Matzneff par ci, Matzneff par là, c’est la curée, tout le monde se réveille en sursaut ou fait semblant : le Parquet, le Ministre de la Culture via le CNL, les mea-culpa pleuvent comme à Gravelotte, des vidéos sortent du bois, sur un site web récemment supprimé, Gabriel Matzneff racontait ses activités pédophiles, tout le monde savait mais se taisait.
Comme j’aime bien savoir je suis allé voir :
AFFAIRE MATZNEFF : L’AIDE PUBLIQUE VERSÉE À L’AUTEUR DEVRAIT LUI ÊTRE RETIRÉE
Comme révélé par plusieurs médias, l’allocation annuelle aux auteurs que touche Gabriel Matzneff depuis 2002 de la part du Centre national du livre (CNL) devrait lui être retirée.
A en croire le JDD, l’écrivain aurait touché au total 160.500 euros de la part de cet établissement public, en raison de son âge (83 ans actuellement) et de ses faibles revenus (contrôlés chaque année). Franck Riester, le ministre de la Culture, avait annoncé sur Twitter qu’il avait demandé un audit pour avoir "toutes les précisions" sur la situation de Gabriel Matzneff. Vincent Monadé, président du CNL, a pris les devants en lui écrivant pour demander que cette aide sociale ne soit plus accordée à l’écrivain. Une communication officielle est attendue en début de semaine à ce sujet.
La suite ICI
Et puis chemin faisant, me souvenant de Jack Lang et de sa passion pour la jachère cynégétique en Sologne et de mon ami Jean-François Collin, membre de mon cabinet, occupant le poste de secrétaire général du Ministère de la Culture je suis tombé sur les rapports de l’Inspecteur Général des affaires culturelles Serge Kancel.
Un brin d’histoire :
Le Ministère de la Culture le décret fondateur du 24 juillet 1959 est rédigé par Malraux lui-même.
De Gaulle à Michel Debré « Il vous sera utile de garder Malraux. Taillez pour lui un ministère, par exemple, un regroupement de services que vous pourrez appeler «Affaires culturelles». Malraux donnera du relief à votre gouvernement. » (Voir plus bas)
C’est donc un tout jeune Ministère, bien doté « Vendredi 27 septembre 2019, rue de Valois, à Paris, le ministre de la Culture Franck Riester a présenté le budget 2020 de la Culture. Un budget globalement stable, en hausse de 73 millions d’euros, pour un total de 8,2 milliards provenant directement du ministère. »
Le Ministère de l’Agriculture autonome a été créé le 14 novembre 1881 par Gambetta, en se détachant du Ministère du Commerce, ce fut pour des raisons politiques afin d’amarrer le monde à la IIIe République (lire ICI
C’est un vieux Ministère avec 4,8 milliards d’euros, l’enveloppe du ministère de l’Agriculture augmente de 1 % pour 2020. Ce budget prévoit notamment un renforcement de la prévention des risques sanitaires, et le maintien d’une réserve pour faire face à d’éventuelles crises. Mais il y a la PAC la France en est le premier destinataire avec des transferts avoisinant actuellement 9 milliards d'euros par an. ICI
Et puis je suis tombé sur une interview de Serge Kancel ICI
Question : Certains rapports ont d’ailleurs mis en lumière le poids de la culture dans l’économie…
SK : Oui, en 2012-2013 j’ai fait un rapport avec l’Inspection générale des Finances sur le poids de la culture dans l’économie autrement dit sur le "PIB culture". Il avait un peu fait parler de lui à l'époque parce qu’on a pu mettre en valeur le fait que la culture créait autant de valeur ajoutée que toute la filière agricole et agro-alimentaire et sept fois plus que l’industrie automobile. C’est une chose qui avait rarement été dite : il n’existait pas de chiffres disant « la culture, ça pèse tant dans la création de la richesse ».
