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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 00:00

Tout a commencé par un dialogue intercontinental, message nocturne, réponse matinale. Certaines de mes chroniques ont parfois des effets collatéraux que je ne soupçonnais pas en les écrivant. Je touche des points sensibles. Alors répondre, remettre les choses au point, renouer le fil, raccorder les opinions sans concéder, c’est le devoir de l’amitié. Lecteur certes mais, aussi et surtout ami, cher Bernard, n’en doutez pas.

Et puis dimanche matin, dans la rubrique commentaires une trilogie de mots gentils, à propos d’un petit trophée, d’Hervé, Marie-Laurence et de Michel. Touché mais pas coulé, là encore ce qui comptait, bien plus qu’une quelconque gloriole, c’était de sentir passer le doux parfum de l’amitié. La seule médaille dont je suis fier c’est celle que mademoiselle Brye épinglait à mon sarrau gris au temps de l’école Sainte Marie. Maintenant seuls mes cheveux sont gris et je souris face à certains écrits de mes confrères de la Toile.

Depuis le temps que, chaque matin, je laboure et je sème sur ce petit espace de liberté, pour la cause du vin, sans souci mercantile ou recherche de notoriété – mon orgueil est bien trop développé pour y céder – jamais je ne me suis demandé, au fond, pourquoi je chroniquais. Être lu, bien sûr, mais aussi pour créer des liens avec vous, cultiver le difficile terroir de l’amitié. Y ai-je réussi ?

Avant de prendre le TGV pour Angers, une sarabande d’énormes flocons ouatés enveloppait le ciel de Paris et me donnait le sentiment d’être au centre d’une de ces petites boules du type souvenir du Sacré Cœur qu’il suffit d’agiter pour créer la magie d’un Noël avant l’heure. Cap sur Angers, la Loire et ses vins y tiennent Salon. Je m’y rends car je suis fidèle en amitié. Mon petit doigt me dit que Pierre sera là, et il est là, et je lui dois bien ça. L’homme a une pudeur bourrue mais si à fleur de peau. Notre amitié est celle de compagnons d’armes, franche, directe et sans chichi. Ceux qui manient l’ironie facile se moqueront. Qu’importe, pour moi l’amitié n’est pas un vain mot.

Nous sommes ensuite allés, faute d’une coupe de l’amitié après les trophées, avec les amis Daniel et Lincoln, déguster chez Baumard un excellent Crémant de Loire. Et puis, comme les journées ont toujours une fin, restait pour celle-ci à bien la terminer. J’aurais bien aimé aller rendre visite à mes amis Claire, Raphaël et David pour leur Contains Sulfites mais pas trop mais j’ai un autre devoir d’amitié à honorer. Daniel et Lincoln y seront mes dignes ambassadeurs. Merci à eux.

Par bonheur il n’existe pas une échelle de Richter de l’amitié mais en jouant avec les mots j’affirme qu’il est possible de lui attribuer des degrés en fonction de sa chaleur, de son intensité. Et ce soir, pour ce dîner, je me suis retrouvé dans la focale de l’amitié. Ça réchauffe le cœur je vous assure. Patrick et Jacques, le premier en son foyer, ses enfants, ses vieux parents, nous accueille avec attention et gentillesse ; le second tel qu’en lui-même, hors des chemins ordinaires, loin des coquetteries du marigot nous enchante. Nous avons du temps, nous prenons le temps, nous taillons aussi gentiment quelques costumes. Les mets sont attentionnés, c’est si rare. Divin bar et mystérieux sandre, sous mon palais comme un parfum du beurre blanc de maman. La chaleur humaine appelle le vin : celui d’Henri en fin de partie me sourit tellement que je le recueille sans aucune modération. Simplicité et amitié vont bien ensemble. Merci Patrick pour tout.

La nuit fut courte mais agréable. Gaillard (pas le guide, ne ris pas Jacques) je me sens prêt à affronter une journée où je vais arpenter les allées du Salon des Vins de Loire pour glaner des idées. Déguster aussi mais je ne suis pas un professionnel, rien qu’un petit chroniqueur qui n’aime rien tant que la biodiversité, y compris dans le domaine de l’amitié. Ma vie antérieure m’a pourvu d’une carapace : se garder à droite, se garder à gauche, rester sur sa réserve, marquer ses distances, c’était une question de survie. Dialoguer en permanence avec les gens d’en face, expliquer, s’expliquer, convaincre ou tenter de convaincre, expose, surexpose, vous fait étiqueter. Il n’empêche que sous les pavés il y a la plage : des liens d’amitié se créés, divers, différents, enrichissants. L’autre n’est pas soi, sa différence vous amène à réfléchir, à vous remettre en cause sans pour autant vendre son âme. Se cantonner à son petit cercle, sa petite chapelle, se congratuler, se taper sur le ventre, notre monde du vin en est adepte. Peu de gens sont infréquentables. S’y frotter. S’adresser à ceux qui ne pensent pas comme moi, nouer avec certains des liens d’amitié, me motive bien plus que le confort douillet des cénacles affichant une convivialité de façade. C’est dans l’adversité que l’on reconnaît, que l’on compte aussi, ses vrais amis, pas dans l’encens des célébrations entre soi.

PS. Tiens le TGV s'arrête à Sablé comme c'est étrange ne trouvez-vous pas ? 
La star du marketing viral est dans le TGV j'en suis tout bouleversifié mais elle ne m'a pas remarqué (normal c'est elle la star...)

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commentaires

B
<br /> Mon cher Jacques<br /> Avec le décalage horaire, je dois être chaque jour ou presque votre premier lecteur. Il m'arrive de temps en temps de de pas être daccord et je rédige un commentaire que je n'envoie jamais.<br /> Parfois je téléphone ce qui est plus facile. Notre amitié ne date pas d'hier et est je pense à toute épreuve, même celle de la politique, car nous sommes en réalité d'accord.<br /> UN ABRAZO<br /> Bernard<br /> <br /> <br />
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