Mon cher tonton,
Comme tu le sais je ne suis pas un gars très futé. J’ai tendance à prendre des vessies pour des lanternes et je me brûle.
Quand en avril dernier tu m’as dit au téléphone que le premier lot de 200 hectos que t’avais présenté aux gars chargés de le goûter avait été jugé non conforme par eux car présentant un défaut non critique qui était présence d'acescence, j’ai entravé que dalle.
Je t’ai rétorqué : « C’est quoi un défaut non critique tonton ? »
- Un truc à la con !
- Ha, bon ! Et l’acescence tonton donne-moi la définition ?
Silence.
- Tu marches sur des oeufs tonton...
- ...
Comme je suis un bon garçon je n’ai pas insisté. Pour te faire plaisir je me suis contenté de parler de la pluie et du beau temps. Tu m’as simplement dit « on va retravailler les lots. »
Dans ma petite Ford intérieure j’ai pensé « Tonton va encore toucher le gros lot ! »
Malgré ma vue basse, je n’avais pas tout faux puisque t’as représenté, en juin, un gros lot de plus de 1 000 hectos et un petit lot de 45 hectos.
Le gros est passé comme une lettre à la poste alors que le tout petit s’est encore vautré dans l’acescence.
T’es bon tonton ! Le meilleur car t’avais encore le droit de retravailler ta petite cuve tonton.
Tu ne l’as pas fait. T’as préféré prendre le mors aux dents pour envoyer baller tout ce petit monde qui venait te chercher des poux sur la tête.
Même si je ne suis pas très futé tonton j’ai bien saisi la manœuvre : c’est l’histoire du pâté d’alouette « Pour faire du pâté d’alouette, prenez un cheval et une alouette… »
- Pourquoi tu tousses tonton ?
- J’ai avalé de travers…
- À cause du vinaigre ?
- …
- T’as poussé loin le bouchon tonton !
- …
- Pour t'éviter de m'envoyer des noms de "volatile" je vais te chanter une chanson ça te déridera tonton ?
PS. Pour ceux qui n'auraient rien compris, ils peuvent appeler le 22 à Asnières...