Les 30 et 31 mai à l’Espace Champerret, Paris XVIIe, Michel Issaly lance la 1ère édition du Salon des vins des Vignerons Indépendants de France réservé aux adhérents labellisés AB ou HVE, soit 85 exposants dont 13 HVE (Aujourd'hui une centaine de VIF sont labellisés HVE).
Xavier de Volontat, en charge des salons chez les Vignerons indépendants, y va lui avec des pincettes «Nous défendons un métier pas la façon d'exercer ce métier» et c’est un peu contraint et forcé par des consommateurs qui « demandent d'être plus précis dans notre offre, notamment concernant les repères environnementaux » que les adhérents qui s'engagent dans cette philosophie de culture sont mis en avant « pour répondre à cette demande » Ce n’est pas le franc enthousiasme, comme une concession : « le Salon Nature et vins est un essai. On va voir s'il y a quelque chose de réel derrière la demande des consommateurs ».
Y’a du compromis dans l’air dans la maison des VIF entre 2 anciens présidents et Michel Issaly a emporté la première manche en ménageant, comme il sait si bien le faire, toutes les sensibilités.
Dans les 5 questions à Michel Issaly d’Evelyne Malnic dans plus belle la vigne bio celui-ci se livre à un bel exercice d’équilibre :
En appelant votre salon « Vin et nature », ne craignez-vous pas une confusion avec les vins naturels ?
Michel Issaly : il nous a paru important de réunir ces trois valeurs fortes que sont le bio, la biodynamie et le label HVE**. Le mot « nature » est ressorti. Il traduit bien notre propos. L’intérêt du bio est en premier lieu environnemental, pour les paysages, la biodiversité, la vie, le retour à un équilibre pour une nature riche, diverse, vivante. Par ricochet, le bio c’est bon pour l’homme, sa santé. Le salon est ouvert aux vins nature. Mais pas naturels. Nous sommes très à cheval sur la notion de certification qui est une garantie pour le consommateur. Or il n’existe pas de charte, de cahier des charges, de traçabilité en ce qui concerne les vins naturels. Un vin n’est pas « naturel » si l’homme n’est pas au centre du process, il est prépondérant à la vigne, au cours de la vinification. La nature impose son rythme, l’homme veille.
Mon cher Michel, c’est un peu jésuite : les vins nature qui ne sont pas naturels mais c’est une belle percée conceptuelle, une petite brèche dans la muraille de Chine dressée par les maîtres de la vigne et du vin en France.
On avance, on avance et je suis sûr que nous aurons assez d’essence pour sortir des sentiers battus et montrer aux sceptiques que les amateurs de vins nus ne boivent pas que de la philosophie. L’idéologie dominante n’est plus aussi sûre d’elle…
Cher Michel tu es l'invité permanent de mon espace de liberté, si l'envie te prend de t'expliquer plus encore sur les vins nature pas naturels tu es le bienvenu...