Les caricatures du prophète Mahomet enflamment les foules de l'Islam. Les Eglises se solidarisent : blasphèmes ! Pour ma part, je réserve mon indignation pour les innocents morts sous les bombes des kamikazes se réclamant du prophète, pour les otages sacrifiés sous l'oeil froid d'une caméra vidéo et pour la cohorte des braves gens sacrifiés par l'Inquisition ou toute forme d'intolérance religieuse. Nous avons la chance de vivre dans un Etat de Droit et lorsque la satire dépasse la ligne jaune en touchant à la dignité de la personne humaine elle est susceptible d'être condamnée. Les grandes institutions, religieuses ou autres, ne sont que des personnes morales qui ont traversé les siècles et les caricaturer ne porte pas atteinte à leur pérennité.
En 1623, Franscico de Quievedo, le plus grand poète espagnol du siècle d'or, homme de cour sous Philippe II, après avoir multiplié les provocations et tourné en dérision les travers de ses contemporains, est exilé. Il en profite pour écrire " Heurs et Malheurs du trou du cul ", opus d'inspiration rabelaisienne, dans une langue inventive, c'est un texte blasphématoire et scatologique. Ce n'est pas mon livre de chevet. Il me choque comme sans doute le titre de Charlie-Hebdo " Bal tragique à Colombey : un mort..." a choqué beaucoup de nos compatriotes. La démangeaison est utile, elle est symptomatique d'un état, comme la fièvre, elle est révélatrice...
Bon pour atterrir après tout ça, un conseil, chers amis du vin, si la copine de votre fils demande un Rivesaltes du domaine Sarda-Mallet avec une pièce de Salers grillée, ne tirez pas la gueule, c'est une petite transgression des grands principes édictés par les "marieurs de vin et de mets", rien de plus, la face du monde n'en sera pas changée et l'important c'est que cette très chère enfant entre dans le cercle très fermé des buveurs de vin...