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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 13:00

Le localier est dans la chaîne de l’information le premier et modeste maillon, celui qui est au plus près de la vie des gens. Sans lui les gens d’en bas on ne les entend pas. Bien sûr, trop souvent le localier en est réduit à la chronique des chiens écrasés, des fêtes votives et des banquets même si de temps à autre il se fait photographe des hyménées ou des déplacements du sous-préfet au champ. La pure chronique, celle où il est possible de dire ce que l’on a envie de dire, c’est zone interdite pour le localier : ça pourrait choquer les élus et le clergé. Par bonheur sur la Toile les barrières éditoriales chutent et ainsi, les plumes les plus affutées peuvent s’en donner à cœur joie. Tel est le cas de notre vigneron de Corneilla Luc Charlier.


LucCas.jpg

Le taulier ne vous le présente pas vous avez le loisir de lire ses commentaires et un jour d’apprécier ses appâts. La présente chronique a été publiée hier ICI link Je vous la propose parce qu’elle met le doigt où ça fait mal et nous fourre le nez dans nos contradictions. Bonne lecture ! Merci Luc je suis sûr que ça va faire plaisir à notre ami Denis Boireau dont j’attends d’ailleurs sans impatience la chronique sur ses choix ligériens.


20-fevrier-2013-tribunal-de-commerce.jpg

Le ban et l’arrière-ban catalans sont privés de dessert : la biscuiterie Lor a été mise en liquidation judiciaire.


Hier matin, la radio locale (service public) consacrait une émission aux réactions des auditeurs à la fermeture de l’usine et à la disparition annoncée de la marque.


Je ne suis pas un analyste financier, même si l’Ecole de Commerce Solvay m’a décerné son brevet du CEPAC en 1992, sorte de « MBA » en abrégé suivant la méthode des cas de Harvard. Je ne dispose pas non plus des bilans et ne souhaite pas me pencher sur le côté chiffré de cette affaire. Mais le sujet est intéressant, à plus d’un titre.


Tout d’abord, quelques informations glanées ci et là, pour ce qu’elles valent.


- Quand vous entrez dans un magasin d’alimentation avec des étagères, du tabac-presse-épicerie à la plus grande enseigne dans une galerie marchande, vous apercevez deux marques de friandises « locales » : Lor et la Biscuiterie du Tech. Toujours.


- Le présentateur de l’émission affirmait : « On avait l’impression que cela se vendait très bien ; il y en a dans toutes les grandes surfaces ».


- Christine, dans une vie précédente, tenait une superette bien approvisionnée en même temps que la boulangerie, adjacente d’ailleurs. Elle était aussi bien achalandée, toute la population historique du village y passant régulièrement. Elle y proposait du Lor, quasiment au même prix qu’au supermarché le plus proche d’ailleurs. Mais, dit-elle : - « Je ne voyais jamais passer le représentant ».


- J’ai mangé souvent du Lor : tourons de toutes sortes, nougats, rousquilles, biscuits secs. Plutôt bon, qualité Delacre® ou Lotus®. Bon, on ne retrouve pas la finesse - et le beurre ! – de chez Dandoy* mais on se fait plaisir, réellement plaisir. Ce n’est d’ailleurs pas bon marché.


- Un ancien salarié (en substance, sur les ondes de France Bleu Roussillon) :

 - « ... Le père Fourquet a créé quelque chose de formidable. On bossait dur, lui aussi, mais on était fier de notre production. Avec le fils et ses méthodes, tout a dégringolé et en plus, c’était un fainéant ».


J’arrête là. Tout cela n’est que de l’anecdote.


Lor (allez voir ICI link ), c’est une marque créée en 1874, fort développée depuis 1962, passée à la génération suivante en 1982, agrandie et diversifiée à toute vitesse entre 1995 et 2005, et sans doute liquidée en 2013.


Or, la marque dispose :


. D’une distribution très bien implantée, au moins localement,


. D’une chalandise enthousiaste, chauvine et gourmande, au moins localement,


. D’une très bonne image de marque et d’une grande visibilité, au moins localement,


. d’un marché dont la tendance n’est pas à l’effritement, la sucrerie s’avale de plus en plus

Mais la marque a dû ou a voulu se délocaliser: Nord /Pas-de-Calais et Vaucluse.


Elle a consacré une partie de ses forces, et de son capital, à des biscuits aux œufs destinés exclusivement à la GD.


Elle a fermé son site de production perpignanais. Ma comptable possède ses locaux juste en face de cet ancien site, qui a été aussitôt rasé et transformé en clapier moderne par les bétonneurs du XXIème siècle.


Elle s’est installée à Montélimar, où cela n’a pas marché, puis elle est revenue sur le zoning du Mas Guerido, un pôle commercial hideux, déglingué, post-moderne dans le faubourg sud.


Je n’en tire aucune conclusion, mais vous soumets quelques pistes : changement d’environnement commercial, changement de style, changement de personnes, prépondérance d’autres paramètres que la qualité, différence entre la perception publique et la réalité économique ou financière et, surtout, influence de la GD.


* Note à l'intention des non-Belges: Dandoy est une biscuiterie artisanale dont le premier magasin historique se situe à 30 mètres de la Grand Place de Bruxelles. Tous les touristes s'y pressent, mais les indigènes aussi. La qualité est remarquable, le choix aussi et les prix sont ... en rapport.

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