Pourquoi ce matin, pour la nouvelle année, ce pluriel si singulier ?
La tradition veut que chacun s’en tienne à former des vœux pour la seule année à venir alors pourquoi diable faire un paquet cadeau des 10 futures années et souhaiter qu’elles fussent heureuses ?
Je ne saurais pas vraiment vous l’expliquer mais, tout comme le choix d’illustrer mes vœux par ces deux enfants dans la bourrasque, ça tient à mon intuition qu’elles pèseront lourds. Alors je me suis dit, puisque les temps sont incertains, propices aux grandes peurs, autant nous les souhaiter heureuses.
Au temps de mes culottes courtes nous nous sentions étouffés par nos familles, nos villages, nos grandes institutions, mais nous n’avions peur de pas grand-chose, sauf de la guerre, alors qu’aujourd’hui, dans les sociétés occidentales, nous revendiquons notre « splendide » isolement, notre je dépendant que nous sommes pourtant de notre environnement, nous nous affirmons libre et nous avons peur de presque tout.
Mes vœux, puisqu’il est de coutume d’en former, en tant que Secrétaire-Perpétuel autoproclamé d’une Amicale du Bien-Vivre, pour cette décennie qui s’ouvre, seront que nous retrouvions le chemin des choses essentielles, les plus simples souvent, des gestes qui accompagnent la parole, des actes qui suivent nos engagements ; que nous soyons plus conviviaux, plus attentifs, plus tournés vers le mieux vivre ensemble ; que nous essayions d’être un peu plus citoyen, un peu moins ramenard et donneurs de leçons à la Terre entière ; que nous trouvions en nous, et ensemble, les forces nécessaires pour que notre vieux pays reste une terre d’accueil, un lieu où il fait bon travailler et vivre ; que nous transmettions à nos enfants et petits enfants le seul héritage qui vaille : un Monde un peu moins fou.
D’accord, ce matin je suis sans doute trop prêchi-prêcha mais, que voulez-vous, trop de cartes de vœux sont formatées, envoyées en nombre sans un soupçon d’humanité pour que je ne me laisse pas aller à mon péché mignon : croire qu’il est possible de changer le monde par la force de l’intelligence, pas la mienne rassurez-vous, mais de celle de ceux à qui je m’adresse. Vous bien sûr et ceux qui nous gouvernent qui devraient méditer sur l’inanité des promesses et la force de la recherche de la vérité.
Bonne et heureuse année 2010 à vous et à ceux qui vous sont chers.