Tout d’abord j’expose la version 120 dites sans vin : « C’est l’histoire d’un mec facile, genre cœur d’artichaut, contemplateur des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie, papillon aimanté par les flammes des feux de l’amour, pas un tombeur mais de l’espèce qui tombe amoureux à la première œillade captée, au premier sourire esquissé. Le voilà séduit, capturé, captivé, prisonnier dans les rets d’une belle qu’il n’a fait que croiser. Dès lors il n’a de cesse de la retrouver, de la revoir, de l’effleurer, de la posséder… »
Ensuite je vous livre la version 20 donc avec vin : « C’est l’histoire d’un taulier facile, genre dragueur de bio gaies, au cœur de braise, toujours en quête de belles quilles, « rousinant » un samedi matin du côté de Montreuil-sous-Bois en un palais des Congrès emplis de vignerons&vigneronnes, qui commence son sacerdoce en se posant face à la petite table d’Isabelle et de Jo Pithon link où trônaient quelques belles bouteilles. Bel accueil, simple et chaleureux, une belle entame donc. Ce fut d’abord Mozaïk un Anjou 2010 fait à partir de l’assemblage de raisins venant des Coteaux de la Loire, du Cœur du Layon et du Saumurois. Moitié schistes et moitié calcaire. Barriques de 2 à 5ans et cuve tronconique bois. Un vin estampillée « bouteille à voile » marque de l’activité de négociant-éleveur de la maison Pithon-Paillé. Attaquer sa journée avec une telle belle fraîcheur, simple, au charme acidulé équivaut pour le taulier à un remake de la version 120.
Venait ensuite, l’Anjou La Fresnaye 2010, issu d’une parcelle du domaine à St Aubin de Luigné, terroir de graviers et de galets. Belle et puissante complexité, en amour se contenter des choses simples c’est passer côté de ce qui fait le suc d’une ardente rencontre. Comme d’ordinaire le Taulier papotait gaiement lorsqu’il tomba en arrêt face à une photo des Grololo. Normal, me direz-vous, c’est inscrit dans son ADN. De suite il décréta « Je les veux ! » Jo répondit « Pas de Grololo ! » Berthomeau ne se le tenait pas pour dit « Où puis-je me saisir des Grololo ? » Réponse de Jo « Chez Paco ! » En écho Bertomo « Paco d’Ivry ? » Réponse « Oui ! ». Emballé c’est pesé le Taulier quittait Isabelle et Jo le cœur léger.
Paco fait partie de la confrérie rapprochée de mes lecteurs qui souvent lève le pouce sur Face de Bouc pour dire « J’aime ». Ivry-sur-Seine fait face au XIIIe qui est voisin de mon XIVe (St Jacques-Glaciaire). N’y tenant plus, dès que j’ai pu, je me suis embarqué dans le premier métro en partance, direction Mairie d’Ivry, terminus, puis quelques pas rue Marat et sur le pas de sa porte : Paco. Poignée de mains : « Jacques ! » « Paco ! » Je suis déjà à l’intérieur de la cave pour mettre la main sur les « Grololo » Rien ! J’angoisse ! Mon estomac se noue. Mon cœur bat la chamade. J’ose la question à Paco « où sont tes Grololo ? » À peine surpris Paco me répondit « Plus de Grololo ! » Au bord de la défaillance en l’absence de ce vin de France le Taulier fut saisi d’un immense sentiment de manque : frustration violente, intolérable, insupportable, proche de la castration.
Paco face à une telle désolation a ouvert au chroniqueur dépité « le petit journal de Rapatel », l’a même carafé s’il vous plaît, la température est montée : 15° bien tassés, le Taulier s’en est trouvé rasséréné. Il a rempli son panier de quelques boutanches susceptibles de figurer à la Une de son espace de liberté. Paco, bon prince, a glissé au milieu d’elles «un « tombé du ciel » de Rivaton puis a entrepris de mettre en boîte le dit Taulier. Pas simple, même si certains l’accusent d’être un chouïa poseur, le chroniqueur n’est pas chaud pour prendre la pause. Mais comme Paco est vraiment un garçon avenant et vraiment très sympathique – pendant tout le temps que j’ai baguenaudé dans sa boutique j’ai pu constater que la simplicité, la convivialité, servait d’enseigne à sa maison – le Taulier s’est fendu d’un sourire qui en disait plus long qu’un long discours.
Je suis donc rentré à Paris sans mes « Grololo » chéris mais avec le grand plaisir d’avoir croisé un caviste comme je les aime. Merci Paco, ta maison est une bonne maison, y’a que du bon à commencer par le patron. ICI link. Enfin, afin d’éviter des frustrations chez les amateurs de « Grololo » je signale qu’il s’agit d’un vin maintenant IGP du Val de Loire issu du cépage Groslot. Comme l’écrivent Isabelle et Jo Pithon-Paillé « un vin de copains, un vin de bistrot, un vin de soif… » Tout ce qu’il faut pour plaire à Berthomeau qui n’a plus qu’à attendre le prochain millésime pour étancher sa soif de Grololo…