Entendons-nous bien, je n’écris pas que tout va bien dans le meilleur des mondes pour la consommation de vin en France mais si l’on se donne la peine d’observer attentivement les chiffres publiés par l’OIV pour 2011 ce n’est pas la gloire mais pas la Bérézina non plus. Tous ceux qui nous chantent les mérites du statut du vin en Espagne et sa cote d’amour en Italie feraient bien d’arrêter de nous bassiner. Chez nous, même si la hausse constatée de +3,5% ne signifie pas forcément une inversion de tendance, elle montre au moins notre capacité de résistance à l’érosion et une certaine stabilisation de la consommation.
À mon sens beaucoup d’agités auraient intérêt à se poser les bonnes questions à propos de l’évolution de la consommation du vin en France et dans les vieux pays producteurs de vin, plutôt que de mener des combats sans grand intérêt, ça leur permettrait de sortir des idées reçues, celles qui font plaisir au petit monde du vin français, et surtout de chercher les bonnes réponses permettant l’extension du domaine du vin. Je ne vais entonner à nouveau mes couplets, ça me fatigue.
La projection 2016 est faite toute chose égale par ailleurs, ce qui veut très clairement dire que l’effort, si nous souhaitons stabiliser la consommation par tête qui n’est qu’un indicateur statistique brut, il faut étendre le domaine du vin. Là est l’enjeu, un enjeu que n’ont toujours pas compris ceux qui sur la Toile se contentent de vivre sur la bête, de ne s’adresser qu’au noyau dit éclairé des consommateurs de vin. Pour compenser la moindre consommation des baby-boomers à l’avenir pour des motifs santé-forme, l’arrivée plus tardive des jeunes à la consommation du vin pour des raisons économiques, le moyen le plus efficace est un travail lent et patient à l’attention de ceux pour qui le vin ne dit rien ou ne veut rien dire. Ce n’est pas le chemin prit par le monde français du vin qui se complaît dans ses combats d’arrière-garde ou des oppositions stériles. Restera toujours à évoquer les ravages de la loi Evin…