Dans l’une de mes chroniques du mois de mai : le vin, le terroir et les petits bourgeons je prenais la défense du petit bourgeon de la vigne http://www.berthomeau.com/article-19352528.html contre la toute puissance, que dis-je, l’impérialisme du seigneur et maître Vin et de son grand suzerain le terroir. Alors, ce matin, poursuivant mon effort de réhabilitation des sans grades j’ai décidé, sans vous la prendre, de vous parler de la grappe de vigne cette grande méconnue.
Dans le langage courant, au moment des vendanges, on parle presque toujours, du raisin. Du raisin mur et sain comme le dirait mieux que moi Michel Rolland. Mais de la brave grappe de raisin, vaillante, discrète, on en parle si peu, sauf pour l’égrapper, terme d’une barbarie éhontée, fonction confiée à une affreuse machine mais, par bonheur, dans les grandes maisons, sur les tables de tri, on la manie, avec soins, et en gants blancs ma chère. Au temps de nos grands-pères la pauvre petiote se voyait fouler aux pieds. Et pourtant, elle vient de loin la grappe, quand la vigne débourre, que les jeunes pousses font leurs feuilles et ensuite leurs grappes de fleurs, elle est déjà là, en miniature. La fleur dure peu de temps, une quinzaine de jour et je ne m’aventurerai pas dans la description de la fécondation des Viti Vinifera qui sont pour la plupart hermaphrodites. Petite grappe deviendra grande ou grosse, toute verte tout un temps pour, dans notre hémisphère, au mois d’août changer de couleur : c’est la véraison. Et puis vient le temps de la maturité qui se termine par la récolte où le vendangeur coupera son pédoncule comme la sage femme le cordon ombilical. Mais pour la grappe c’est la fin de sa vie. Certaines attendront de pourrir pour mourir, mais c’est pour la bonne cause, puisque leur pourriture est dite noble. Voilà j’ai fait mon devoir et je vous offre quelques spécimens de grappe de raisin. Dieu qu’elles sont belles !