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Etienne Daho lui consacra une chanson dans son album La Notte, la Notte. Elle fut le premier coup de foudre de cinéma du jeune cinéphile Claude Chabrol, et si le réalisateur Barbet Schroeder a prénommé sa fille Laura, ce n’est pas un hasard… Visage de porcelaine aux pommettes saillantes, bouche subtilement ourlée, avec ce petit défaut qui fait les grandes beautés : des dents très légèrement en avant car Gene Tierney avait refusé tout net de se les faire refaire, même sous la pression des studios. Et, surtout, ce regard bleu transparent, légèrement bridé, qui fige le temps, qu’elle soit douce ou vénéneuse à l’écran.
Tel un moissonneur infatigable – normal je ne fiche rien – vautré dans mon fauteuil, j’entasse des gerbes de DVD de ciné.
Je complète ma culture du 7e Art
Gene Tierney pour moi se résumait à :
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- 1944 Laura d’Otto Preminger
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- 1947 L'aventure de Madame Muir de Joseph Mankiewicz
Dans ma moisson, après avoir revu Laura, j’ai aligné sans souci de chronologie :
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- 1949 Le mystérieux docteur Korvo de Preminger
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- 1950 Les forbans de la nuit de Jules Dassin puis Mark Dixon, détective de Preminger
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Et pour terminer 1946 Le château du dragon de Mankiewicz
Dans les DVD se nichent des BONUS que je ne visionne jamais, mais pour Le château du dragon je lis sur la pochette : Gene Tierney, une vie tourmentée 9 mn.
Curieux comme je suis, je visionne et je découvre :
Sur le plateau du Château du dragon, son regard, se portant vers la caméra, plonge "dans les plus beaux yeux bleus" que la comédienne ait pu voir. Le visiteur du film de Mankiewicz est un lieutenant de vaisseau, célibataire et catholique, répondant au nom de John Fitzgerald Kennedy. Lequel présente la comédienne à sa famille et l'entraîne, un soir, à un concert d'Édith Piaf. Mais Kennedy a l'âme d'un politicien, et un futur Président américain ne peut épouser une star, aussi sublime soit-elle. Gene, en miroir de Marilyn...
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Embrassée par une admiratrice lors d'un gala pour l'effort de guerre, l'actrice, alors enceinte, contracte la rubéole. Née huit mois plus tard, la petite Daria en portera à jamais les stigmates, à la fois sourde, aveugle et attardée mentale. Malgré la naissance d'une autre fille, Christina, le couple formé avec Oleg ne s'en remettra pas. Une longue dérive, psychique et sentimentale, attend alors Gene.
Déprimes et angoisses
Pour guérir, mais sans trop y croire, elle se noie dans les tournages, y gagne le surnom de "One-take Tierney" pour son professionnalisme et confie, le coeur brisé, sa petite Daria à une institution spécialisée. Histoire de faire le tour du malheur, et tandis qu'Oleg l'a abandonnée pour Grace Kelly, Gene joue dans d'ultimes diamants noirs signés Preminger et vit d'insatisfaisantes liaisons avec Kirk Douglas et Spencer Tracy.
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C'est alors qu'elle rencontre, à Paris, le prince Ali Khan, aimable jet setter tout juste remis de son divorce avec Rita Hayworth. Ils s'éprennent l'un de l'autre et entament une liaison de dix-huit mois. "À une période où j'en avais besoin, confessera Gene, Ali ramena la joie dans ma vie." Leur séparation est une nouvelle déchirure qui plonge l'actrice dans l'affliction. Aux déprimes succèdent l'angoisse, les troubles de la mémoire, la dépression.
Gene Tierney dans Laura, d’Otto Preminger (1944), avec Dana Andrews.
© Collection Christophel/Twentieth Century Fox Film
Lire ICI Gene Tierney, belle à pleurer
Lire aussi Elle était « la plus belle femme de l’histoire du cinéma », selon Darryl F. Zanuck, le fondateur du studio 20th Century Fox. Le célèbre producteur ne s’y trompera pas en la repérant sur les planches de Broadway : son visage, l’un des plus mémorables de l’âge d’or de Hollywood, envoûtera d’Ernst Lubitsch à Otto Preminger. ICI