Vous me connaissez je suis allé le consulter :
Rapport public : L'apport de la culture à l'économie en France
Date de remise : 15 décembre 2013
Auteur(s) : Serge Kancel - Jérôme Itty - Morgane Weill - Bruno Durieux
Auteur(s) moral(aux) : Inspection générale des Finances Inspection générale des Affaires culturelles
Bruno Durieux
« Conseiller au cabinet de Raymond Barre (1976-1981), ancien député (1986-1994), ancien ministre (Santé, 1990-1992, Commerce extérieur, 1992-1993), Bruno Durieux est maire de Grignan dans la Drôme. Ancien élève de l’École polytechnique, administrateur de l’INSEE, inspecteur général des finances, il conjugue une double formation scientifique et économique avec une expérience approfondie de la vie publique. »
Ministre sous Rocard, Cresson, Bérégovoy c’est un IGF au tour extérieur.
Le rapport, comme il se doit, présente la belle aridité qui sied aux rapports publics, surtout lorsque nos chers membres de l’IGF y mettent leur grain de sel, il s’adresse aux initiés, les Ministres ne lisent pas, les membres de leur cabinet jettent un œil mais ils ont tant de tâches plus gratifiantes à accomplir, les services ont d’autres chats à fouetter, les gens de culture je ne sais, les députés… ICI
Bref, voilà un rapport très intéressant qui, même « s’il a fait un peu fait parler de lui au dire de Serge Kancel » il gît paisiblement sous une fine couche de poussière dans les archives de la rue de Valois.
C’est regrettable, car ce rapport est fort intéressant, une mine, mais pour avoir fréquenté pendant 10 ans les allées du pouvoir je n’ai jamais pu convaincre mes Ministres de valoriser le travail de ceux qui finissent leur carrière dans ce qu’ils nomment avec ironie « le gagatorium ».
J’ai terminé ma carrière de non-fonctionnaire comme mis à disposition du CGAER, le gagatorium agricole qui regroupe les IPEF, les Vétérinaires-Inspecteurs et les Inspecteurs Généraux de l’Agriculture.
Désolant mais c’est ainsi que fonctionnent nos décideurs…
Je suis d’autant plus sensible au « PIB culture » que ma fille et son mari sont des petits producteurs indépendants de cinéma avec Mille et Une productions ICI (Le cauchemar de Darwin, les chèvres de ma mère, Merci patron… deux césars et des prix de festival…) ils ont bien du mal à se tenir la tête hors de l’eau, les grosses machines absorbent la presque totalité de l’argent.
Je leur dédie cette chronique.
De la belle ouvrage, difficile d’accès mais dont je vous propose la synthèse très complète : 3 pages pour un rapport de 86 pages ICI
SYNTHÈSE
1. La culture contribue pour 3,2 % à la richesse nationale et emploie 670 000 personnes
Le rapport de l’inspection générale des finances (IGF) et de l’inspection générale des affaires culturelles (IGAC) délimite dans un premier temps le périmètre économique de la « culture ». À côté des activités de production et de diffusion « spécifiquement » culturelles, le rapport identifie les activités ayant avec celles-ci un lien d'interdépendance suffisamment étroit pour être définies comme « indirectement » culturelles et être intégrées dans le périmètre pour leur part effectivement culturelle (part des entreprises du BTP spécialisées dans la restauration du patrimoine bâti, rayons culturels des grandes surfaces, etc.).
Les activités culturelles ainsi définies représentent en 2011 une valeur ajoutée de 57,8 Md€, soit 3,2 % de la somme des valeurs ajoutées de l’économie française, ce chiffre représentant l’évaluation la plus proche de ce que l’on pourrait appeler le « PIB culturel ».
C'est, en valeur ajoutée, l'équivalent du secteur de l’agriculture et des industries alimentaires (60,4 Md€), deux fois les télécommunications (25,5 Md€), quatre fois l’industrie chimique (14,8 Md€) ou l’assurance (15,5 Md€), sept fois l’industrie automobile (8,6 Md€).
La part de la culture dans la valeur ajoutée a régulièrement augmenté (à prix constants) entre 1995 et 2005 où elle atteignait 3,5 % pour reculer depuis de cette année. La baisse de 0,3 points observée depuis 2005 peut avoir diverses origines propres à certains secteurs : évolutions structurelles de la masse salariale ou des marges commerciales, baisse des prix des équipements technologiques grand public, effondrement du secteur de la musique enregistrée, mutations en profondeur du lectorat (presse et livre), captation d'une part de la valeur par des acteurs (notamment numériques) hors périmètre strictement culturel et/ou non français, crise économique à l’œuvre depuis 2008...
