Les élus dans notre système de démocratie élective rendent toujours des comptes, je ne fais pas allusion à ceux qu’ils peuvent rendre via la justice, mais de ceux du mandat que les électeurs leur ont confié.
Les électeurs peuvent, par leur vote, leur indiquer la porte.
Comme disait Pierre Poujade « Sortez les sortants ! »
Mais permettez-moi de souligner que pour demander des comptes aux élus encore faut-il avoir participé à leur élection en votant. L’abstention ou même le vote blanc sont une manière commode de se défausser.
Bien sûr on peut être éternellement minoritaire, je sais ce que c’est car jamais un de mes candidats favoris à la Présidentielle n'a été élu.
De même, j’entends proclamer par les gilets jaunes que les élus gaspillent leurs impôts, sans doute font-ils allusions aux impôts indirects aux taxes où tout le monde passe sous la toise de façon égalitaire, ce qui est l’imposition la plus injuste. Mais combien d’entre-eux sont assujettis à l’Impôt sur le revenu qui est un impôt progressif.
Selon Condorcet, l'impôt progressif est « celui qui augmente plus qu'en proportion de la valeur imposée ».
La progressivité peut prendre deux formes :
Elle peut être conçue de manière intégrale. C'est une hypothèse d'école, rarement retenue en pratique.
La progressivité peut aussi se faire par tranches. L'impôt est alors établi sous forme de barème. Celui-ci divise l'assiette en tranches successives. Chacune des tranches se voit appliquer un taux différent. Plus la tranche du barème est élevée, plus le taux d'imposition est fort. C'est le cas de l'impôt sur le revenu.

10% DES FRANÇAIS PAIENT 70% DE L’IMPÔT SUR LE REVENU
Selon les chiffres de la DGFiP, un peu plus de 40% des recettes sont même issues de 2% des foyers fiscaux.
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Á titre personnel je fais partie, et je trouve ça normal, de ceux qui contribuent lourdement à l’IRPP : 29 000 euros J’estime normal d’avoir un peu droit aussi à la parole.
Impôts et prestations sociales réduisent les inégalités de revenus de moitié
ANALYSES 16 janvier 2018
Impôts et prestations sociales réduisent nettement les inégalités de niveau de vie entre les plus riches et les plus pauvres. La redistribution fonctionne en France, mais les écarts sont considérables à l’origine. L’analyse d’Anne Brunner et Louis Maurin de l’Observatoire des inégalités.
Qui peut dire qu'il n'y a pas de solidarité en France ?
Extrait du JT de TF1 : un couple au quasi-smic avec 2 enfants :
Revenus salariaux nets : 1.237 + 1.220 = 2.457 euros
Aide garde d'enfants : 589
Allocations familiales : 316
Prime d'activité : 71 (min)
Allocation logement : 55
Revenu global : 3.596 euros
Alors pour rendre des comptes aux gilets jaunes, encore faudrait-il savoir qui ils sont, pour l’heure une nébuleuse aux contours flous, qu’ils jouent la transparence, participent à la vie démocratique, qu’ils ne se contentent pas d’aligner des slogans et des revendications contradictoires.
Déambuler dans les rues le samedi, camper sur les ronds-points, se faire récupérer, par certains politiques ou des factions infréquentables, c’est bien joli mais ça ne débouche sur rien de concret.
Les 6 scénarios possibles de l'avenir politique des gilets jaunes
Sachant que les gilets jaunes tendent à rejeter les partis, à être obsédés par l'horizontalité en refusant les leaders, à se diviser en différents courants.
Quel peut être l'impact politique du mouvement des gilets jaunes?
En l'état, il est bien difficile de le savoir, d'autant que les gilets jaunes tendent à rejeter les partis politiques, à ne pas envisager pour le moment une quelconque forme d'organisation, à être obsédés par l'horizontalité en refusant l'émergence de leaders ou de représentants, ou encore à se diviser en différents courants, sans parler des querelles d'égos entre certains des gilets jaunes les plus médiatisés (Eric Drouet vs. Priscillia Ludosky).
Cependant, l'histoire politique française récente ou des expériences assez similaires à l'étranger peuvent nous permettre d'émettre quelques hypothèses sur ce que peut être cet impact. À ce stade, six options, qui ne sont d'ailleurs pas exclusives les unes des autres, peuvent être ainsi envisagées.
- La première est celle du feu de paille.
- La seconde option est que des gilets jaunes, notamment ceux qui sont les plus médiatisés, se lancent individuellement dans la politique classique.
- La troisième option est que des gilets jaunes créent leur propre mouvement politique ou une liste autonome pour les Européennes, ou que le mouvement dans son ensemble se transforme en organisation politique sur le modèle du mouvement poujadiste ou bien du Mouvement 5 étoiles (M5S) italien.
- La quatrième option résiderait dans l'influence d'une idéologie gilets jaunes fondée sur une vision critique de la société française actuelle relativement structurée, un certain nombre de revendications et l'identification de pistes crédibles pour une alternative.
- La cinquième option serait la persistance d'une sensibilité ou d'un esprit gilets jaunes. Cette sensibilité, qui correspond à une réaction, souvent émotionnelle, par rapport à l'évolution du monde et de la société française, est une sensibilité antiélitiste, voire de lutte des classes, égalitaire ou démocratique (au sens de démocratie directe), voire populiste.
- Enfin, la sixième option est qu'indépendamment des individus, des groupes ou de leurs idées, le mouvement des gilets jaunes contribue tout de même à changer la donne en mettant à l'agenda politique un certain nombre de questions qu'il sera nécessaire de résoudre d'une manière ou d'une autre.
L'interrogation politique fondamentale relative aux gilets jaunes n'en reste pas moins de savoir s'ils peuvent être un moyen de redonner un nouveau souffle à une démocratie représentative française de plus en plus mal en point ou bien faire le lit d'un triomphe du populisme en France, à l'instar de que l'Italie vit ces dernières années, soit via le succès d'un M5S à la française, soit via une alliance assez improbable entre le RN et LFI, soit via une victoire électorale du RN ou éventuellement de LFI.
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