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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 13:36
Tempête dans un verre de sauternes à l’eau de Perrier : un remake moderne d’une pratique de  Philippe de Rothschild qui mettait en furie Bertrand de Lur Saluces

La Toile est un lieu merveilleux où, au hasard d’une lecture vous découvrez un lien sur l’un des grands sujets qui agitent notre bas monde mondialisé sous la plume d’un roi du name dropping, l’énumération de ses chers amis, j’en ai compté 9 : Xavier Planty Château Guiraud, Denis Dubourdieu château Doisy-Daëne, Magrez à Clos Haut-Peyraguey, Denz à Lafaurie-Peyraguey, Paul-Henry de Bournazel Château de Malle, Bérénice Lurton à Climens, Alexandre de Lur-Saluces à Fargues, Pierre Lurton à Yquem Alain Déjean et son merveilleux rousset-peyraguey, qui se sent soudain zadiste face à l’affront fait au sauternes « le plus raffiné, le plus compliqué, transformé en ingrédient de «mixologie» (encore un joli néologisme, tiens). Cette manière unique de toujours prendre le consommateur pour un demeuré. » En clair, une « idée monstrueuse : mettre du Perrier dans mon sauternes. »

 

Pauvre chou, comme je le plains !

 

L’échange entre le susdit et Florence Cathiard vaut aussi le détour.

 

La transgression papa ça ne se commande pas !

 

Ce petit courroux m’en a rappelé un autre d’un tout autre niveau, celui du marquis Bertrand de Lur Saluces à l’endroit du baron Philippe de Rothschild.

 

Je l’avais conté dans une chronique du septembre 2010 : Déjeuner de courtiers chez le baron Philippe, « je souhaite qu’il soit étouffé par les serpents, piétiné par les éléphants et dévoré par les tigres ! » 

 

« Le dessert était une tarte aux pommes maison, légèrement caramélisée. Le maître d’hôtel servit des petits verres emplis d’un liquide topaze. On aurait dit une liqueur. Édouard Minton connaissait la marotte de son hôte pour l’avoir expérimentée. Le baron affectionnait de faire mettre une bouteille d’Yquem, débouchée er placée debout, dans le compartiment à congélation du réfrigérateur. En trois heures de temps, le vin se dissociait, son eau devenant glace tandis que l’alcool et l’essentiel des autres principes restaient à l’état liquide. Cette concentration par le froid produisait un extrait qui était versé à chacun en faible quantité, pour une qualité très particulière. Lorsqu’il avait appris le traitement infligé à son cru, le marquis Bertrand de Lur Saluces était entré dans une colère monstre. Les deux seigneurs des vignes se détestaient de tout cœur. Mis à part l’originalité du sous-produit d’Yquem ainsi obtenu, Philippe de Rothschild jubilait à l’idée que le marquis eût immanquablement vent de cette pratique et qu’il en éprouvât quelque furie. »

 

Le retour à l’envoyeur de Bertrand de Lur Saluces : apprenant le prochain voyage en Inde de son ennemi intime Bertrand de Lur Saluces déclara sur un ton calme et féroce : « Ah ! En Inde ? Eh bien, je souhaite qu’il soit étouffé par les serpents, piétiné par les éléphants et dévoré par les tigres ! »

 

Autre temps autre mœurs, sans doute serait-il plus utile de se poser la question de la chaptalisation des sauternes, mais cela n’intéresserait que le populo qui l’achète chez Métro pour le revendre aux gogos !

 

Sur la photo  Robert Mondavi et le baron Philippe dans les vignes...

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commentaires

P
Et pourquoi pas ! Chacun ses gouts . on fait moins d'histoire avec ces breuvages " prolétaires" tel le perroquet ou la tomate qui paraissent incongrus pour qui n'aime pas ça. On oublie que Le Général mouillait ses verres de grand crus.Et à ne rien essayer on s'appauvrit.Le temps seul dira si cela présente un intérêt autre que d'être à la mode.Il existe comme cela, à Bruxelles, un apéritif le "Half a Half" servi au Cirio rue de la Bourse soit un mélange de vin blanc sec et de pétillant corsé. Les flutes sont servies à ras bord par un maître d'hôtel qui déambule de table en table une bouteille dans chaque main et qui vous ressert sans, bien sur jamais déborder.Pourquoi pas donc, tant que ce n'est pas des invention des crânes d'oeufs de chez Moet qui avaient imaginé un breuvage entre mousseux et champagne qu'ils auraient pu produire dans le monde entier sous le patronage de Moet et Chandon et de la pauvre France mis ainsi à contribution . Superbe " accident industriel " comme disent ses messieurs pour minorer leur échec: un vrai cas d'école. Hélas, mémoire O mémoire, je n'arrive pas a retrouver la marque de ce produit qui se voulait miracle.
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P
Après " PERRIER c'est Fou ! " ( Pub des années 70 - avant que le benzène des ricains ne flingue la marque en plein ascension commerciale ) " PERRIER rend Fou ?" Heureusement que l'eau de Vergèze pleine de bulles pétille sinon on était condamné a un duo de sots ternes.
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