L'apport de la culture à l'économie est le deuxième agrégat défini par le rapport, en ajoutant à la valeur ajoutée des activités culturelles telle que définie supra les effets induits par les activités spécifiquement culturelles sur les secteurs économiques « non culturels » (consommation d'énergie, de transports, de biens courants, etc.) : cet apport (valeur ajoutée + activités induites) est de 104,5 Md€, soit l'équivalent de 5,8 % de la somme des valeurs ajoutées nationales (il s'agit ici d'un « équivalent » et non d'un pourcentage).
Le troisième agrégat est la production totale de biens et services culturels (129,8 Md€).
Plus délicat méthodologiquement (des double-comptes étant susceptibles d’exister entre deux entreprises commerçant entre elles), l’agrégat de la production présente l'intérêt contenir la part de la valeur ajoutée (57,8 Md€), à laquelle s’ajoutent les consommations intermédiaires pour former l’ensemble de la production. La valeur ajoutée représente donc 44,5 % de la production culturelle, chiffre confirmant que la culture est un secteur à forte valeur ajoutée, intermédiaire entre ce que l'on constate pour les purs services marchands (part de la valeur ajoutée de la production de 56 %) ou non-marchands (74 %), et pour les branches industrielles (27 %).
Enfin, la valeur ajoutée des secteurs liés au rayonnement et à l’attractivité de la France (luxe, mode, gastronomie et arts décoratifs) est évaluée par le rapport à 40,3 Md€ ce chiffre ne dissociant pas artificiellement au sein de l'activité générale (par exemple l'habillement) ce qui serait la part « culturelle » (par exemple la mode).
Les emplois dans les entreprises culturelles représentent 670 000 personnes en 2010, que ces emplois soient de nature culturelle ou non, soit 2,5 % de l’emploi total en France, avec une concentration dans le spectacle vivant (150 000 emplois), la publicité (100 000) et la presse (87 000). Ce chiffre a globalement progressé de 2 % entre 2008 et 2010, soit 13 000 emplois créés, même si certains secteurs ont supprimé des emplois comme le livre, la restauration du patrimoine et, surtout, les industries de l’image et du son et la presse.
2. L’impact de l'intervention financière publique est de nature différente selon les secteurs
L'intervention de l'État dans le domaine de la culture et de la communication, tous modes confondus, est en 2012 de 13,9 Md€ : 11,6 Md€ en crédits budgétaires, 1,4 Md€ en dépenses fiscales et 0,9 Md€ en taxes affectées à différents organismes de redistribution (CNC, CNL, CNV, etc.). Sur ce total, 9,3 Md€ sont retenus par le rapport comme ayant un impact direct sur l’économie des secteurs culturels. Cette somme équivaut à 16,1 % de la valeur ajoutée culturelle et 7,2 % de la production, ces pourcentages pouvant être considérés comme une approche de l'impact sectoriel de l'intervention de l’État.
Deux secteurs sont particulièrement investis par une intervention publique structurante, équivalant à peu près à 30 % de la production : l'accès à la culture et aux savoirs (bibliothèques, archives, enseignement culturel) et l'audiovisuel (soutien aux entreprises et, pour le public, redevance audiovisuelle et compensation du manque-à-gagner publicitaire en prime time). À l'opposé, quatre secteurs sont faiblement impactés par l'intervention publique, qui équivaut à moins d'1 % de la production : les arts visuels (marché de l'art, design, photographie), le livre, l'architecture (hors écoles d'architecture) et les industries de l'image et du son. Entre ces extrêmes, l'intervention publique se situe dans une fourchette intermédiaire pour quatre secteurs, impactés à l'équivalent de 5 à 7 % de la production : le cinéma, le patrimoine, la presse et le spectacle vivant.
Parallèlement, l'effort des collectivités territoriales en faveur de la culture est de 7,6 Md€ en 2010 (chiffres provisoires, métropole et outremer), dont 4,5 Md€ des communes de plus de 10 000 habitants (de l'ordre de 8 % de leur budget global), 1 Md€ des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), 1,4 Md€ des départements et 0,7 Md€ des régions.
