L’effroi, égorgés ou décapités de sang-froid face au monde par des mains immondes des frères de sang, sans défense, paient, on ne sait quel prix de leur vie.
Nous sommes touchés, horrifiés, mais au-delà des mots de compassion pour celles et ceux qui aimaient, connaissaient, appréciaient les innocentes victimes ou de révolte face à la barbarie de ces fronts bas imbéciles, seule l’intelligence du cœur constitue un rempart durable face aux obscurantistes.
Ne pas céder un pouce de terrain, ne pas dévier de notre trajectoire, marcher droit la tête dans les étoiles avec les poètes, faire front face aux faiseurs de sermons ineptes, ne rien lâcher sur le droit des femmes, sur la liberté de penser, ne rien concéder à la force brutale.
Résister !
Le Djurdjura est d’une grande beauté, je le sais, j’ai vécu deux ans en Algérie, notre pacifique compatriote Hervé Gourdel y a été lâchement et sauvagement assassiné, les criminels ajoutant son nom à celui des journalistes américains enlevés en Syrie James Foley et Steven Sotloff et au travailleur humanitaire britannique David Haine.
Alors, pour lui, pour eux, loin des armes malheureusement nécessaires, des « on vous l’avait bien dit », ces quelques vers de Muhammad al- Nawaâjî :
« Des faiseurs de sermons épargne-moi le blâme
Fais tourner dans la nuit les coupes du moût-d’âme,
L’existence ne vaut que quand la pleine lune
T’arrive en pleine nuit chargée de l’astre diurne.
Honore son salut par ton acceptation,
Et par un sourire à son sourire réponds.
Va, verse-le-moi pur ; à la sainte eau évite
Que ton bras ne la mêle aux choses illicites,
Oublie le campement et embrasse un printemps
Qui des primes nuées est la sève,
Car la vie n’est qu’un somme, et les plaisirs du temps
Passent comme passent les rêves »