Selon l’auteur l’omniprésent Hubert de Boüard de Laforest a répondu avec enthousiasme à sa sollicitation, il ne devait pas avoir lu son livre noir de l’agriculture ce cher Hubert ou alors, sûr de son pouvoir de séduction, pensait-il mettre la pétroleuse Isabelle dans sa poche pour la plus grande gloire de l’Angélus.
Le pauvre, « Hubertus Magnus, don Hubert de Saint-Emilion… celui par lequel le scandale du classement de Saint-Emilion est arrivé… » voilà les doux sobriquets mis dans la bouche de Pierre Lurton et Alain Vauthier par l’auteur. Ces deux-là, « l’élite de l’élite de la rive droite » qui estiment que ce « serait déchoir que d’assister à cette cérémonie bling-bling » organisée par ce brave Hubert premier jurat.
C’est vrai, je puis en témoigner ce soir-là nous dînions à l’Envers du décor pendant que cette héroïque Isabelle Saporta souffrait chez les ploucs endimanchés.
Dans l’ordre vient tout d’abord la bénédiction des cloches d’Angélus par Mgr Ricard « devant un parterre de négociants et de journalistes forcément éblouis, dans une scénarisation tout à la fois bling-bling et grotesque, grandiose et ridicule, kitch assurément, le seigneur de Saint-Emilion a réussi son coup »
Puis un HBDL lyrique « Le classement est l’une des dernières poussières du gaullisme, avec une vraie méritocratie. »
Viens bien sûr Hubert dans ses œuvres au syndicat de Saint-Emilion « Je suis un peu chez moi ici » aime-t-il à dire avec gourmandise.
Suis celui des mauvaises langues « Hubert, depuis deux ans, il démarche des clients pour devenir leur winemaker en leur disant « Venez avec moi, vous serez classés », explique ce fin connaisseur de Saint-Emilion (une gorge profonde).
Est-ce si sûr que « Ce petit Machiavel du vin connaît bien les rouages du pouvoir et sait aussi donner le change pour ne pas paraître omnipotent… » un bon carnet d’adresses suffit (c’est ma notation personnelle).
Une gentillesse de la douce Isabelle « À entendre Hubert de Boüard étaler comme lettres de noblesse son ancienneté de huit générations sur les terres saint-émilionnaises, on comprend combien ce milieu est fermé et consanguin. »
Allez une petite histoire vacharde recueillie par moi de la bouche d’un responsable d'un très grand cru à l'humour corrosif « Si la Dordogne déborde, Angélus risque fort de devenir une première crue... »
Oui, les terres sont basses à Angélus mais la valeur en hausse « L’excellent Hubert de Boüard ne devrait pas, lui non plus, être perdant puisque, selon le magazine Challenges, Angélus aurait vu la valeur foncière de son vignoble doubler du jour au lendemain, soit une plus-value virtuelle de plus de 200 millions d’euros »
L’estoc, la honte, l’affront « Et si l’inévitable Hubert de Boüard de Laforest est perçu par les sans-grades comme le grand manitou des réseaux, il est plaisant de constater que, pour les premiers grands crus historiques, il ne sera jamais qu’un vilain petit canard ; un manant qui n’a pas su rester à sa place ; un parvenu qu’il faut corriger pour avoir osé s’élever aussi haut dans la hiérarchie du royaume. »
« Hubert le superactif. Hubert qui est toujours partout. Hubert qui a su tisser son réseau et que les nantis n’ont pas vu venir.
Le Sarkozy des vignes en quelque sorte. Mal-aimé mais omniprésent et efficace, tout au moins pour défendre ses intérêts – pourquoi pas d’ailleurs ?– et promouvoir les siens. »
Pour finir, le libéral avancé qui vient bouffer au bassinet de nos impôts « Quant à Hubert de Boüard, la société civile Château La Fleur Saint-Georges aura touché près d’un million d’euros (969 744,54 euros) entre 2010 et 2011. C’est là-bas qu’il a fait construire ces fameux chais tronconiques inversés (ndlr il s’agit des cuves bien sûr). Ceux-là même qui lui avaient coûté, rien qu’en cuverie, la bagatelle de 900 000 euros. Rassurons-nous, son investissement a été bien vite rentabilisé grâce à la générosité de Bruxelles ! Le propriétaire en convient d’ailleurs et se félicite d’ »avoir utilisé les fonds européens comme d’autres l’ont fait », ajoutant, comme une mise en garde à ses petits camarades : « Je ne suis pas là pour les citer mais il y en a beaucoup d’autres.»
Extraits de VinoBusiness chez Albin Michel link