Lors de notre première réunion de la semaine, ce dernier lundi, comme un petit air de fête flottait dans l’air. Mes troupiers devisaient gaiement en sirotant l’excellent café préparé par Emmanuel. Moi je donnais le change, j’allais de l’un à l’autre, souriant alors que je me trimballais un vague à l’âme en béton. J’aurais voulu être à cent lieues de ce lieu pour oublier. L’oublier ! Surtout ne pas se plaindre, assumer, assurer, ne rien laisser paraître, contre-attaquer !
J’ouvrais la séance :
« La vie de l’UMP, encore et toujours, est tout sauf un long fleuve tranquille, le retour loin d’être triomphal du petit connétable de Neuilly n’a pas apporté une once de sérénité, bien au contraire, ça va de mal en pis. D’autant plus qu’en face comme le caramel mou, face à l’épreuve, s’est révélé plus coriace, très duraille même, le Hollande bashing s’apaisait alors que la dernière du petit Nicolas, sa petite escapade à Abu Dhabi, le précipitait dans la raillerie et le discrédit. Et pendant ce temps-là, Juppé sur son blog, droit dans ses bottes, goguenard, se payait le luxe de brûler la politesse au boss en cavale en annonçant que, s’il votait dans la circonscription de Mosco, ce serait pour le candidat du PS. Les résultats de la partielle du Doubs, une tuile qui, comme toujours, vous tombe sur le coin de la gueule au moment où l’on ne s’y attend le moins. Fallait dégainer le soir même, imposer son tempo, le Nico a temporisé avant de s’envoler sous des cieux cousus de beaux euros. Au bal des faux-culs Le Maire lui s’est encore distingué, toujours avec toujours son air de gendre idéal, propre sur lui mais avec un peu de merde dans la tête, pour nous asséner l’argument foireux qu’il faut respecter l’électeur de la Marine. Ça veut dire quoi au juste cette bouillie pour chats ? Ne pas insulter l’avenir, aller racoler l’électeur en le brossant dans le sens du poil, vendre sa belle âme pour une poignée de lentilles, Longueurs et Pointes, elle, n’a pas eu ce genre de coquetterie déplacée. Mais le pompon revient à l’inénarrable Wauquiez qui a ressorti Guy Mollet de sa naphtaline en nous assénant u péremptoire « le général de Gaulle n'aurait jamais appelé à voter, en pareil cas, pour son opposant politique, le socialiste Guy Mollet. J'aimerais que chacun réfléchisse à cela » concluait-il en guise de morale. Connard ! Comme l’a balancé Bussereau en plein Bureau Politique de l’UMP, à l’attention d’un autre indigent mental. Qu’un agrégé d’Histoire oubli de Gaulle a nommé Mollet dans son gouvernement d'union nationale en 1958 en dit plus long qu’un long discours. Wauquiez est un spécialiste d'approximations, d'inexactitudes et de mensonges. »
J’invite ma petite troupe à prendre connaissance de deux analyse : l’une de droite le pari risqué d’Alain Juppé d’Isabelle Ficek des Echos et l’autre de gauche Alain Juppé au JT de France 2 : comment il a ringardisé Sarkozy sur le FN de Thierry de Cabarus sur le plus de l’Obs.
« Voter PS pour « faire barrage au FN ». Le positionnement d’Alain Juppé est risqué disent certains. Totalement décalé, assènent d’autres, à moins de deux ans de la primaire à droite et au centre. Sauf que celle-ci est inédite : personne ne sait qui se déplacera pour voter en novembre 2016.
Sa position est clairement minoritaire à l’UMP quand 67 % de ses sympathisants sont pour le « ni-ni » et seuls 19 % d’entre eux pour le vote PS selon un sondage de l’Ifop pour « Le Figaro » publié ce mardi. Mais elle est dans la droite ligne de ses fondamentaux (qui ont évolué depuis les années 1990) et de sa défense d’une UMP ayant vocation à rassembler la droite et le centre, lui qui l’a fondée dans l’esprit de faire barrage au FN au lendemain du 21 avril 2002. »link
«Alain Juppé est sans conteste un homme libre et il semble prendre un malin plaisir à le montrer aux téléspectateurs, qu’ils soient de droite, du centre ou de gauche.