3. Les secteurs créatifs du jeu vidéo, de l’audiovisuel, du cinéma et de la mode présentent une structuration de la valeur ajoutée proche, mais des défis différents à l’international
L'économie de la création de ces secteurs, qu'il était demandé aux inspections générales d'étudier, est le fait de petites entités à l'équilibre fragile, dépendant d’une économie de prototypes malaisément « industrialisable ». Le financement de la création reposant en grande partie sur le secteur aval, et celui-ci exerçant de ce fait un contrôle plus ou moins direct sur les contenus, la gestion des droits est essentielle pour les créateurs (lutte contre le piratage et les contrefaçons, cessions aux éditeurs). C'est en intégrant les différents segments de cette chaîne de valeur que quelques acteurs français majeurs ont émergé au cours des années récentes.
Si elle est plus récente et plus limitée dans les secteurs du jeu vidéo et de la mode que pour le cinéma et la production audiovisuelle, l’intervention publique vise des finalités communes : renforcer l’équilibre financier et la compétitivité des structures de création, promouvoir une qualité et une diversité dans la production, attirer ou maintenir l’activité sur le territoire national.
Autant si l’export constitue une modalité « supplémentaire » de rentabilisation de l’œuvre dans l’audiovisuel (les chiffres à l'export équivalant à 7 % du total des devis de programmes aidés) et le cinéma (18 % rapporté aux investissements dans les films français), autant l'export est au cœur du modèle d’affaires du jeu vidéo (31 % du chiffre d’affaires des studios de développement et 36 % de celui des éditeurs) et de la mode (28 % du chiffre d’affaires à l’international).
Le numérique transforme en profondeur et de façon « disruptive » les usages et les modes de consommation des produits culturels industriels. Si le premier segment impacté est celui de la distribution/diffusion, le secteur de la création l'est également par l'irruption de nouveaux modèles économiques permettant aux créateurs de s’affranchir partiellement du financement par les « éditeurs » (chaînes de télévision, éditeurs de jeux vidéo...). Une part de la valeur ajoutée s'en trouve captée par les plateformes numériques chargées de l’intermédiation entre les créateurs et les consommateurs (Apple, Google, Amazon...), les mettant en position de force pour attirer les ressources publicitaires et pour imposer leurs conditions aux créateurs.
4. Une corrélation positive existe entre les initiatives culturelles et le développement local
Les études réalisées en France dans les dernières dizaines d’années sur l'impact local de manifestations culturelles sont disparates en termes de méthodes, de résultats et de pertinence. Un récent travail de consolidation méthodologique a été réalisé à l'initiative de l'État en liaison avec des collectivités territoriales : prise en compte par les études des seuls impacts effectivement imputables à la manifestation, équilibrage des échanges entrants sortants entre le territoire impacté et l'extérieur et, au-delà de l'impact primaire (dépenses des organisateurs et des visiteurs), prise en compte de l'impact secondaire (échanges interentreprises , dépenses des personnes rémunérées par les organisateurs).
Si elles s'éloignent de certains chiffrages délibérément optimistes, les évaluations menées selon cette méthodologie montrent l'existence d'un impact substantiel : un festival peut engendrer communément pour l'économie locale des retombées de 30 à 40 € par visiteur, et l'impact global direct peut être de l'ordre du tiers ou de la moitié du budget d'organisation, un coefficient multiplicateur de 1,3 à 1,8 permettant de prendre en compte l'effet indirect de diffusion dans le tissu économique local.
Par ailleurs, en s’inspirant de l'observatoire mis en place par l’Insee sur l’impact à venir du Louvre-Lens, les deux inspections générales ont élaboré une méthodologie visant à rechercher l’existence d’une corrélation entre une implantation culturelle structurelle (équipement fixe, festival reconduit sur la durée) et le développement à long terme d’un territoire. Pour ce faire, ont été identifiés 43 « bassins de vie » ayant bénéficié d’implantations culturelles significatives entre 1996 et 2008, puis pour chacun d'entre eux les cinq bassins de vie « témoins » les plus proches sur les plans démographiques, géographiques et économiques (sur la base du référentiel d’analyse territoriale de l’Insee) tout en n'ayant pas bénéficié d'implantation culturelle notable sur cette même période.
