Nos voisins et amis belges sont de bons et francs buveurs, de vrais amateurs aussi et parmi eux je compte de fidèles lecteurs. Réchauffement climatique oblige : « Malgré des prix élevés, les vins du plat pays remporte un succès croissant » titrait récemment DE STANDAARD journal de Bruxelles (en français : L'Étendard c’est un quotidien belge néerlandophone créé en 1918.) Est-ce le renouveau du vignoble belge ? J’y reviendrai dans quelque temps. En effet avant de parler de renouveau encore faut-il que je prenne le temps de conter aux français, qui n’aiment rien tant que de se gausser de leurs voisins avec les « histoires belges », « une histoire belge qui est un problème » : celle du vin. Le titre de cette chronique n’est pas de moi mais de Charles-Louis Binnemans dans son livre : « Histoire d’un grand négoce : Vins&Spiritueux en Belgique » édité chez Glénat.
En son introduction l’auteur écrit : « Les belges aiment boire le vin »
« De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves. Et les moins abstinents. Cela se remarque encore aujourd’hui. Une vocation, durable et héroïque, qui se perpétue dans la joie et la santé, vin à l’appui. Une attirance, nuancée d’un souci de la qualité, qui se modèle à travers les siècles et s’adapte aux millésimes. Une heureuse disponibilité qui mérite d’être décrite, voire citée en exemple ;
Pourtant, durant les millénaires qui se terminent vaillamment ces jours-ci, la facilité n’a jamais présidé à la venue du vin sur nos marchés si peu ensoleillés. Les distances étaient considérables, et rudes les obstacles. Sans parler des plaisanteries du fisc. Les Belges, au bout du circuit de la distribution, se sont néanmoins montrés aventureux mais accommodants. Les consommateurs, bien sûr, mais aussi et au préalable, les marchands, les importateurs, qui connaissaient les sources et les itinéraires. »
Avant de remonter le temps au cours des samedis qui vont suivre, hommage soit rendu à un grand talent belge que nous avions annexé : Jacques Brel et de sa fameuse et belle chanson « C’était au temps où Bruxelles bruxellait » par l’entremise de ce beau texte accompagnant cette illustration.
« À la guirlande des grands cafés tendus entre place de Brouckère, Monnaie et Bourse, le « Café des Templiers » brille du même éclat que le « Café Sesino », le « Café des Milles Colonnes », le « Café Suisse », le « Café Central »... On y trouve, comme dans les autres selon les récits des voyageurs étrangers, des bières et des cigares, des journaux à lire sur place, un café le plus souvent « atroce et sans saveur »... Des vins aussi, « très bons, bien meilleurs en tout cas qu’à Paris ». Et vendus moins chers que dans les restaurants où des prix élevés – pour des bouteilles « petites, même trop petites » - Corrigent la générosité admirable des portions servies à table... »
A suivre samedi prochain...