Et voilà mon « droit de réponse », un grand MERCI en fait.
Merci à Jacques de ce cadeau de notoriété – c’est réellement ce qui me manque le plus.
Merci aux deux belles et à leurs compagnons pour les commentaires élogieux – c’est ce dont je me nourris depuis 6 ans ... et j’avais grand faim, j’en suis friand.
Merci aux posts qui ont suivi.
Deux petites précisions.
Sur le vin d’abord : j’avais envoyé cet échantillonnage à la rue Saint-Jacques pour illustrer mon claim qu’il était absurde que je n’aie pas le droit – administratif, càd cette fois corporatiste et syndical - de revendiquer l’AOP la plus juste pour ce produit dont je vais admettre sans fausse modestie que je suis satisfait, comme un petit con prétentieux, replet et content de lui-même qu’il m’arrive d’être. Pour vous faire un dessin, je suis à ce moment-là la caricature physique d’un hybride entre feu Emile Peynaud, Raymond Barre, Edouard Balladur, Philippe Bouvard et Jean-Pierre Raffarin : l’horreur totale, mais j’assume.
Je n’avais aucune idée qu’il ferait l’objet de tant de sollicitude. En même temps, il s’agit d’un vin dont je revendique entièrement la paternité, qui me plaît et qui correspond totalement à ce que j’ai envie de produire ici. Mais c’est un vin d’exception (rendement rikiki, nombre de bouteilles restreint, niche destinée à des amateurs de vin inconditionnels et au palais plutôt « non-français »).
Son « petit frère », la Cuvée Majou, s’inscrit dans un style identique, mais un peu plus policé et constitue l’essentiel de ma production. Celui-ci devrait à terme me permettre de vivre – cela fait six ans que j’espère cela - et est produit à 5-8000 bt par an environ. Il part à l’export aux environs de 7 € la bouteille HT, pas cher donc dans l’absolu mais peu compétitif sur le marché local, décrié, déprécié et barricadé par quelques gros intervenants.
Sur la disponibilité ensuite : mon prévisionnel espérait vendre 40-50 % de ma production en Belgique et le reste au UK et dans les pays germanophones.
Je cultive, vinifie et vend dix hectares de vieilles vignes de coteau tout seul, avec une aide salariée de tractorisme et à la taille, un collègue qui possède une quinzaine d’hectares lui-même, apportés en coopérative.
Je n’avais pas prévu de vendre de vin en France et n’avais pas intégré la prospection dans votre pays à mon emploi du temps. Entretemps, le prévisionnel a été un peu revu et ma vie de vieux loup solitaire a croisé celle d’une autre créature qui s’est mis en tête de proposer mon vin dans une certaine catégorie de restaurants du sud de la France. Et je l’ai laissée faire. Nous servons donc une race en voie de disparition, mais qui a toute mon affection : les chefs qui travaillent le produit frais et créent « leur » cuisine. Certains sont prestigieux, d’autres plus discrets, la plupart ont un sommelier ou bien jouent ce rôle eux-même et tous sont des passionnés. Pour la moitié méridionale de l’hexagone, je ne cherche pas d’autre débouché. Mais si un marchand de vin du nord (càd au-dessus d’une ligne fictive qui joindrait Gap à Arcachon à peu près) pouvait montrer de l’intérêt, ce serait avec plaisir que j’envisagerais une collaboration. Jusqu’à présent, on m’a simplement demandé des listes de prix et ma politique d’échantillonnage : cela ne me motive guère !
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