Tout ce que je sais faire c’est vaguement cadrer, m’assurer de la netteté du sujet puis appuyer sur le petit bouton situé sur le haut de mon boitier LEICA V-LUX 20. Aucune prétention artistique, simplement la recherche du rendu de l’ambiance, de l’atmosphère, de l’esprit du lieu, pour moi la photo n’est là que pour illustrer pas pour faire du chichi ou mettre en avant une signature.
À deux reprises, alors que je ne faisais que publier pour illustrer une chronique, dont je n’étais pas l’auteur, un cliché que m’avait transmis le signataire de la chronique, je me suis fait avoiné. Sur le dit cliché s’étalait la tronche du signataire de la chronique, rien de plus rien de moins. Sans être une photo anthropométrique la reproduction du faciès ne présentait aucun caractère d’originalité patte d’un photographe pro. De plus, en l’absence de mention de celui-ci par l’envoyeur, bien sûr je publie car je suppose que la photo a été faite par la dulcinée, la belle-mère ou père, un passant ou je ne sais qui.
C’était sans compter avec l’ego de certaines ou de certains qui se vivent comme des artistes méconnus et qui rêvent sans doute de vivre de leurs droits d’auteur. Intervention publique, outrée, vindicative, quasi-menaçante et, en dépit de la protestation de ma bonne foi, grande scène de l’acte 3 de la part d’une cireuse de pompes, bien connue des services du sieur Pousson qui a fait les frais de ses attaques sur un autre sujet, et d’un vague pékin se disant alter-vins, ne riez pas. Face à ce type de tempête dans un verre d’eau : exit la photo et de l’auteur soi-disant ami sur Face de Bouc. Avant de se poser en victime, on s’informe, on se parle.
Reste que les vrais photographes, ceux qui vivent de leur travail de photographe, ont du souci à se faire car, dans la jungle du NET on ne sait plus qui est qui, quel cliché est protégé par un copyright. Alors, en vertu du principe de précaution, pour ne pas me retrouver accusé d’avoir piraté un cliché dorénavant je m’abstiendrai de toute publication d’une photo qui ne sera pas de moi.
Mon blog est gratuit. Je ne tire donc aucun revenu de mes chroniques alors je ne vais pas m’exposer à des demandes de droits d’auteur, dont certaines pourraient être justifiées, mais dont la plupart relèvent du n’importe quoi. Simplement, je dis attention l’abus de l’utilisation des droits d’auteur sur le Net risque d’avoir un effet de tarissement des dits droits d’auteur. En dehors des publications people, des magazines de mode ou très spécialisées, la presse papier va mal et c’est elle qui donnait tout son lustre aux vrais et grands photographes. Jamais le Net ne permettra de générer une telle manne car la profusion produit de la banalisation.
Bref, ce ne sont pas des lignes Maginot illusoires qui permettront de faire émerger de nouveaux modèles économiques mais la capacité des acteurs à trouver des terrains d’entente pour que le travail des auteurs soit rétribué à sa juste valeur. Nous n’en prenons pas le chemin, loin s’en faut. La gratuité n’existe pas, il y a toujours quelqu’un qui raque à un moment ou à un autre. Les grands propriétaires des tuyaux du Net savent bien que sans contenu pertinent l’appétence baisse. Alors c’est la fuite en avant, le petit prédateur émergeant qui bouffe le vieux gavé et essoufflé est la règle. Monde d’images, déluge d’images captées par n’importe qui, n’importe où avec des outils à deux balles. Que sont devenus les grands reporters, les grandes baroudeurs, les correspondants de guerre… ? Ne reste plus que des « artistes » qui shootent des mannequins anorexiques, des paparazzis traquant les peoples, et quelques grognards qui vont se faire tuer en Syrie ou ailleurs, on se demande vraiment pourquoi.
Alors vous comprendrez pourquoi je ne vais pas me cailler le lait, je ne suis pas une vache à lait, à illustrer mes chroniques avec des clichés moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. Dorénavant vous devrez vous contenter de mes piètres œuvres imagières. Bien sûr, tout principe subit des exceptions : il m’arrivera de mettre en lignes des photos de mes copines… ou de mes copains…
à bientôt donc sur mes lignes et mes pauvres photos…