Aux deux entrées du petit parc de mon immeuble, Catherine et Edouard me contemplent ; galant je commence par Catherine viticultrice à Sauternes, jeune femme brune, BCBG sans le collier de perles, on se demande ce qu'elle fait rue de la Santé ; Edouard lui est négociant à Bordeaux, yeux bleus, chemise blanche ouverte, petit détail : porte des boutons de manchettes, désolé mais ça n'est pas très tendance...
Bordeaux et Bordeaux supérieur s'affichent, ils me gâtent, je suis cerné par deux jeunes représentants de l'interprofession. Rassurez-vous je ne vais pas porter de jugement sur la campagne même si la promotion collective, contrairement à ce que pensent beaucoup de viticulteurs et d'élus, n'a que peut d'effets sur l'acte d'achat, elle n'est qu'un produit d'entretien de notoriété pour les consommateurs déjà adeptes de l'appellation.
On parle beaucoup de stratégie en ce moment ; dois-je rappeler qu'il s'agit d'un art militaire et que nos positions s'effritent pour des raisons structurelles sur notre marché domestique, pour cause d'inadaptation d'une partie de notre gamme à l'export. Face à une telle situation les deux choix extrêmes sont : le repli ou la contre-attaque. Que faisons-nous ? Du sur-place, du ni-ni, nous nous refusons à mettre sur la table de l'état-major des options novatrices, qui dérangent le train-train des structures.
Je reprends ce matin l'une des 3 propositions de mon rapport de 2001 (page 73 à 75 ) pour mieux cibler la promotion collective : " communication couplée entre publicité de marques et communication collective" A l'époque j'avais déjà le sentiment d'être politiquement incorrect mais je persiste et je signe.
" D'une manière générale il faut que l'ensemble des intervenants prenne conscience qu'au-dessous d'un certain seuil financier les actions de communication sur les marchés export n'ont qu'un faible impact sur les consommateurs. Il nous faut donc lutter contre l'éparpillement, le saupoudrage, les voyages organisés pour faire plaisir au producteurs. Seule la concentration des moyens liée à des déclinaisons fortes et répétititives peut constituer la réponse la mieux adaptée aux actions massives des vins du Nouveau Monde."
VENDRE !