En avril 2007 j’avais publié une chronique « Identité française : la France de profil » ICI tirée d’un très bel ouvrage du photographe Newyorkais Paul Strand et du poète français Claude Roy. Je récidive pour les mêmes raisons.
France, fiancée promise.
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Si dorment dans le vert des prairies de septembre
plus confondus tous doux que le nuage au jour
les amants le sommeil en mélangeant leurs membres
fait monter dans le sang du sol un long bruit sourd
Hommes d’après nous deux vivants d’après nos morts
vous piétinez au fond du silence et du noir
J’entends venir à moi du très loin de l’aurore
un monde où la bonté rit dans tous les miroirs
un monde qui fera les quatre volontés de l’homme
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Et si vous demandez tout bas n’osant encore y croire
qui sont ces étrangers qui ignorent la haine
et pour cette fête chaque jour recommencée
pour qui cette clarté des lampes et qui donc a
donné aux jours cette simplicité de jour tout frais levé
et pourquoi ces rires cette musique cette gaîté du vent
enfin enfin semblable à cette fraîcheur
si longtemps imaginée si longtemps poursuivie
et si vous demandez qui sont ces hommes
à visage d’hommes vivants ces hommes habillés
le joie simple et de confiance claire
le vent vous répondra
Ils sont vous-même vous enfin très ressemblant
au visage parfait qui s’ignorait en vous
ils sont votre espérance qui parlait au futur
et qui dit au présent l’homme ami de lui-même
Ma présente ma promise
je t’aime pour hier
pour aujourd’hui
et pour demain