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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 00:09

Nos amis de la RVF titrent « Primeurs de Bordeaux : Château Pavie et Château Angélus sont-ils raisonnables ? »link Est-ce l’effet « hommes de l’année » qui donne à Gérard Perse château Pavie et à Hubert de Boüard Château Angélus, la folie des grandeurs ? Je plaisante, bien sûr, c’est selon les gouteurs maison le syndrome du classement de Saint-Émilion. Pour le Grand Robert, pas le BOB sur 100, même au sens figuré, un syndrome, « est un ensemble de signes révélateurs d’une situation jugée mauvaise » Diantre, y aurait-il donc « quelque chose de pourri au royaume de Saint-et-Millions ? » comme dirait le sieur Pousson qui a des lettres  et lit Shakespeare dans le texte. Certains le pensent puisqu’ils puisque 3 « déclassés » jetés dans la géhenne des ténèbres extérieurs portent plainte contre X au pénal pour prise illégale d’intérêt link 


J’avoue ne pas très bien comprendre tout ce raffut fait autour de la fixation du prix des primeurs 2012. Le chœur de la place de Bordeaux psalmodie « la baisse, baisse, la baisse… » Pour Antoine Gerbelle, grand reporter à La RVF, grand Twitter devant l’éternel, les deux châteaux de Saint-Émilion « auraient dû garder le même prix. Avec cette hausse, ils prennent un gros risque, ça ne va pas faire une bonne publicité, en plus de la plainte déposée qui risque de remettre le classement en cause ! » Le mot est lâché : le risque.


La fille d'Hubert de Boüard, indique qu’il s'agit de marquer l’appartenance de l’Angélus aux plus grands : « nous sommes en train de nous positionner petit à petit parmi les premiers crus de Bordeaux. Nous ne visons pas Ausone ou Cheval Blanc, plutôt les premiers de la rive gauche. Cela prendra du temps, cinq, dix ans peut-être, et cela sera conditionné aux réactions du marché ». Le fossé à combler est large puisque en dépit des précautions oratoires de madame Stéphanie de Boüard-Rivoal, les deux autres grands crus classés A de Saint Emilion, château Ausone était à 718 euros HT prix public en 2011 et château Cheval-Blanc à 586 euros HT prix public en 2011, alors que l’Angélus atteignait péniblement, si je puis dire, 194 euros en 2011. Alors 210 euros HT prix public, pour les 2 promus pour le millésime 2012, c’est l’épaisseur du trait en dépit du choc de croissance – pas pu m’en empêcher –+36% pour Pavie, +23% pour Angélus rapport à 2011.

 

Bref, comme disait Pépin, tout ça n’est que calcul, au sens de stratégie, et si Hubert et Gérard se plantent, c’est-à-dire si le marché ne suit pas, ils se seront plantés et ils n’auront que leurs yeux pour pleurer (il leur restera de quoi se payer des mouchoirs). C’est leur problème, pas celui des maîtres de la Place ou des commentateurs-notateurs. S’ils ont fait le bon choix, comme aimait à le dire le déplumé de Chamalières, tout le monde criera au génie et nos deux larrons se prendront pour Patton ou Mac Arthur.


Moi qui ne suis, ni l’ami d’Hubert, ni le commensal de Gérard que je ne connais pas, je trouve qu’il ne faut pas tout mélanger, même si je ne vois pas de relation de cause à effet entre la promotion des 2 châteaux et leur volonté de la faire payer, je ne pratique pas le Boüard-bashing, cher à N de R l’élégant. Je ne prends aucun parti, comme lui, qui s’offusque qu’Hubert fasse « l’objet depuis la publication du classement de Saint-Émilion. Voici Pauline Vauthier (Château-Ausone) qui s’indigne de la promotion du château Angélus. On se demande bien au nom de quoi, sinon pour préserver ses acquis. Pas super-élégant. Voilà Pierre-Olivier Clouet (Château Cheval-Blanc) qui, pour les mêmes raisons que Mademoiselle Vauthier, donne son avis sur le terroir d’Angélus, le jugeant peu digne de son nouveau rang. Mais enfin, si le terroir d’Angélus était la terre à betteraves décrite, Hubert de Boüard serait un sorcier. Qu’il n’est pas. Il a certainement énormément de talent et d’expérience, mais ce n’est pas un magicien. Je le connais, c’est un type normal, plutôt plus drôle et plus sympa que ses détracteurs. »


peste.jpg

Je contente d'observer et  de me remémorer les vers de La Fontaine dans les animaux malades de la peste :


L'Âne vint à son tour et dit : J'ai souvenance

Qu'en un pré de Moines passant,

La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense

Quelque diable aussi me poussant,

Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.

A ces mots on cria haro sur le baudet.

Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue

Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.

Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autrui ! Quel crime abominable !

Rien que la mort n'était capable

D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

 

Que je sache, Hubert et Gérard ne sont pas des ânes, ils ne viennent pas brouter dans  les vignes de leurs voisins, ce sont des humains qui cherchent la reconnaissance. Libre à eux, même si celle-ci ne passe pas forcément par le prix de leur GCC placé sur le haut du panier. D’un côté « les affaires sont les affaires » et de l’autre il y a une affaire judiciaire, ne mélangeons pas tout même si dans ce nouveau classement de Saint-Émilion « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

 

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commentaires

M
<br /> C'est bien ça : il ne s'agit plus de vin, mais de business ! Moi, je les laisse avec leurs règles à calculs car ils finissent par me donner des boutons...<br />
Répondre

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