Je verse deux pièces au dossier pour votre réflexion personnelle. Elles sont tirées de monographies et enquêtes du Lycée Robert Garnier de La Ferté-Bernard, dirigées par Hubert Néant, Raymond Cadiou et leur équipe. Il s’agit d’authentiques documents d’ethnologies de la région du Perche sarthois.
EXTRAIT de la Délibération du conseil municipal de Coudrecieux (14 août 1866)
« Quelques membres font observer qu’il est malheureux que la loi du 22 mars 1841, sur le travail des enfants dans les Manufactures, ne soit pas suivie plus rigoureusement, et qu’il serait très utile que les nombreux enfants qui travaillent à la verrerie, et qui sont presque tous sans instruction, y entrant vers l’âge de 7 à 9 ans, pussent suivre une école. Le cours des adultes ne pourra leur servir puisqu’ils commencent leur travail vers 2 heures du matin pour finir à une heure du soir. Ces mêmes membres, dans l’intérêt de ces pauvres enfants, verraient avec plaisir rétablir le cours qui a été supprimé il y a une dizaine d’années par le locataire actuel de la verrerie. »
RECHERCHE de MAIN D’ŒUVRE (lettre à un curé breton)
Verrerie de la Pierre
Par Coudrecieux (Sarthe)
Le 17 novembre 1926
Monsieur l’Abbé,
Je vous ai parlé, l’autre jour, de petits gamins dont nous avons toujours besoin, dans notre industrie. Nos environs n’arrivent que trop difficilement à nous alimenter, et si nous désirons intensifier notre production, nous sommes obligés d’aller chercher plus loin ce qui est trop rare ici.
On nous a dit qu’en Bretagne, notamment dans le Morbihan, où se rencontrent beaucoup de familles nombreuses, on peut trouver de bonnes petites recrues. Seulement, il faudrait y connaître quelqu’un d’assez indiqué pour s’en occuper, et je ne vois guère que le bon curé de campagne pour emplir cette mission.
C’est pourquoi je viens vous demander de sonder un peu le terrain et tâcher de recueillir d’utiles indications.
Nous sommes disposés à offrir les encouragements nécessaires sous forme d’allocations par chaque recrue que nous recevrons. Il est évident que ces gamins pourront venir d’ailleurs que de la Bretagne.
C’est intéressant pour les bonnes volontés qui désirent s’employer.
Veuillez donc, dans la mesure du possible, nous prêter votre concours dans la circonstance.
Je vous remercie à l’avance de ce que vous ferez dans ce sens et vous prie de recevoir, Monsieur l’Abbé, mes respectueuses salutations.
Signé : Marthe