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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 13:45
Les sauternes sont-ils trop… bon marché pour être dilués dans l’eau de Perrier ?

Voilà la bonne question qu’il fallait se poser à propos de la tempête soulevée dans un verre de So Sauternes par sa dilution dans l’eau de la source de Vergèze. Ça fait un bail que Perrier n’est plus fou que dans la pub. 

 

L’ancien copropriétaire de Château d’Yquem, Alexandre de Lur Saluces, aux commandes du château familial de Fargues, évoquait il y a peu, dans une lettre au négoce de Bordeaux, la situation dramatique des crus du Sauternais et répondait OUI.

 

« Nous sommes revenus aux prix obtenus il y a quinze ans. Nous allons vers un suicide collectif pour toute la filière viticole, pour la propriété condamnée à abâtardir sa production, pour l’appellation sauternes et pour le négoce lui-même, qui perdra une large part de sa crédibilité dans l’abandon d’un pan entier du classement de 1855 et d’une AOC exceptionnelle dans le cénacle des grands vins girondins. » Le concepteur de l’Yquem moderne, qui a passé trente ans à peaufiner ce vin d’or - « de la lumière bue » a écrit Frédéric Dard - n’y va pas de main morte. « Veut-on pousser ce terroir enviable à concurrencer l’océan des vins sucrés ou bien encore à trouver son avenir dans la production d’un blanc sec ? C’est comme si les premiers crus du Médoc étaient condamnés à se reconvertir dans la production de vins rosés. »

 

Bordeaux : les vins de sauternes peuvent-ils disparaître ? 

 

Sauternes-Perrier, le cocktail iconoclaste se défend 

 

« Moitié Sauternes, moitié Perrier, un zeste d'agrume et des glaçons : peu l'ont goûté et nombreux semblent déjà dégoutés par cette robe de cocktail iconoclaste. A écouter la sommelière Laura Vidal, c'est pourtant « un Spritz très chic et revisité sans trop d'amertume ». Certes il y a « dilution, mais qui renforce les arômes et conserve l'ADN du Sauternes. Ce n'est pas une blague, c'est bon ! » appuie Michel Garat, le directeur du château Bastor-Lamontagne*, à l'origine de ce Sauternes à l'eau pétillante. Preuve du sérieux de la démarche, la cuvée dédiée à ce cocktail est produite avec les châteaux Guiraud et Rayne Vigneau, sous la marque commune So Sauternes. Et cette cuvée « a du sens techniquement, c'est une gamme pour ne pas miser que sur les dernières tries. Ici on est au stade pourri plein, avec un style allégé sur la tension. Et on retrouve avec le cocktail l'effervescence qui plait au grand public lors des visites de nos chais » se défend Michel Garat, qui espère que ce partenariat inédit avec les eaux gazeuses Perrier profitera à l'ensemble de l'appellation girondine. »

Les sauternes sont-ils trop… bon marché pour être dilués dans l’eau de Perrier ?
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commentaires

M
Les tendances mises en lumière dans cet article peuvent surprendre. Je pense qu’il ne s’agit nullement d’un problème de Prix, mais d’évolution de la société. Cette évolution est nécessaire et ne peut être contrariée (rappelons-nous les évènements tragiques récents sur la ‘liberté’). Par contre ce phénomène n’est pas nouveau et je me permet de faire quelques rappels : <br /> <br /> Depuis le Moyen âge, plus précisément le XIV siècle, on sait que dans les cours royales, il y a un échanson (officier chargé de servir à boire à un roi ou prince sous la conduite du premier d’entre eux le Grand échanson). L’échanson mélangeait le vin et l’eau car le vin ne se boit pas pur. <br /> <br /> En catalogne, accompagné d'eau de Seltz, de citron ou encore de Picon, le Byrrh a tenu la dragée haute à tous les autres apéritifs pendant des décennies. On ‘mélangeait’ donc une boisson de prestige avec des composants moins élaborés…. Pour obtenir une nouvelle boisson ‘fashion’ et de caractère. <br /> Plus récemment, sur notre propriété familiale, quand j’étais jeune, mon grand–père nous préparait une boisson fraîche et désaltérante composée d’eau (90%) et de vin (10%), il appelait cela une ‘beguda’ (qui a un sens légèrement différent de l’autre côté de la frontière). C’était un régal…. Très peu alcoolisé. <br /> <br /> Actuellement, il existe une boisson à la mode appelée ‘Calimoutcho’ qui consiste à mélanger du Coca et du vin … avec un zeste d’orange (Le champagne est aussi usité) . <br /> <br /> On ne débordera pas sur le sujet sensible du binje drinking : on ne parle pas ici du Vin, mais de la consommation des alcools forts ; cela concerne la consommation excessive de grandes quantités de boissons alcoolisées ‘assemblées’ en un temps très court. Mais, chacun sait, qu’il est d’usage de mélanger du Whisky ou de la Vodka avec de l’eau ou du Coca Cola. <br /> <br /> Toujours, pour des questions de gout ou de mode, on fait des cocktails avec 80% de champagne, 20% de cognac et autre additifs. Personne ne s’offusque ! <br /> <br /> Alors que vaut-il mieux faire ? Mélanger des boissons à de l’eau et du Coca… quitte à dénaturer un peu le produit initial car il apporte toujours quelque chose, ou ne rien consommer ? <br /> Que faut-il faire ? Préserver une culture ou s’adapter à la demande des consommateurs ? <br /> Le sectarisme est-il de mise ? N’est-ce pas de notre faute si l’on assiste à de telles dérives ? A-t-on su écouter celui d’en face ? Sommes-nous attentifs à ses besoins et à celle de la société ?
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