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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 01:01

Jusqu'au XIIe siècle la première communion était célébrée sitôt le baptême. Les lèvres de l'enfant étaient humectées de vin consacré (voir chronique : vin de messe). Heureux temps d'initiation précoce. C'est le pape Innocent III qui décida en 1215 qu'elle aurait lieu à "l'âge de discrétion" filles : 12 ans, garçons : 14 ans(plus précoce les the nanas). Ce n'est qu'en 1910, que Pie X permet à l'enfant de communier dès l'âge de raison soit vers 7 ans. C'est donc sous ce régime que j'ai fait ma " communion privée " en l'église St Jacques le Majeur de la Mothe-Achard. La photo ci-dessous, vous montre le petit saint que j'étais, type on lui donne le bon Dieu sans confession. Tout est sage y compris la coiffure. Sapé impect par le soin de maman : blazer bleu marine et culotte courte grise taillés et cousus par elle, chemise blanche et noeud papillon, socquettes et mocassins et, pour la touche d'innocence, les gants blancs. Du côté, symboles religieux : le chapelet sur le bras gauche et dans la main droite la couronne de fleurs naturelles que nous allions offrir à la Ste Vierge pendant le vêpres : " prends ma couronne, je te la donne, au ciel n'est-ce pas, tu nous la rendras..."


Les sarcastiques vont exulter. Voilà qu'il radote sur ses jeunes années. C'est l'âge sans doute. Peu me chaut des railleurs, mon propos de ce matin n'est pas de chanter les louanges du temps passé mais d'aborder le thème des rites d'initiation, ceux qui rythmaient le passage d'un âge à un autre. Ce qui me frappe aujourd'hui c'est la volonté frénétique de certains parents de précipiter leurs enfants dans l'univers des adultes. Ils leur volent leur part d'enfance, ce temps où, loin d'être innocent, du haut de ses 7 ans, l'enfant goûte, sans souci de l'avenir, une des plus belle part de sa vie. Ma communion privée, qui en dehors de l'eucharistie, marquait pour ma petite pomme la fin des culottes courtes, le droit à rougir mon eau avec du vin, l'asympote d'une vie choyée de sauvageon. C'était un temps heureux précédant celui de la mue : adieu ma belle voix de soprane mais bonjour les filles. Ferme sur les grands principes mes parents m'ont laissé libre de mes choix scolaires. Bref, comme je le dis souvent à des amies : lâchez leur les baskets à vos moutards ! Mais comment le pourraient-elles dans un monde où les jeunes adultes tremblent déjà pour leur retraite, les seniors jouent aux djeuns, les femmes ne veulent plus vieillir et les 35-45 pensent que les babys boomers ont eu bien de la chance d'avoir 20 ans en 1968. Il y a un âge pour tout et moi j'avoue sans honte profiter de la vie avec l'âge de mes artères et celui qu'on m'a laissé libre d'imaginer dès le temps de ma communion privée.   

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commentaires

J
Et la confirmation ? avec la claque ou plutôt la tape  paternelle autant que pastorale décernée par Mgr Cazaux après qu'on ait baisé son anneau.
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