Samedi dernier fut une belle journée ensoleillée, propice au retour de Solène dans les vignes. Belle et éreintante journée. Son jeune et sémillant maître est formel « Ça y est! Solène est revenue aujourd'hui ! Cette fois-ci, c'est définitif. Et elle va démontrer demain son efficacité. Avec un traineau, elle passera, en silence (quel bonheur !) dans les rangs pour récupérer les cagettes où sera déposé le raisin et ... »
Et pendant ce Taulier, lui, se ressourçait à la Maison des Métallos link pour un Vinocamp plein d’accrocs de la Toile, de Poucettes délurées, de provinciaux émerveillés, de petits loups speedés, et de quelques chevaux de retour blanchis sous le harnois. Ça causait, ça débattait, ça s’interrogeait, avec en bruit de fond : mais où trouver des sous pour faire bouillir la marmite ?
Saine et logique préoccupation d’une génération qui fait ses tous premiers pas dans notre impitoyable monde mondialisé et connecté. Modèle économique, concubinage avec les marques prédatrices, levée de fonds, capital-risque ou comment bâtir un socle pour vivre de sa passion ?
Photo Armand Borlant©
Dans cet océan juvénile votre serviteur, loin de jouer au vieux sage qu’il n’est pas, s’est efforcé de transmettre tout à la fois le fruit de son expérience de vieux baroudeur de la Toile. Comme il n’y a pas de recettes toutes faites mais que des chemins à suivre rien n’est plus important que d’encourager sans leurrer. « Le dur désir de durer… » de Paul Éluard
Notre Mouvement
Nous vivons dans l'oubli de nos métamorphoses
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d'air à midi la nuit le filtre et l'use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous
Mais cet écho qui roule tout le long du jour
Cet écho hors du temps d'angoisse ou de caresses
Cet enchaînement brut des mondes insipides
Et des mondes sensibles son soleil est double
Sommes-nous près ou loin de notre conscience
Où sont nos bornes nos racines notre but
Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses
Squelettes s'animant dans les murs pourrissants
Les rendez-vous donnés aux formes insensées
À la chair ingénieuse aux aveugles voyants
Les rendez-vous donnés par la face au profil
Par la souffrance à la santé par la lumière
À la forêt par la montagne à la vallée
Par la mine à la fleur par la perle au soleil
Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites
Face à l’impatience légitime, à la tyrannie de l’instantané, au désir de se réaliser, ces jeunes pousses doivent se forcer à mettre leurs pas dans un pas de temps qui accepte la durée sans faire l’impasse des scories de l’Histoire. « L’Histoire est cette conviction issue du point où les imperfections de la mémoire croisent les insuffisances de la documentation… » Faire l’impasse tout comme s’enchaîner au passé plombe l’initiative, le goût de faire. Lire « on ne peut étudier que ce qu’on a d’abord rêvé»link
Alors qu’est-ce qu’un baby-boomers qui a fait son long bout de chemin dans ce qu’on appelle la vie active peut-il faire ?
FAIRE !
C’est-à-dire tout d’abord répondre aux sollicitations des unes et des autres, non pour donner des conseils mais tenter de transmettre, d’accompagner, d’être celui avec qui on peut discuter de son dur désir de durer.
Ensuite, joindre le geste à la parole Joignez le geste à la parole : financez par crowdfunding le projet d’un vigneron Pascal Peyvergèslink
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