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23 septembre 2007 7 23 /09 /septembre /2007 00:03

Chers lecteurs,

Une erreur de programmation a fait que la mise en ligne des 2 derniers épisodes de mon petit roman a été inversée : en effet, L'idée est venue au plus con d'entre nous publié le 16 septembre devait précéder Je ne carburerais plus qu'au Motéchandon publié le 9 septembre. Toutes mes excuses pour ce méli mélo.

Ce dernier chapitre je venais de l'écrire d'une seule traite, comme un halluciné. Cerné par mes souvenirs  j'avais hâte d'en finir. Bourré d'amphétamines  mon cerveau douloureux, tel une pelote d'épingles, expulsait le passé. Jasmine me veillait. Me lavait. Elle s'était mise en congé maladie. Raphaël assurait l'intendance. Mon estomac refusait toute forme de nourriture solide. Jasmine me nourrissait de jus de légumes qu'elle m'ingurgitait presque de force en me câlinant comme un gamin anorexique. Mes seuls instants de paix je les trouvais lorsque Jasmine et Raphaël entamaient, dans mon dos, des jeux de mains silencieux à même la moquette. Leurs caresses, tels des onguents d'huiles essentielles, réconciliaient mon corps endolori avec ce qui me restait d'envie de vivre. Je cessais mon labeur infernal. Me laissais aller sur mon fauteuil. J'attendais l'incendie de Jasmine. L'instant où, tison ardent, elle se soumettrait à son seul plaisir. Raphaël, avec son air de grand mec gêné aux entournures, dès le premier soir, lorsqu'il lui avait tendu le bouquet de fleurs, en bredouillant un speecht qui voulait dire que c'était moi qui les avais choisi mais que j'avais voulu que ce soit lui qui les lui offre, l'avait fait rire. A aucun moment elle n'avait chercher à le séduire car elle savait déjà que c'était un puits de tendresse qui ne demandait qu'à se transformer en geyser. Jasmine la lionne capitulait. Devenait la biche brame au clair de lune et moi je me laissais aller à penser à Marie. Mes yeux restaient secs. Il fallait que j'en finisse. L'éruption qui jaillissait dans mon dos de nouveau courbé me laissait de marbre. Tel un stakhanoviste endoctriné j'alignais mes phrases avec une ardeur tétue.

L'imprimante ronronnait. Les feuillets chauds s'entassaient dans le bac. Jasmine taillait mes cheveux mouillés et les boucles grisées formaient un cercle incertain autour de mes pieds nus. Dans la cuisine, Raphaël, préparait du café. A la radio l'écho du monde me retombait dessus. Apaisé après une traite de sommeil dont j'ignorais la longueur je m'étais levé en décrétant que je voulais m'acheter un costume et une paire de pompes. C'est Raphaël qui me rasa, sous le regard inquiet de Jasmine, avec son coupe-choux au fil impeccablement aiguisé. Je me sentais neuf, acéré et les tartines de pain frais beurrées me calfataient. Par bonheur, la prévoyance de Jasmine me sauvait du désastre : elle stockait dans sa penderie une part de ma garde-robe qui, sans elle, aurait connu le sort de toutes mes affaires d'errant, à la poubelle dans un sac plastique. Je flottais dans le pantalon tellement j'avais maigri. Jamais en reste Jasmine me dégotta une paire de bretelles rouge. Pour lui faire plaisir, même si je trouvais que j'avais l'air d'un mec qui se la joue jeune, je laissai pendre mes pans de chemise et je ne boutonnai pas mes manches. "T'es beau comme un dieu, mon coeur..." décrétait-elle en passant de la cire sur mes cheveux. Raphaël approuvait. Au risque de vous paraître prétentieux j'en avais pleine conscience. Je me sentais beau. Mon corps épuré s'éveillait prédateur. Plaire ! Séduire ! Dans le taxi qui nous menait chez Victoire, au faubourg St Honoré, Jasmine pelotonnée dans le creux de mon épaule me murmurait " tu ne me quitteras jamais, hein ! "        

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