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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 16:00

Se faire élire par ses concitoyens n’est pas chose aisée. Autrefois les candidats se contentaient des préaux d’école, de banquets, de quelques affiches, de poignées de mains dans les comices, de canons dans les estaminets. De nos jours ce qui compte c’est la mise en scène pour l’œil inquisiteur des caméras de télé. Alors ceux qui sollicitent nos suffrages remettent au goût du jour les vieilles recettes sauf que les hérauts discourent devant des parterres de supporters qui ne sont pas là pour écouter et comprendre mais faire la claque.

Comme votre taulier est bon prince, et qu’il a lu le Prince de Machiavel, il s’est dit qu’en ce temps de fièvre électorale il se devait d’alléger la peine de nos pauvres candidats qui s’échinent à nous séduire. Comment faire ? Tout simplement en retrouvant dans son tas de livre un petit opus « fièvre électorale à Pompéi »  car là-bas, juste avant la chute « toute la ville semblait obsédée par les élections ». Donc, je vais mettre en ligne les secrets du succès des campagnes électorales à Rome contenus dans « Commenentariolum petitionis » de Quintus Tullius Cicéron, sous la forme d’une lettre à son frère aîné, le célèbre orateur Marcus Tullius Cicéron. Celui-ci, dans sa campagne électorale en 64 av J.C. a dû les mettre à profit, car il fut élu en 63 av J.-C. consul romain.

photopompei.jpg

Les bons conseils à un futur gagnant ça ne se prend pas par-dessus la jambe.

 

« À Rome, la campagne électorale était un long chemin de pèlerinage avec de nombreuses stations : rogare, solliciter le soutien demander des voix aux électeurs, est le mot magique… il faut les solliciter tous avec soin.

 

Le pire de tout était l’arrogance. Donner aux gens l’impression de ne pas les prendre au sérieux, insister, au cours de la campagne électorale, sur la distance sociale entre le candidat distingué et l’électeur de base, et la bataille était perdue d’avance.

 

Il fallait avoir l’air sympathique, même quand on ne l’était pas. À la manière d’un Gaius Cotta, considéré comme un grand maître en matière électorale, le secret d’un bon acteur en campagne consistait à pratiquer la dissimulation pendant un temps à la veille des élections et pouvoir jouer le double jeu. Selon Cicéron, si cette attitude est contestable d’un point de vue moral, elle est indispensable. Pendant la campagne électorale, être à la fois un bonus vir « un homme honnête, irréprochable » et un bonus petitor « un bon acteur de campagne » était plutôt un handicap. Sans fard, il avoue honnêtement : « la première attitude est celle d’un homme bon, la deuxième, celle d’un bon candidat. »

 

Au fond, ce qui à cours, c’est l’opportuniste formule passe-partout permettant de « dire le maximum de oui et le minimum de non », en promettant tout à tous. C’était la technique de C. Cotta, le maître incontesté. Il était certain de pouvoir toujours trouver une raison ou un prétexte pour ne pas devoir honorer sa promesse.

 

Dans une campagne électorale axée sur la popularité et la proximité personnelle, ce n’est pas la vérité que l’on voulait entendre, car cela aurait cassé l’ambiance. « Tout le monde est ainsi : on aime mieux un mensonge qu’un refus. »

 

Avoir une ligne politique claire était beaucoup moins important que jouir d’une cote personnelle auprès des électeurs, tout en leur faisant croire qu’avec l’autorité, l’intégrité et l’intelligence qui vos caractérisaient « on travaillerait pour elurs intérêts. »

 

Chaque fois que tu apparais en public, conseille Quintus Cicéro à son frère, veille à avoir une garde rapprochée, composée d’hommes issus d toutes les familles en vue, de toutes les classes et de tous âges, cela produit une impression colossale sur la foule. 

 

La présence constante des candidats auprès des électeurs dans la campagne électorale, leur disponibilité permanente est exigée avec véhémence par Cicéron – autant que possible avec un abondant cortège qui les escorte lors de leurs apparitions publiques. Car c’est se tailler une grande réputation et s’assurer un grand prestige. »

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