Dans les milieux bien informés, comme on dit au Quai d’Orsay, ma fougueuse défense du sandwich nature® link aurait ému l’ami Ribaud qui y a vu une charge contre le veau chaud d’Alleno. Que nenni ce n’était qu’un appel au respect de la tradition du cochon comme compagnon de la baguette. Comment aurais-je pu dénigrer un mets que je n’ai pas goûté moi qui n’est point été convié à l’avant-première pour les initiés ? C’eut été de ma part une faute grave que de juger cette nouveauté qui sera proposé à partir du 8 ou du 10 mars à la nouvelle enseigne de Yannick Alleno : un bistro : Le Terroir Parisien à la Maison de la Mutualité qui s’est complètement rénovée « Le bistrot, c'est ma culture d'origine. Mes parents tenaient un bistrot. Terroir Parisien, c'est ma vision du bistrot d'aujourd'hui, assume Yannick Alleno, J'ai pris la concession de la Maison de la Mutualité, gérée par GL Events. Le restaurant de 74 places sera ouvert 7 jours sur 7, midi et soir (brunch le dimanche). Le ticket moyen ne dépassera pas 30 euros ».
Bistrot Parisien
24 rue Saint Victor
75005 Paris
Tél. : 01 44 31 54 54
J’irai bien sûr goûter, en bonne compagnie je l’espère, la petite gâterie parisienne de Yannick Alleno, le fameux veau chaud, qualifié par son auteur de hot-dog parisien, soit une saucisse de tête de veau sauce gribiche dans du pain baguette. Tu vois Jean-Claude que je ne m’étais pas trompé de cible c’est un hot-dog parisien et moi ça me va bien. Du côté vin « il aura toute sa place depuis le petit vin de pays « qui sera très bon et servi en pichet » jusqu'à la cave privée de Yannick Alleno. » Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Ceci écrit je me suis dit : mon vieux Berthomeau, certes tu n’es pas de la pointure d’un Alleno, mais, comme Monsieur Jourdain, tu pratique le casse-croute chaud sans le faire savoir. Je m’explique. Comme je suis friand de museau de porc, que j’achète à la charcuterie Pellé 213 rue de Tolbiac (c’est à deux pas de chez moi) , j’adore à l’heure du déjeuner le mettre au chaud, je devrais écrire au tiède. Qu’est-ce à dire ? Tout simplement je glisse 1 ou 2 tranches de museau de porc dans une Ciabiatta tranchée (on peut moduler la part en fonction de son appétit) que j’ai légèrement toastée. La ciabatta, « savate» en italien, est un pain blanc originaire d'Italie, dont une des principales particularités est à la fois un taux d'hydratation élevé jusqu'à 80 % et la présence d'huile d'olive 3 à 5 %. Ce pavé rustique à la mie moelleuse et très poreuse, aux alvéoles grosses et irrégulières dues à sa grande hydratation combinée à une croûte caramélisée et croustillante mais très douce au toucher est l’idéal pour accueillir mon museau. Sa croûte retient le mince filet d’huile d’olive dont je l’asperge et la sauce vinaigrette qui accompagne le museau de porc. Pour corser l’ensemble il est possible de rajouter des rondelles de cornichons ou même des câpres, mais j’évite la moutarde ça ôterait à l’ensemble sa chaude douceur et son moelleux. Attention les petits loups et les petites louves : prière de ne pas confondre le museau de porc avec le fromage de tête.
Je puis vous assurer que c’est un vrai délice, une vraie gourmandise qui vous réchauffe le corps et vous donne une vraie satiété. C’est du chaud, donc ce n’est pas un sandwich mais plutôt de la restauration rapide de qualité à domicile qui vous permet de bien manger sur le pouce. Reste que déjeuner ainsi sur le pouce exige un bon verre de nectar soyeux pour faire couler l’ensemble et assurer la fluidité du bol alimentaire. Pour remplir cette importante fonction de lubrification j’ai choisi Dentelle 2009 du Domaine Rouge Bleu, c’est Vin de Pays de la Méditerranée, 60% Carignan et 40% Grenache que j’ai acheté à la Dernière Goutte 6 rue de Bourbon le château dans le sixième arrondisssement link 9,90€ Normal acheter du vin fait par une américaine chez des anglais est dans l’ordre des choses. Du costaud qui vous réchauffe le coeur et qui va bien à mon museau chaud...