Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 00:04

Pour m’y rendre, de chez moi, le 24 Boulevard Saint Jacques, avec mon vélo, je commence par emprunter la rue du Faubourg Saint Jacques. Au bout de celle-ci je bute sur la rue Saint Jacques que je ne peux prendre car elle est en sens interdit. Alors je prends la rue Pierre Nicole puis celle des Feuillantines et je passe à quelques pas de l’église Saint Jacques du Haut-Pas ( escale sur la route des pélerins de Saint Jacques de Compostelle) Je coupe la rue Gay-Lussac – celle qui fleure bon le pavé made in 68 – et je m’enfile la rue d’Ulm qui, elle, garde un petit goût de GP (Gauche Prolétarienne pour les initiés qui lisent mes écrits du dimanche) mais, juste avant que celle-ci ne se jetât sur la place des Grands Hommes – le Panthéon – je vire à gauche – pas celle du facteur de Neuilly – pour me retrouver dans la rue des Fossés Saint Jacques. Voilà, je suis arrivé sur la place de l’Estrapade qu’est toute mignonne avec sa petite fontaine et son jet d’eau, l’ombrage de ses arbres et ses quelques bancs. On se croirait presque arrivé sur la place d’une sous-préfecture endormie alors qu’on est à deux pas de

 

l’inexpugnable mairie de Tibéri.

Pour faire encore plus joli le lieu où je vous mène se nomme : Café de la Nouvelle Mairie. Pour faire court, avant de faire long comme d’habitude, c’est un café où l’on ne boit que des vins de paysans éclairés. Un must plein de little producteurs comme l’ancien patron : Nicolas Carmarans, qui a vendu le café au personnel pour devenir petit producteur de vin en Aveyron. Selon la légende – il en faut ça aide à rêver – c’est à la Nouvelle Mairie qu'il a bu son premier verre à treize ans. C'était un ami de son père qui tenait ce troquet. Son père, un fils de bougnat, bien sûr, monté à Paris dans les années 20 avec son charbon "sur le dos", coùùe toute une génération d'Aveyronnais qui succédaient aux porteurs d'eau. Alors, quand l'ami de son père a vendu la Nouvelle Mairie, il y a maintenant plus de dix ans, Nicolas Carmarans l'a repris.



Le bistro est beau, plus que cela il est vrai. Sa façade des années 20, son bar et l’agencement intérieur tranchent avec l’habituel décor toc des nouveaux bistros. Ici c’est du dur, de l’authentique. La première fois que j’y suis venu, un matin, pour bavasser avec Catherine, la néo-vigneronne (voir son blog http://www.rue89.com/riverain/catherine-bernard ) Nicolas Carmarans était de passage et, après les grands crèmes, j’ai dégusté son vin rosé de l’Aveyron. Je ferai une petite chronique sur lui un autre jour. Bref, aujourd’hui c’est pour becqueter que je suis là pile à l’heure. Je prends des photos et, comme le retard est consubstantiel aux filles, je m’offre une flute de Crémant d’Alsace 2004 de C.Binner. Je reçois un SMS : je suis là dans 7 minutes. J’admire la précision. La salle se remplit. Je potasse visuellement le tableau proposant les plats du jour. J’hésite mais, comme je ne suis plus seul, la promesse horaire étant, à mon grand étonnement, tenue, commande est passée illico pour la retardataire d'un verre de Muscat de Thierry Navarre de Roquebrun près de StChinian. Papotages et commérages étant les 2 mamelles des parisiens nous papotons sans trop commérer.

 


 

 

La commande : des œufs mayo et des endives Fourme d’Ambert puis 2 Pennes chipirons à l’encre et pour terminer 2 crumbles. Le serveur, qui est aussi un peu patron, est sympa. C’est excellent. Du côté arrosage j’ai choisi 1 Côtes d’Auvergne 2006 « Les Pierres Noires » de J. Maupertuis. Il se laisse boire sans me jeter dans l’extase. Le temps s’écoule dans cette petite enclave provinciale sans qu’on ne le sente passer. En contemplant l’ardoise des vins je me dis qu’au café de la nouvelle mairie le vin de table, ce gueux, ce banni, cet interdit de séjour, retrouve une nouvelle jeunesse et qu’après avoir végété dans son espace de réclusion le voilà qui pointe son nez dans un nouvel espace de liberté. Les soi-disant gardiens du Temple des AOC devraient méditer sur cette renaissance.


 

Bref si vous niaisez à Paris au mois d’août vous pouvez confier votre estomac, à midi comme le soir, à cette sympathique maison. L’addition y est légère (pas de CB). Les vins y sont bons. La nourriture simple mais de qualité. L’ambiance bonne enfant. Mais, me direz-vous, pourquoi diable avoir titré cette chronique : « L’adresse mystère d’un jour de fête » ?


Devinez !


Si vous ne trouvez pas je puis vous dire, tout de même, qu’au retour, j’ai pu, sur la majeure partie du trajet, emprunter la rue St Jacques avant de reprendre celle du Faubourg Saint Jacques et, bien sûr, terminer en roue libre – ça descend – sur la contre-allée du Boulevard Saint Jacques.


 

Bon, pour ceux pour qui ça reste encore un mystère, qui sèchent, ils peuvent bien sûr lancer une bouteille à la mer sous forme de commentaires.

Partager cet article
Repost0

commentaires

R
<br /> Ah si on ne peut plus faire de digression hors sujet... PS - Coquilles Saint-Jacques : de quoi se composent-elles ?<br />
Répondre
M
<br /> C'était-y pas aussi ton anniversaire ce jour-là ? Avais-tu la chance d'avoir pris la dame (si j'ose dirre) en amazone sur ton cheval à deux roues ? N'était-ce pas le jour de ta première gorgée de<br /> Côtes d'Auvergne ? <br />
Répondre
F
<br /> Bah oui mais l histoire de la maison avait été écrite par Bernard Pontonnier, alias le Curé...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
J
<br /> <br /> Ce n'est pas la question Roger : faut lire <br /> <br /> <br /> <br />
T
C'était la Saint Jacques, alors bonne fête à toi<br /> et bonne fête à moi, je m'appelle aussi Jacques, en 2 ème position!
Répondre

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents