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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 14:00

Dimanche 21 octobre à Paris s’est ouvert à Villepinte le salon international de l'agroalimentaire (Sial). Le 19 octobre l’association des industries agroalimentaires déclarait qu’elle ne serait  pas présente aux côtés du ministre de l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, lors de l’inauguration du dit SIAL en raison de ses déclarations visant à imposer aux industriels du secteur une modification des recettes et des étiquetages pour lutter contre l’obésité.


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Ania, FNSEA, Coop de France et Sopexa boycottent l’inauguration du Sial

 

Dans un communiqué de presse envoyé en fin de matinée, l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) annonce qu’elle «a décidé de ne pas participer à l’inauguration du Sial 2012». «Pour la première fois depuis l’existence de ce salon (.) les représentants désignés du premier secteur industriel français ne seront pas aux côtés de leur ministre.» Dans un courriel, Jean-René Buisson indique qu’il a «convaincu» le président de la FNSEA Xavier Beulin et celui de Sopexa, Jean-Michel Lemétayer «d’être aussi absents de cette inauguration». «Sachez enfin que le gouvernement travaille encore sur des projets nouveaux de taxation qui pourraient encore concerner les produits alimentaires», ajoute le président de l’Ania. Le président de Coop de France, Philippe Mangin, boycottera lui aussi cette inauguration.


En effet, Guillaume Garot avait indiqué sur Europe 1 : « Il faut changer les recettes pour qu'il y ait moins de sucre, moins de sel, moins de graisse dans les biscuits, les snacks, les apéritifs », « avec les entreprises, nous allons travailler l'étiquetage » car « aujourd'hui pour comprendre une étiquette nutritionnelle, il faut quasiment être ingénieur chimiste ». Il ajoutait vouloir parvenir à un accord de bonnes pratiques avec les 11 000 industriels du secteur, et que des réunions sur le sujet débuteraient début novembre au ministère de l'Agroalimentaire. Quelques jours avant, il disait qu'il irait défendre le foie gras en Californie. »


Les IAA emploient 415.000 personnes en France pour un chiffre d'affaires de 147 milliards d'euros et l’ANIA, qui les représentent plus ou moins, via Jean-René Buisson – un ex-Danone – son président s’est dit choquée par la légèreté avec laquelle ses enjeux sont pris en compte par les pouvoirs publics. Ça cartonne sec « ainsi, après avoir subi une hausse de taxes de 800 millions d'euros en 2011, le secteur accuse le coup d'une nouvelle taxation « punitive » sur la bière de 480 millions d'euros (et probablement une taxe sur  les boissons énergisantes). Si « le gouvernement continue à ne voir dans nos industriels qu'une source inépuisable de taxes, et à mépriser nos produits comme si nous étions des empoisonneurs, nous aurons du mal à convaincre ces derniers de continuer à investir et développer leurs activités en France » (écouter la vidéo) En bon lobbyiste l’ANIA a adressé un courrier au Président de la République, avec copie à sept ministres du gouvernement, pour tenter d'ouvrir le dialogue et de trouver en commun des solutions réalistes. Courrier resté sans réponse (celui d’Hervé Bizeul aussi).


Question : le Ministre de l’Agriculture et de l’Agro-Alimentaire et son Ministre Délégué à l’Agro-Alimentaire sont-ils là, comme l’estime l’ANIAA pour « soutenir et de valoriser le secteur ? »  L’ANIA se prévaut « des actions très positives engagées en matière de nutrition depuis plusieurs années ».


Dont acte mais où sont vraiment défendus les intérêts des consommateurs ?

 

La GD répond : par nous, au niveau du porte-monnaie…

 

Le Ministère de la Santé : par nous via le PNNS…

 

Et les agriculteurs et les IAA de se plaindre de la pression sur les prix de la GD…

 

Et la Commission de la concurrence de tomber sur le râble des IAA qui s’entendent un chouïa sur les prix, comme par exemple certains transformateurs laitiers pour les prix des MDD.

 

Pas simple pour nos deux Ministres d’arbitrer entre tout ces intérêts contradictoires mais, sans vouloir les dédouaner, nous les consommateurs avons aussi notre mot à dire, pas au travers d’organisations de consommateurs peu représentatives, mais par notre façon d’acheter et de consommer.

 

La semaine passée je me suis engagé dans la défense du PEAD qui alimente les organisations d’aide aux plus démunis : les Restos du Cœur entre autre. Alors, je ne peux qu’approuver l’ambition de Guillaume Garot qui veut « réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici à 2025 » en France dans un entretien paru dans le « «Journal du dimanche»

.

Même si la perspective me semble un peu lointaine, l’ambition est louable. La visite matinale, avant le passage des éboueurs, des poubelles des super et des hypermarchés sont la démonstration qu’il est possible d’agir et d’agir vite.


Guillaume Garot constate que « Chaque Français jette de 20 à 30 kg de nourriture par an: légumes abîmés, pain au restaurant, assiette entamée, invendus des magasins. C'est un enjeu de pouvoir d'achat puisque la perte due au gaspillage est estimée à 500 euros par an par foyer ». Le ministre y voit en outre une façon de s'engager concrètement contre les dérives de la société de surconsommation.


Fort bien même si les mesures ci-dessous restent modestes c’est mieux que rien. « Près d'un tiers des approvisionnements alimentaires de la Croix Rouge pour les plus démunis proviennent de la grande distribution. Je souhaiterais arriver à 50%, voire 60% déclare le directeur de l'action sociale à la Croix Rouge française, Didier Piard. Pour lui « le plan actuel doit également 's'accompagner de moyens pour que les grandes associations puisse conserver les denrées collectées auprès de la grande distribution et se structurer »


1 site www.gaspillagealimentaire.fr


5 actions qui associeront des commerçants, des associations, des industriels, des marchés comme Rungis et les cantines. Il ne s'agit pas de revoir le système de dates de péremption mais plutôt d' « améliorer la gestion des stocks en retirant bien plus tôt les produits des rayons, avant leur date limite, pour mieux les redistribuer vers l'aide alimentaire ».


Guillaume Garot veut aussi que les grandes surfaces permettent « la vente à l'unité dans les rayons » pour éviter le gaspillage ou encore « les promotions différées » pour éviter qu'une partie des produits achetés en lot dans le cadre de promotions ne se périme.


5 opérations pilotes seront lancées dans des cantines en janvier et des contrats seront signés avec les 22 marchés d'intérêt national « pour faciliter la récupération des invendus par les associations ».


Les résultats de ces actions seront examinés au printemps et en juin, le ministère proposera « un pacte national contre le gaspillage », a promis Guillaume Garot.


Aux dernières nouvelles, selon l’AFP, « Les ministres de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, Stéphane Le Foll et Guillaume Garot ont 'pris un café' avec Jean-René Buisson, le président de l'Ania, pour s'expliquer sur les sujets polémiques dont la taxation sur la bière. « Il s'est dit que des bonnes choses » et « c'est avec les entreprises que nous voulons trouver des solutions concrètes », a fait valoir pour sa part M. Garot. « J'ai senti de la part des ministres une volonté de changer d'approche », a rapporté de son côté M. Buisson. « J'ai réexpliqué nos arguments, sur les « taxes punitives » que le gouvernement veut mettre en place et sur le fait qu' « on attend de notre ministre qu'il nous défende », a-t-il ajouté, en allusion aux propos jugés 'critiques' sur le rôle des industriels dans l'obésité. Les ministres ont eux « beaucoup insisté » sur leur action auprès de la Banque publique d'investissements (BPI). « On a noté avec satisfaction dans une interview que Jean-Pierre Jouyet, futur président de la BPI, a donnée cette semaine que l'agroalimentaire était au cœur de ses préoccupations au sein de la BPI' » a expliqué M. Le Foll.


Demandez le programme du MINISTRE link

 

Vidéo interview de Jean-René Buisson :link

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commentaires

L
<br /> Non, un ministre n'est pas là pour défendre les entreprises de son secteur, à mon sens.<br /> <br /> <br /> Sinon, ce ne serait plus un gouvernement, mais une foire d'empoigne - et n'oublions pas que tous les ministres sont au service du même peuple, des mêmes gens, quelque soit leurs attributions.<br /> <br /> <br /> D'ailleurs, que défendrait-il? Les grosses entreprises, les plus visibles, les plus communicantes, les plus riches, celles qui produisent et vendent beaucoup? Celles qui ont le plus de relais<br /> politiques?<br /> <br /> <br /> Pour moi, un ministre, ça impulse des idées, ça impose des valeurs, ça arbitre, le cas échéant. Ou bien, comme disait Chevènement, ça ferme sa gueule. Et là, en l'occurrence, je trouve que M.<br /> Garot a bien fait de l'ouvrir, car il défend, non pas les intérêts d'une clique, mais des valeurs de bon sens, et le consommateur/contribuable final, qui, est aussi le cochon de payeur, celui à<br /> qui on doit respect et honneur.<br /> <br /> <br /> D'ailleurs, si un ministre socialiste faisait la politique de l'ANIA, serait-il encore socialiste?<br /> <br /> <br /> Le boycott que les nantis et les féodaux lui ont fait subir sont tout à son honneur.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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