L'examen des évolutions respectives de performances entre les territoires sélectionnés et les « témoins » (mesurées par six variables socioéconomiques d’activité et d'attractivité) penchent en faveur des territoires ayant bénéficié d'implantations culturelles. Même s'il serait imprudent de parler de causalité directe entre implantation culturelle et performance socioéconomique (l'un pouvant engendrer l'autre et réciproquement), le rapport met en lumière l'existence d'une corrélation positive entre les deux. L’analyse des bassins de vie particulièrement performants peut suggérer en outre qu'une implantation culturelle est d’autant plus déterminante que le bassin de vie est relativement modeste en termes de population.
Malgré quelques tentatives vite interrompues durant les régimes précédents, le ministère des Affaires culturelles est véritablement né en France avec la Ve République. Le Général de Gaulle conseille en effet à son Premier ministre Michel Debré de proposer un ministère à André Malraux :
« Il vous sera utile de garder Malraux. Taillez pour lui un ministère, par exemple, un regroupement de services que vous pourrez appeler «Affaires culturelles». Malraux donnera du relief à votre gouvernement. »
Malraux accepte. Par cette création, actée le 3 février 1959, d'un ministère de plein exercice, le général envoie un signe fort aux Français à savoir que pour lui le rayonnement mondial de la France doit passer aussi par le rayonnement de sa culture.
Le décret fondateur du 24 juillet 1959, rédigé par Malraux lui-même, donne à ce ministère la « mission de rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français, d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création des œuvres l'art et de l'esprit qui l'enrichissent ».
Le nouveau ministère rassemble des services rattachés jusqu'alors à divers départements ministériels : à l'Éducation nationale (la direction générale des Arts et Lettres, la direction de l'Architecture, la direction des Archives de France), à l'Industrie et au Commerce (le Centre National de la Cinématographie), et au Haut-Commissariat à la Jeunesse et aux Sports. Composé au début de son existence de quatre services d'administration centrale, ce nombre de services ne va cesser de croitre entre 1959 et 2002 au fur et à mesure de l'accroissement des missions du ministère. La direction du livre est créée en 1975 (sous la mandature de Michel Guy). En 1978, Jean-Philippe Lecat se voit attribuer le portefeuille de la communication. En revanche, même si Malraux le souhaitait, l'action culturelle extérieure de la France est toujours restée sous l'égide du ministère des Affaires étrangères.
Parallèlement des directions régionales des affaires culturelles, services déconcentrés représentant l'ensemble des secteurs du ministère et placés sous l'autorité des préfets de régions, vont s'implanter progressivement sur tout le territoire y compris dans les DOM TOM.
Pour accompagner son développement, l'administration culturelle va créer des établissements publics pour leur confier différentes missions de service public : institutions muséales et patrimoniales, écoles d'enseignement supérieur culture, centres de création et de diffusion du spectacle vivant, etc.
Serge Kancel : Mon parcours, je dirais qu'il est assez classique voire assez linéaire, puisque j’ai fait Sciences-Po Paris puis l’ENA, dont je suis sorti au début des années 80, et j’ai pour l'essentiel occupé par la suite différents postes liés aux politiques culturelles : la Direction de l’Architecture, une mobilité à la Direction de la Musique à la tête du département des musiques actuelles qui avait été créé par Maurice Fleuret, directeur de la musique de l’époque, puis les Espaces Protégés, le Livre et la lecture, etc.. Un peu de cabinets ministériels, puis la Commission européenne à Bruxelles, où pendant 3 ans j’ai animé le programme de coopération dans le domaine culturel entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, Caraïbes, Pacifique. Je suis aujourd'hui Inspecteur général des affaires culturelles. Ce qui consiste concrètement à produire chaque année un certain nombre de rapports d'analyse, d'évaluation et de propositions sur des sujets divers touchant à la politique culturelle ou à l'administration de la culture.