Je fus, je suis sans doute encore mais il faut écrire maintenant vieux, une jeune con prétentieux, ambitieux, imbuvable. Et puis, un soir, j’ai quitté mon beau bureau du 78 rue de Varenne, blotti dans une bulle, pour traverser Paris dans une petite camionnette blanche surmontée d’un luminion bleu, couinant deux tons, destination Lariboisière, qui n’est pas une résidence secondaire mais un lieu où l’on effectue des menues réparations pour nos petites mécaniques humaines.
Nu comme un ver ça vous remet les pieds sur terre, à la bonne place, tout petit homme de passage, un grand professeur vous explique votre cœur : mourir, quel drôle de mot. Et puis, quelques temps après, dans une grande salle, qu’avait une gueule de vaisseau spatial, des hommes verts m’ont bombardé le cœur. Opération réussie au septième tir. Merci.
Ce petit texte je l’ai écrit juste avant le bombardement et quand je suis sorti de Lariboisière, la vie je l’ai pris par un autre bout avec un peu plus d’humilité, de respect, mais aussi de liberté.
Scrutez bien la dernière photo de l'équipe de garde en 1937 : Batel en ferait un infarctus