Après la visite à la morgue et l’approbation des détails de la cérémonie des funérailles organisée par Me de Candolle avec l’aide du curé de Saint-Émilion ayant reçu mandat de l’archevêque de Bordeaux le cardinal Jean-Paul Ricard, deux questions d’importance restaient à trancher : « qui allait porter les cordons du poêle des 5 catafalques ? », soit la bagatelle de 20 noms à trouver, et le cas de la Prussienne Olga de confession luthérienne. Les réponses lapidaires de Marie stupéfièrent le notaire. « Pour les cordons du poêle vous prenez les 20 propriétaires de GCC dans l’ordre décroissant des prix de leurs primeurs... et pour le cordon bleu, le mieux, c’est de la laisser reposer en paix dans son potager... » Lénine criait famine. Tintin au Congo voletait en chantant « Mort au gorille... » Me de Candolle et son clerc lui indiquèrent que ses tantes et ses oncles n’ayant rédigé et enregistré aucun testament elle, Marie de Saint-Drézéry, marquise de Bombon, héritait de l’ensemble des châteaux et que, dès à présent, en vertu des statuts de la commandite simple, elle se retrouvait de fait et de jure seule gérante de la société. Ils se rendirent dans les cinq banques de ses oncles et de ses tantes pour qu’elle puisse faire agréer sa signature puis traversèrent la Garonne pour gagner Pomerol où les attendait l’expert-comptable de feu son oncle Pierre-Henri. À la sortie de Libourne Marie demandait au clerc qui conduisait la limousine de passer d’abord par Saint-Emilion car elle souhaitait déjeuner à l’Envers du décor. Me de Candolle, prudemment, s’enquérait de savoir si elle souhaitait déjeuner seule. Marie lui rétorquait tout sourire « Soyez sans inquiétude cher maître mes invités vont vous surprendre... »