leur cotte de travail.
Chez moi, à La Mothe-Achard, Romain Guilbaud, dit Sylvère Maës, portait lui aussi des bleus et lorsqu’il se baignait à la rivière, ça pendouillait à la sortie comme pour le personnage fétiche de Reiser.
Le blanc pour les cols blancs ; le bleu pour les travailleurs…
Dans une chronique du 12 février 2014 provocateur je titrais : « La principale cause de la chute de consommation du vin est le renoncement à la lutte des classes »
« Je suis sérieux comme un Pape, en effet il est loin le temps où Roland Barthes dans Mythologies célébrait le vin comme la boisson-totem des Français en notant qu’il était senti par la Nation comme un bien qui lui est propre.
C’était en 1957 et, avec les années 60, les fameuses Sixties, ce fut le début d’un déclin inexorable qui bien sûr n’avait rien à voir avec la fameuse loi Evin qui n’intervint que dans les années 90.
Au risque de choquer les âmes sensibles et prudes j’affirme que cette chute s’accompagna de l’abandon du slip kangourou et du marcel bleu qui peut se lire comme un renoncement à la lutte des classes. »
Lire la suite ICI et vous saurez tout sur le slip kangourou
La vidéo ci-dessous contient, tout à la fin, des images à voir absolument...