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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 16:00

L’émigration, nous les  Vendéens nous connaissons, certains d’entre nous, parents ou voisins ont fait leur balluchon et ont vécu la condition d’émigrés de l’intérieur. Il ne s’agit pas de ce que l’on qualifie d’exode rural puisque, comme bien des départements ruraux de France, la Vendée a été affectée par des départs significatifs de sa population au tournant du XXe siècle : les Vendéens sont allés à la recherche de terres à cultiver qu’ils ne pouvaient pas se procurer sur place. Trop de bras, la misère ordinaire, et ce n’est pas si loin de nous puisque le mouvement migratoire a duré jusque dans les années 50. Le texte qui suit est à méditer par nous tous, je l’avais publié en janvier 2006 sur mon Espace de liberté et il m’a semblé d’actualité pour inaugurer cette nouvelle rubrique.

 

Carte-postale-ancienne-808-PERSONNAGE-Vieille-paysanne-vend.jpg

 

« Pendant cent ans, et jusqu'aux années 1950, les paysans vendéens sont ainsi partis s'installer dans les plaines du Sud-Ouest (...) La migration des Vendéens s'effectue par familles entières, via des agents, « marchands de biens », le plus souvent par cousinage ou par voisinage(...) Le mouvement concerne au moins 60 000 personnes jusqu'aux années 50-60, mais il est condamné sévèrement par les élites vendéennes, qui le voient comme une véritable désertion(...)

 

Mais comme toutes les migrations, les malentendus et les frustrations sont légion. Contrairement aux motivations et fantasmes qui portent l'exode habituel vers les villes, ces paysans-là ne veulent pas changer de métier, ni se débarrasser de leurs valeurs familiales, religieuses et politiques : ils veulent améliorer leurs conditions de vie(...) Arrivés dans des sociétés marquées par l'échec (vide démographique, grandes incendies des Landes entre 1937 et 1950, inadaptation au nouvel état d'esprit urbain) ils sont les étrangers qui prennent la place des enfants partis et, de surcroît, ils apportent de nouvelles façons de travailler la terre, des convictions religieuses et des mœurs familiales différentes(...)

 

Tout est chargé de connotations menaçantes : ayant en général de nombreux enfants, les Vendéens remplissent dans certains cantons des classes entières, à côté des enfants uniques des populations autochtones. Ils acceptent d'entrer dans des fermes en mauvais état, dans lesquelles ils introduisent des pratiques importantes comme l'enfouissement des engrais verts, la culture des choux fourragers (...) En outre ils s'associent des coopératives de vente et d'achats qui créent de nouveaux réseaux (...)

 

Les Vendéens suscitent au moins l'ironie et jusqu'au dégoût. De la même façon, la réunion, tous les dimanches, des fermiers autour de l'église du bourg, d'abord, au café ensuite, choque, car la population locale qui boit du vin tous les jours, ne comprend pas que ces buveurs d'eau toute la semaine se mettent à l'alcool et au vin à cette occasion (...)  

 

Extraits d'un article « les Vendéens de la Garonne » de JC Martin professeur à la Sorbonne publié dans Histoire Patrimoine dans un dossier Les derniers Paysans ? Une identité contestée. Une formidable puissance menacée.

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