On s’en est aperçu hier soir, pendant le JT de David Pujadas, sur France 2, où il est apparu à la fois serein, distancié, je dirais même rajeuni, sans pour autant ne rien céder sur ses convictions républicaines.
Aussi bon que Sarkozy était mauvais
À le voir ainsi poursuivre avec cohérence son bonhomme de chemin qui devrait le conduire à des primaires ouvertes à droite, à la fin de l’année prochaine, on ne pouvait que songer, par contraste, à la prestation calamiteuse qu’avait fournie son rival Nicolas Sarkozy quelques jours plus tôt, sur ce même plateau, quand il s’était cru obligé, à grands coups de mensonges et de surenchères sécuritaires, de rompre l’unité nationale après les sanglants attentats de Paris.
À l’évidence, hier soir, Alain Juppé a démontré qu’il était sans doute « le meilleur d’entre eux », je veux parler des chefs de la droite et du centre, même si à l’UMP tout le monde, loin de là, n’en est pas encore convaincu.» link
Avant d’en terminer, à la surprise générale, je leur parle du juge Charles Duchaine, celui qui a mis Jean-Noël Guérini en examen, que j’ai bien connu au temps où il officiait à Bastia. Celui-ci dirige l'Agrasc à Paris, une agence qui s'intéresse aux biens criminels des petits et grands voyous. Depuis sa création, l’Agence a traité plus de18 252 affaires correspondant affaires à la gestion de 34 000 biens de nature très diverse (numéraires, comptes bancaires, véhicules, bateaux, biens immobiliers..), d’un montant total évalué à un demi-milliard d’euros. Chaque jour, en moyenne, elle est saisie de 20 affaires nouvelles et publie une saisine pénale immobilière.
Je conclue, en m’adressant aux plus jeunes, que l'Agrasc pour eux c’était une belle piste de job link et link
Pour les vieux je leur propose encore de la lecture pour réveiller leurs neurones assoupis :
- Chaffanjon : le poison Bygmalion Le Point - Publié le 05/02/2015
Nicolas Sarkozy ne voulait pas vraiment du poste de président de l'UMP, estime Charlotte Chaffanjon. Et cela commence à se voir dans ses décisions.
« Oui. Le comportement de Nicolas Sarkozy autour de cette histoire de consigne de vote est a priori incompréhensible. N'importe quel observateur prédisait un FN largement en tête au premier tour dans le Doubs. On en a parlé ici même la semaine dernière : c'était évident que la question se poserait, soit pour le PS soit pour l'UMP, d'appeler, ou pas, à faire barrage au FN. Eh bien, il semble que le sujet ait complètement échappé à Nicolas Sarkozy... Il n'avait tellement pas prévu le coup que, dimanche, à l'annonce des résultats, il a demandé un délai de deux jours avant de se prononcer sur la marche à suivre. Évidemment, les dirigeants de son parti n'ont pas attendu pour donner leur avis. NKM dans les médias, Juppé sur son blog, Fillon dans un communiqué, aucun évidemment n'ayant le même avis que l'autre... L'autorité de Sarkozy en a pris un sacré coup » link
Sarkozy, le Frankenstein de l'UMP par Renaud Dély publié le 04-02-2015 L’Obs. Politique
« Nicolas Sarkozy rêvait d'une "droite décomplexée". Il voulait bâtir une "droite sans tabou". Le voilà servi ! Douze ans de leadership idéologique sur son camp pour façonner une droite à sa main et l'ancien chef de l'Etat se retrouve débordé par ses fidèles d'hier devenus rebelles.
L'UMP n'a plus de tabou, c'est vrai, pas même celui du Chef qu'elle ose désormais défier et ridiculiser aux yeux de tous. Quelle réussite ! En s'écartant, un peu, du fameux "ni Front républicain ni Front national" pour inciter son parti à opter pour un "refus du FN" assorti d'une "liberté" allant de l'abstention au vote PS en passant par le vote blanc, l'ancien président aspirait à rassembler une droite de plus en déchirée par le cactus lepéniste. » link
Je sors, emmitouflé. Le froid me prend de face. J’enfourche mon vélo et je fonce vers nulle part. Oublier ! L’oublier !