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6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 06:00

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« Ce qui est nouveau pour nous français, c’est que nous allons subir la première crise des vins dit de qualité qui ne trouveront plus preneurs car ils ne correspondront plus aux demandes du marché » octobre 2003

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Suite à sa chronique « Comment Bordeaux a perdu la guerre du goût » Jacques Dupont tend la plume à Xavier Planty  qui, selon lui, « est un personnage important à Bordeaux, vinificateur puis copropriétaire du premier grand cru classé de sauternes Château Guiraud, il a très vite installé dans ce domaine des pratiques écologiques et une agriculture bio.

 

Cette tribune, c'est le point de vue de Xavier Planty et non du Point, même si nous partageons la plupart des idées avancées ici. C'est l'occasion de rappeler que le site Le Point vin est ouvert à ceux qui souhaitent participer aux débats et échanges sur le vin dans le respect des opinions de chacun. Il convient d'ajouter que l'analyse de Xavier Planty concerne le vignoble dans lequel il est impliqué, Bordeaux qui est loin d'être le seul concerné par ces questions et qu'à ce titre il ne doit pas faire figure de victime expiatoire ni d'arbre qui cache la forêt. »

 

Prudent le Jacques, désolé mais Bordeaux n’est pas une victime expiatoire, la victimisation est très tendance, Bordeaux récolte ce qu’il a planté (voir plus loin) je note tout de même que le Point vin est ouvert à ceux qui souhaitent participer aux débats, j’avions jamais été sollicité pour y accéder (je déconne bien sûr, suis plus dans la course !)

 

Je vous lire les écrits de Xavier Planty sans faire de commentaires, il est très intéressant et bien documenté, mais…

 

Simplement, et pour Jacques Dupont, et pour Xavier Planty, je souhaite rappeler un fait statistique que beaucoup semble oublier : à l’époque où j’étais sous les ors de la République Bordeaux à beaucoup planté à grands coups de droits de plantation récupérés chez ceux qui arrachaient, c’étaient la grande période Hubert Bouteiller ICI , qui prônait à l’INAO une extension victorieuse du vignoble bordelais.

 

Je notais dans mon rapport la montée en puissance de l’ensemble des VQPRD intervient à partir des années 90 où le potentiel est de l’ordre de 420 000 ha. Il va doubler en 10 ans.

 

Bordeaux c’est 69 000 ha en 1975,

 100 000 en 1990,

 117 000 en 2000

 

Le vignoble bordelais s’étend aujourd’hui sur 123 000 hectares pour 270 000 hectares de terres agricoles.

 

N’y aurait-il pas à Bordeaux trop de petits Bordeaux, trop de petits châteaux, trop de vins qui ne correspondent à rien jusqu’ici plus écoulés que commercialisés ?

 

Xavier Planty, directeur du Chateau Guiraud,1er grand cru classe Sauternes.

 

Seule une agroécologie puissante et soutenue sauvera Bordeaux

 

Sur les marchés mondiaux, Bordeaux a perdu cette année 1,5 million d'hectolitres de ventes. C'est le plus mauvais résultat de toutes les régions productrices. Les vins de Bordeaux sont englués dans une communication défensive qui ne rend pas nos vins excitants. Stigmatisation sur les pesticides, affaires de fraudes répétées dans des officines qui pensent être négociants, dépassements de volumes en cave sans traçabilité, usage de molécules sans intérêt, pratiques de vinifications industrielles, trop d'éléments qui cachent nos fondamentaux et rendent Bordeaux illisible.

 

Que faire ?

 

  1. D'abord reprendre la réflexion et le bon sens paysan au niveau de la vigne.
  2.  

Il faut aider les viticulteurs à se désintoxiquer des pesticides. Il n'y a pas de fatalité à rester captif des multinationales qui empoisonnent notre vigne, nos sols et nous-mêmes. L'exemple du glyphosate est caricatural. Cette molécule a été absente de nos vignes pendant des millénaires et depuis trente ans, elle serait incontournable ! Il parait que c'est un progrès… et pourtant quels dégâts et quel coût ! Persuadés des bienfaits de son utilisation, les viticulteurs subissent une quadruple peine :

 

  • Ils achètent le conseil auprès des techniciens de leur coopérative.

 

  • Ils achètent le produit, la taxe qui va avec et payent pour le recyclage du bidon.

 

  • Ils tuent l'herbe, perdant par la même 20 à 30 % de l'énergie solaire qu'elle seule est capable de stocker durant la morte-saison.

 

  • Et pour compenser l'absence de matière organique qui en résulte, ils achètent des engrais.

 

Ainsi, ils tuent leurs sols et l'expression de leurs vins.

 

Comment dire à ces viticulteurs dépendants qu'il n'existe pas de mauvaise herbe ? Chaque herbe qui pousse exprime une situation du sol, explore un volume de sol par ses racines, le fissure, le fractionne et organise autour de ses racines une biodiversité intense. Seule l'herbe est capable de fixer l'énergie solaire, une énergie gratuite (première économie). D'octobre à avril, la vigne n'a plus de feuilles capables de fixer l'énergie solaire. Six mois d'énergie gratuite que le viticulteur qui désherbe ou laboure trop refuse de récupérer. Bizarre comme efficacité ! Un sol enherbé, c'est six tonnes de matière organique brute par an et par hectare (deuxième économie).

 

Par son action sur le sol et le sous-sol, l'herbe permet de stocker l'eau hivernale, 60 % de plus qu'un sol nu (troisième économie). À l'heure où l'on entend parler d'irrigation en zone d'AOC, il faut se poser la question de l'alimentation en eau de la vigne et de nos pratiques. Autour de l'herbe se crée une biodiversité constituée de levures, de bactéries, de protozoaires, de champignons, etc., biodiversité visible par chacun d'entre nous par la présence du ver de terre, par la richesse botanique et par la structure du sol.

 

Avec un sol vivant, la vigne se nourrit facilement et dépense moins d'énergie

La suite ICI 

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commentaires

H
pour compléter et comparer .... sans arrière pensée<br /> Vignoble Aude 1976 120000 ha<br /> 1990 70000 ha<br /> 2015 65000 ha<br /> c'est le principe des vases communicants ?
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