" Mesdames, messieurs, la seule notion de "normes minimales d'hygiène" a de quoi glacer le coeur de tout Français normalement constitué ! Je la trouve, quant à moi, terrifiante, comme tous ceux de mes compatriotes qui pensent que la vie ne vaut plus d'être vécue si l'on n'a plus le loisir de savourer les défis à l'hygiène que sont certains produits, créé avec amour par l'humanité - la France surtout - à partir de la planète de Dieu !
Dans une société irréprochable sur le plan bactériologique, qu'adviendra-t-il du Brie de Meaux, du crottin de Chavignol, ou du bleu d'Auvergne ? Dans un futur aseptisé, expérimental, génétiquement organisé, quelle place y aura-t-il pour l'archaïque fourme d'Ambert, le gruyère de Comté mal formé ou l'odorant Pont-l'Evêque ? L'obession de l'homologation, de la catégorisation, de l'homogénéisation et de la pasteurisation viendra-t-elle émasculer les robustes roquefort, reblochon vacherin et même le sempiternel camenbert ? Cela paraît peut-être stupide à dire, mais une part importante de la civilisation européenne réside dans le génie et le savoir-faire que se transmettent d'âge en âge les auteurs de ces illustres concoctions..."
Ce n'est ni du José Bové devant le forum mondial des alter, ni du JP Coffe à l'émission de Michel Drucker mais un extrait de l'allocution de son Altesse Royale le Prince de Galles pour le 75ième anniversaire de l'association France-Grande-Bretagne le lundi 2mars 1992. Sacré Charles !
Cette allocution je la flanque à la tronche des crétins qui ont cessé de manger du poulet ou autres volatiles sous le prétexte de la peur de la grippe aviaire. Qu'ils se rassurent en prenant leur auto yzon plus de chance de passer l'arme à gauche...