Ce matin échappée belle pour elles ce féminin pluriel… Elles de tous les jours, elles qui riment avec amour, elles à qui je ne sais qui ne leur a accordé qu’un seul jour…
Pour elles, pour elle, j’ai brodé ou plus simplement assemblé, comme ma couturière de mère, des mots, pour un petit patchwork léger et sans prétention.
Elle disait s’appeler mademoiselle
Elle
Elle logeait au rez-de-chaussée
Sans eau, sans gaz, ni électricité
Au cinq bis de la rue de la Grange aux belles
Elle vivait de bric et de broc
Comme coloc
Dans un bric à brac
Tel le fond de son sac
De fille de la nuit
Elle riait
Elle chantait
Elle dansait
Elle lisait
Elle rêvait
Elle marchait
Et puis
Elle pleurait
Sans rime ni raison
Ou pour un garçon
Ou une fille
Elle disait L
Sonne comme fidèle
Ou infidèle
Mais aussi comme aile
Ou la marelle
1-2-3 le ciel
Elle prenait le métro à sept heures
Du matin
Le soir elle achetait des fleurs
Du jardin
Elle picorait
Butinait
Elle émargeait pour un petit salaire
Dans un fonds de pension
Rue de la Convention
Elle écrivait sur un petit carnet
Tout
Ou presque tout
Des riens
Le matin
Le soir
A plus soif sur le comptoir
Des miettes de vie
De la vie que l'on vit
Elle c’est elle
Celle
Croisée sur un quai
Je ne sais
Lequel
Ou sur une passerelle
Tout au bout de la terre
Mystère !
A Tumai, au Kenya, les femmes ont choisi de vivre entre elles. Depuis 2001, elles s’attachent à construire une vraie démocratie participative, 100 % féminine. Pour avoir la paix, loin des lourdeurs machistes du pays.
Photos de Nadia Ferroukhi,