Quand je portais encore des culottes courtes, avec mes copains, aux beaux jours nous enfourchions nos vélos pour filer à la plage du côté de Brem. J'avoue qu'en ce temps là je n'avais pas conscience de traverser un futur grand terroir viticole. Les vins de Brem ne s'illustraient guère par leur finesse et leur sensualité...
Mais les temps changent, les Fiefs Vendéens sont devenus dans les années 90 une AOVQS ( j'adore ce sigle) et de nouveaux vignerons en acclimatant des cépages venus d'ailleurs produisent des vins interressants. A Mareuil, le Château Marie du Fou, en est une bonne illustration : un vin plaisir pour 5 euros c'est agréable pour la bouche et le porte-monnaie.
En revanche, dans la sélection du Nouvel Observateur, pour en revenir à Brem sur Mer, voilà t'y pas que je découvre chez Thierry Michon une cuvée Jacques 2002 à 17 euros le flacon de 75cl. Bé dis donc ça fait en comptant avec le défunt franc du 150 francs le litre, c'est plus cher qu'un Chasse Spleen 2002 à la Foire aux vins de Carrefour...
Bon, si ya des acheteurs à ce prix là, je n'ai pas de commentaire à faire mais si dans le même temps les journalistes et chroniqueurs de tout poils s'étonnent de ce que la consommation ludique et festive du vin régresse je leur signale que le pouvoir d'achat est une notion qui s'applique aussi au vin, ce cher produit culturel qui ne peut être selon eux élaboré que par des artistes qui, très justement, font payer leurs oeuvres au prix d'une oeuvre d'art.
Attention à l'effet "bulle économique" l'épreuve du temps remettra tout le monde à sa juste place et soyez assuré que la versatilité des faiseurs de notoriété suivra toujours la loi de la plus grande pente...