Jean Gabin « parlait dans ses films comme dans sa vie, et vice versa. Dans les grandes occasions, notamment pour les interviews, il savait retrouver un français châtié exempt de tout phrasé imagé. » note Philippe Durant dans sa Petite Introduction à son « Le Petit Gabin illustré par l’exemple » nouveau monde éditions 14,90€. Les Aficionados d’Audiard, dont le sieur Pousson, se délecteront de l’appréciation de l’acteur qui « estimait devoir son naturel à des dialogues qu’il avait « bien en bouche ». Pascal Jardin déclara Gabin ne parle pas le français, il parle une langue à lui et j’ai appris, par lui et par Audiard, à parler Gabin comme on apprend à parler anglais. »
La formule titre me va bien car elle ramasse ma présente activité. Jean Moncorgé dit Gabin était propriétaire de vaches laitières en Normandie. Il aimait la terre et il fut traité de cumulard par le syndicalisme agricole. Au-delà du liquide vin ou lait c’est autre liquide qui l’intéressait : il aimait calculer ses cachets de film en têtes de vaches.
Deux formules cultes :
« Le Quai des brumes » avec Michel Morgan.
- « T’as de beaux yeux, tu sais ;
- Embrassez-moi.
« La Traversée de Paris » avec Bourvil.
- « Salauds de pauvres ! »
La première, comble du romantisme, summum de la séduction, « ne fut pas prononcé dans le recueillement, ni la concentration. » a raconté Michèle Morgan. Quant à la seconde « Jean Gabin répugnait à la dire… » et … plus généralement il « n’aimait pas son personnage de Grangil. » La suite à lire dans « Le Petit Gabin illustré par l’exemple »
Enfin dans « Rififi à Paname »
- On t’a pas sonné, grand-père… Dis-donc, pour l’addition, tu diras à ton taulier qu’on repassera demain. On a deux mots à lui dire.
- Le taulier c’est moi, alors je t’écoute, comme ça, ça t’évitera de revenir.